À Phnom Penh, Hun Manet a dénoncé les cartes diffusées par Bangkok sur la frontière et réaffirmé que seul le dialogue permettra une solution durable.


À travers un message publié sur ses réseaux officiels puis lors du conseil des ministres au Palais de la Paix, le Premier ministre Hun Manet a tenu à clarifier la position du Cambodge dans le différend frontalier avec la Thaïlande. Son discours a combiné fermeté sur la souveraineté nationale et appel au dialogue, rappelant que « la guerre ne peut pas mettre fin à la guerre, seul le droit international et le dialogue pacifique le peuvent ».
Le débat autour des cartes satellites
Ces dernières semaines, plusieurs responsables thaïlandais, dont le gouverneur de Sa Kaeo et le porte-parole adjoint de l’armée, ont présenté au public des cartes satellites accompagnées de documents officiels concernant les villages de Prey Chan et Chork Chey. Ces éléments, relayés notamment sur la page Facebook Royal Thai Army: Update, montrent une ligne de démarcation reliant les bornes 42 et 43 d’un côté, puis 44 à 47 de l’autre. Les documents sont même co-signés par les chefs des équipes de relevés cambodgienne et thaïlandaise.
Hun Manet rejette toutefois catégoriquement cette interprétation. Selon lui, l’accord n’a porté que sur la localisation de la borne 43, pas de la 42, et « les équipes n’ont ni le mandat ni l’autorité pour décider de la frontière ». Le Premier ministre rappelle que la procédure fixée par le mémorandum de 2000 et ses termes de référence de 2003 comporte cinq étapes — de la remise en état des bornes à la pose finale — et que ce qui a été présenté n’en représente que la toute première.
Il souligne également que les cartes thaïlandaises occultent un fait essentiel : depuis des années, des agriculteurs thaïlandais exploitent des hectares de terres situées du côté cambodgien, preuve que la réalité sur le terrain est plus complexe que ne le laissent entendre les infographies publiées.
Leçons de l’histoire et soutien aux forces
Devant ses ministres, Hun Manet a rappelé que l’histoire du Cambodge montre les ravages de la guerre. Les conflits n’apportent que souffrances et déplacements de population, tandis que les négociations ouvrent la voie à un règlement durable. Il a réaffirmé sa gratitude envers les soldats et policiers mobilisés, ainsi qu’aux ministères, autorités locales et citoyens qui les soutiennent.
À propos des 18 soldats cambodgiens détenus en Thaïlande, il a assuré qu’« ils ne seront jamais oubliés » et que toutes les voies diplomatiques seront utilisées pour obtenir leur libération.
Enfin, le Premier ministre a exhorté l’ensemble des institutions concernées — Affaires étrangères, Défense, Intérieur, Secrétariat d’État aux affaires frontalières et provinces limitrophes — à coordonner leurs efforts pour défendre l’intégrité territoriale et protéger les populations.
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