Édition internationale

Frontière thaïlandaise fermée : Phnom Penh dénonce une violation des droits

La Thaïlande ferme indéfiniment sa frontière avec le Cambodge et menace d’appliquer sa loi, y compris la peine de mort, aux habitants cambodgiens de villages disputés.

soldat à la frontièresoldat à la frontière
Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 24 septembre 2025

es commandants militaires thaïlandais ont voté la fermeture à durée indéterminée des 817 km de frontière avec le Cambodge. Bangkok a également annoncé l’application de son droit national sur des villages cambodgiens situés en zone contestée, suscitant une vive protestation de Phnom Penh.

Affrontements à Prey Chan

La décision intervient après des violences à Prey Chan, dans la province cambodgienne de Banteay Meanchey, où des habitants armés de bâtons et de pierres se sont heurtés à des soldats thaïlandais utilisant balles en caoutchouc, fumigènes et frondes, derrière des barbelés.

Menaces judiciaires contre les habitants

Selon le ministère cambodgien des Affaires étrangères, l’armée thaïlandaise a averti que les Cambodgiens des villages de Chouk Chey et Prey Chan encourraient jusqu’à la prison à vie, voire la peine capitale, pour des actes jugés contraires à la souveraineté thaïlandaise. « L’application de peines sévères, y compris la peine de mort, contre des protestations pacifiques constitue une grave violation des droits fondamentaux garantis par le droit international », a dénoncé Phnom Penh.

Des villages nés d’un camp de réfugiés

Des sources basées en Thaïlande rappellent que Prey Chan a été le site d’un camp de réfugiés après la guerre civile cambodgienne. Quelques familles y sont restées dans les années 1990 et ont bâti leurs maisons, aujourd’hui considérées par l’armée thaïlandaise comme installées sur son territoire.

Hun Manet alerte la communauté internationale

Le gouvernement cambodgien accuse la Thaïlande de vouloir s’emparer de 17 zones frontalières, de Pursat à Koh Kong. Le Premier ministre Hun Manet a écrit à plusieurs dirigeants mondiaux – dont Anwar Ibrahim, Xi Jinping, Donald Trump, Emmanuel Macron et António Guterres – pour dénoncer une « extension du conflit au-delà des zones initiales » et demander le respect du cessez-le-feu conclu en juillet.

Entre diplomatie et tensions militaires

Malgré le cessez-le-feu obtenu grâce à la médiation malaisienne et la pression internationale, les activités de l’armée thaïlandaise se poursuivent. Phnom Penh redoute une escalade. « Les activités militaires thaïlandaises en violation du cessez-le-feu se poursuivent et s’étendent », a écrit Hun Manet.

Un enjeu politique pour Bangkok

Le vote militaire souligne l’influence persistante de l’armée thaïlandaise sur les décisions frontalières, alors que les choix devraient relever du gouvernement civil d’Anutin Charnvirakul. Cette mainmise complique la tâche des négociateurs de l’ASEAN et alimente les craintes d’un nouveau cycle de tensions.

A noter que si les frontières terrestres sont fermées, les lignes aériennes entre la Thailande et le Cambodge fonctionnent normalement.

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