La onzième édition du festival de Photos de Phnom Penh, PPP, débutera vendredi 16 octobre dans les locaux de l’Institut Français et se poursuivra jusqu’au 30 novembre en format réduit
En période de crise, l’art paye souvent les pots cassés. En cette année 2020 très particulière, aux éternelles contraintes budgétaires s’ajoutent des obstacles liés aux déplacements d’artistes ou à l’accès du public. Pour cette onzième édition, les organisateurs du festival de photos de Phnom Penh ont choisi de maintenir l’évènement culturel et de le présenter sous un format réduit.
À partir du vendredi 16 octobre et jusqu’au 30 novembre, les photos du Français Stéphane Lavoué et de la Cambodgienne Hann Enong seront à découvrir dans la salle d’exposition de l’Institut Français du Cambodge. Le travail du Cambodgien Yun Ravuth s’affichera lui sur le mur de la bibliothèque. Enfin, deux artistes s’exposeront sur une centaine de tuk-tuks qui déambuleront dans les rues de la capitale, le Cambodgien Mak Remissa et la Finlandaise Elina Brotherus. La promesse d’un festival international qui laisse la part belle aux artistes cambodgiens et qui reste accessible au plus grand nombre est ainsi tenue.
« Au moment où, dans le monde entier, une majorité de festivals, de biennales, de foires d’art sont annulés, reportés, chahutés, nous sommes heureux et fiers de pouvoir offrir une nouvelle édition de PPP, la onzième.
Pour dire que nous ne voulons pas baisser les bras, que nous regardons vers l’avant parce qu’il faut que de meilleurs jours reviennent, parce que nous sommes persuadés que l’art et les artistes, s’ils ne peuvent guérir une pandémie, restent indispensables. Pour éprouver le monde, continuer à le penser, le questionner, l’apprécier. Pour réussir à voir, à mieux voir »
déclare Christian Caujolle, directeur artistique de l’association Photo Phnom Penh.
Le photographe Stéphane Lavoué qui n’en est plus à ses débuts, présente sa région d’adoption, la Bretagne. Formés lors d’un atelier animé par Philong Sovan, Hann Enong et Yun Ravuth sont deux jeunes photographes venus de Siem Reap qui exposent leurs travaux pour la première fois. La jeune femme se met en scène dans des espaces choisis à la tombée du jour créant un univers mystérieux. Yun Ravuth présente,lui, une série de visages sur lesquels il a collé des graines de légumes provocant chez le spectateur un sentiment d’étrangeté. Le photo-journaliste Mak Remissa soulève des questions environnementales avec ses séries sur les thèmes de l’eau, du feu et de la chasse. Elina Brotherus qui se partage entre la France et la Finlande, se met en scène au milieu de paysages pour raconter des histoires.
Le festival débutera le 16 octobre à 18h avec une soirée d’inauguration à l’IFC, discours, visite des expositions, projections des œuvres de six artistes européens et asiatiques sur un accompagnement musical de Ly Vanthan et Phare Ponleu Selpak. La journée de samedi sera dédiée aux professionnels de la photographie avec des rencontres entre professionnels et jeunes artistes, des tables rondes, des projections, une remise de prix du concours photo sur le thème « solidarité » et s’achèvera par une soirée musicale ouverte à tous.
Les expositions seront visibles au public jusqu’au 30 novembre à l’Institut Français du Cambodge, sur 100 tuk-tuks à Phnom Penh, ainsi que sur la page Facebook de Photo Phnom Penh 2020.