Toulousaine d’origine, Marina Schmitt n’avait jamais vraiment quitté le sud-ouest de la France jusqu’au jour où elle décide de suivre ses envies et de s’envoler vers le Cambodge. Directrice du primaire au Lycée Français René Descartes depuis septembre dernier. Elle raconte, de son accent chantant et avec une pointe d’humour, son expérience de jeune expatriée et décrit sa passion pour l’enseignement.
Lepetitjournal.com/cambodge : Comment vivez-vous cette expérience au Cambodge ? Est-ce votre première expatriation ?
Marina Schmitt : Tout à fait. J’ai toujours voulu vivre à l’étranger mais dans la vie, on ne fait pas toujours ce que l’on veut. Ma vie de famille ne me permettait pas de partir. J’ai finalement pris la décision de réaliser mon rêve et de m’installer au Cambodge !
L’Asie du Sud-Est, je connais un petit peu pour y être venue en tant que touriste. La culture asiatique et notamment la langue et l’art khmer m’attirent énormément. J’ai découvert le Cambodge il y a douze ans et à l’époque tout était bien différent. Il y avait d’ailleurs beaucoup moins de monde aux temples d’Angkor. Mais je me suis très vite réadaptée et habituée à la façon de vivre ici.
Et pour être honnête, j’aime le côté Asie où il fait toujours chaud. C’est ce que je recherchais et ici je suis servie ! Sans parler de la nourriture…
Je suis là pour au moins trois ans donc j’ai le temps de découvrir le pays. J’ai deux enfants qui sont grands maintenant, ils sont autonomes et n’ont plus besoin de moi pour mener leur vie. Je peux m’occuper d’autres !
L’enseignement a-t-il pour vous toujours été une vocation ?
Oui je me régale dans le rapport appreneur-apprenant ! J’aime le contact avec les enfants et j'ai toujours voulu enseigner.
J’ai commencé ma carrière comme remplaçante prof de gym en collège et lycée et je me suis ensuite dirigée vers le primaire. Cela va bientôt faire une dizaine d’années que je suis directrice d’école. En France, avoir ce statut ne me déchargeait pas complètement de mon rôle d’enseignante contrairement à ici.
Actuellement, mes obligations en tant que directrice m’accaparent tellement que je n’aurais même pas le temps d’avoir une classe. Mais je continue de m’épanouir dans cette nouvelle vie. J’ai la liberté d’encourager les réflexions et tous les projets que peuvent mener les enseignants et ainsi amener les équipes pédagogiques à donner le meilleur d’elles-mêmes pour les enfants.
Que pensez-vous de l’éducation au Cambodge ?
Je n’ai pas eu bien le temps de découvrir le système encore mais j’ai eu l’honneur de rencontrer le ministre de l’Education, le Dr Hang Chuon Naron qui lance un grand chantier pour former ses enseignants. C’est très positif.
Comment fonctionne la section primaire du Lycée Français René Descartes ?
Nous fonctionnons comme une école à la française avec une maternelle de la Petite Section à la Grande Section et un primaire du CP au CM2. L’établissement est homologué par l’Education nationale, nous suivons donc strictement le programme français.
Vingt-cinq pour-cent du temps des élèves sont consacrés à l’apprentissage d’une autre langue. Dans ce sens, nous répondons à une volonté de l’AEFE de proposer des parcours linguistiques approfondis. Ce n’est pas du bilinguisme car il faut laisser une part importante à l’enseignement du français. En effet, nous préparons, avant tout, nos élèves à réussir le baccalauréat de français. Les compétences en langues sont un plus pour la suite de leur cursus.
Les élèves ont le choix de suivre un parcours trilingue (khmer, français, anglais) ou bilingue (français, anglais). L’enseignant doit faire cas des facilités et difficultés de chacun pour que l’apprentissage se fasse comme il faut.
La particularité des établissements étrangers est le multiculturalisme et le plurilinguisme. C’est une véritable richesse et ouverture vers l’autre. Les échanges que les enfants peuvent avoir, toutes nationalités confondues, sont extraordinaires. Surtout pour les adultes qu’ils vont être demain.
