Mme Dominique Vidal est journaliste. Elle a vécu en Chine cinq ans, correspondante de presse du journal L’Humanité et en tant que grand reporter a travaillé dans de nombreux pays de notre circonscription de l’Iran à l’Indonésie. Elle est la candidate investie par la Nouvelle Union Populaire, Écologique et Sociale pour la 11ème circonscription.
Lepetitjournal.com l’a interviewée sur son investiture; ses positions et son programme.
Madame, lors du premier tour des présidentielles Jean Luc Mélenchon avait recueilli 21,92 % des suffrages des Français établis hors de France, Dominique Jadot, 8,17%, Anne Hidalgo 2,5 % et Fabien Roussel seulement 0,65 %. Qu‘est-ce qui justifie votre investiture pour rassembler les voix de la gauche ?
Lors du 1er tour, l’ensemble des forces a obtenu autour de 30% des voix dans la circonscription. Nous avons eu de très bons résultats ici au Cambodge avec 37%, au Japon avec 42,5%, au Laos avec 44,3 % sans oublier la Nouvelle Zélande avec une forte communauté française qui nous a accordé 47 % des suffrages.
Cette dynamique a permis, dès le lendemain de l’élection présidentielle, de construire le rassemblement de la Nouvelle Union Populaire et Sociale dont je suis fière d’être la candidate sur ce territoire. J’ai conscience que par ma candidature, c’est un petit bout de toutes ces identités qui sont unies vers un destin commun et qui croient en une nouvelle majorité pour la France.
Il ne faut pas sous-estimer ce travail d’union au regard des autres candidats dans notre circonscription : quelques-uns se réfugient derrière l’étiquette de la majorité présidentielle et d’autres sont en train de chercher comment prendre le leadership à droite.
Je suis la seule candidate de l’union de la gauche et de l’écologie. Je suis membre du PCF, mon suppléant Franck Pajot est membre du PS et au sein de mon équipe de campagne j’ai rassemblé des citoyennes et des citoyens d’EELV, des Insoumis. D’autres personnes adhérant à aucun parti ou mouvement politique, sont venus spontanément.
La onzième circonscription compte des pays communistes de première importance comme la Chine ou le Vietnam et la Corée du Nord, quel regard porte aujourd’hui un candidat communiste sur ces pays ?
Les trois pays que vous citez ne sont évidemment pas à mettre au même niveau. La Chine et le Vietnam ont fait du développement de leur pays, de la hausse du niveau de vie, de la réduction de la pauvreté des priorités nationales. Ce que nous saluons. Mais l’histoire de ces pays et de leurs partis dirigeants sont bien différentes de notre propre parcours. Le PCF se rattache à l’histoire des luttes sociales du peuple français, démocratiques, anticoloniales, des idéaux d’universalité du siècle des Lumières, de l’égalité des droits de la Révolution française et de la résistance antifasciste. D’où une approche différente de l’exercice de la citoyenneté, de la représentation démocratique, de l’expression publique et du respect des droits humains.
Sur cette question, je me réjouis de l’arrivée d’une délégation de l'organisation des Nations Unies en Chine avec la présence de Michelle Bachelet. Nous réclamions depuis longtemps cette commission d’enquête. J’espère que toutes les conditions lui seront faites pour qu’elle puisse travailler sans entrave et déterminer la nature et l’ampleur exacte de ce qui se déroule au Xinjiang.
Il est bien entendu que c’est notre devoir d’élu d’exercer une vigilance sur toutes les atteintes aux droits humains dans l’ensemble de notre circonscription et partout dans le monde, sans exclusive. Ces questions ne peuvent pas être à géométrie variable, au gré des intérêts de certaines puissances, des intérêts financiers des ventes d’armes ou d’alignement politique ou militaire. Il ne s’agit pas d’être partisan quand il y a atteinte aux libertés fondamentales.
Quelles sont, selon vous, les préoccupations des Français de votre circonscription ? et comment comptez- vous y répondre ?
Le traumatisme lié à la pandémie du COVID-19 va mettre des années avant de se résorber. J’ai une pensée toute particulière pour nos compatriotes qui n’ont pas pu rentrer en France, parfois depuis deux ans et demi et dont certains sont toujours confinés.
Parmi les préoccupations importantes de notre circonscription, je pense tout d’abord aux bi-nationaux. Ils sont nombreux ici au Cambodge, au Vietnam, en Australie. C’est la richesse de nos histoires mêlées. A tous ces Françaises et Français, je veux leur dire que je serai une députée de combat. Une députée qui se préoccupe de l’éducation de leurs enfants, une députée qui a pleinement conscience que les enjeux climatiques sont la priorité des priorités. Une députée enfin qui souhaite que la sécurité des Français de l’étranger soit au cœur de toutes nos politiques publiques. J’ai d’ailleurs pour cela proposé d’apporter mon soutien à la création d’un fonds pérenne de solidarité pour les Français de l’étranger.
Je n’oublie pas que, particulièrement dans notre circonscription, les inquiétudes géopolitiques sont réelles : la guerre en Ukraine, la montée des tensions dans la région indopacifique, les catastrophes écologiques en sont les causes. Pour ces raisons, je m’engage pour la paix, la sécurité collective et humaine. La sécurité géopolitique, alimentaire, sanitaire et écologique est un enjeu global, comme le souligne l’ONU. La France et l’Europe doivent être à la hauteur de ces défis de civilisation. L’humanité dans son ensemble court à sa perte si elle ne se donne pas les moyens de les relever au plan mondial et de faire prévaloir des coopérations internationales pacifiques.
Comment envisagez-vous votre mandat de député ? Y a-t-il un style Dominique Vidal ?
Je serai ce que doit être un député : un représentant de la Nation à l’écoute de ses concitoyens. Ce qui exige un engagement entier afin d'être au plus près de leurs attentes et de leurs demandes. J’entends développer un lien étroit avec mes concitoyens de l’étranger, avec les conseillères et conseillers qui sont pleinement ancrés dans leur territoire. Pour ce faire je créerai un cadre régulier d’échanges en ligne pour leur rendre compte de mon mandat et voir comment porter au mieux leurs intérêts. Je nommerai un référent dans chaque pays afin de pouvoir répondre efficacement et rapidement aux sollicitations.
Ce sera le « style Dominique Vidal », si vous voulez employer cette expression, qui prendra appui sur mon expérience militante et sur les valeurs que je défends pour placer la préservation de la vie et du progrès social au cœur de toutes les décisions politiques.
Quel bilan dressez-vous du mandat du député sortant ?
Le bilan de Madame Genetet est celui d’Emmanuel Macron. Un bilan de casse sociale, d’atteinte à l’égalité des droits entre les Français. La précarisation du réseau éducatif s’est accentuée au cours du quinquennat avec les coupes budgétaires, l’incapacité de répondre correctement aux demandes d’organisation des campagnes de vaccination au niveau international et le démantèlement des services publics consulaires.
Il appartient aux électrices et aux électeurs de se prononcer sur un tel bilan.
Quel est le message que vous voulez adresser à nos concitoyens ?
Je souhaite tout d’abord leur dire de ne pas se résigner et que les votes du 5 et 19 juin (à partir du 27 mai par Internet) ouvrent les portes du changement.
Le pouvoir en France est aujourd’hui très dur avec les faibles et très arrangeant avec les forts. Ne croyez pas que cela soit éternel. Toutes grandes avancées sociales ont été le fait des gouvernements de gauche. L’espoir soulevé par la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale est à bien des égards historiques : Je pense naturellement à 1936, 1981 ou 1997, mais je pense surtout à maintenant, à 2022 ! Je pense à cette nouvelle génération de citoyennes et citoyens qui veulent que nous répondions à leurs attentes. Ne croyez-vous pas qu’il est temps de faire confiance à cette jeunesse ? Elle en a besoin. Soyons à ses côtés, accompagnons là.
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