Édition internationale

PORTRAIT - Enfin la légion d’honneur pour le Sergent Danh Som !

Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 20 juin 2010

A l'occasion de la commémoration de l'appel du 18 juin, la France a décoré le Sergent Danh Som de l'insigne de Chevalier dans l'Ordre national de la Légion d'Honneur. La décoration lui revient après avoir participé successivement à la guerre d'Indochine puis à celle d'Algérie. Rencontre avec le héros du jour !

Un militaire à l'honneur
C'est un monsieur de soixante-dix neuf  ans que l'on a pu voir fièrement bomber le torse  vendredi dans les jardins de l'Ambassade : "Je suis fier, c'est rare de recevoir cet honneur. Je peux mourir maintenant." C'est  en effet de la main même de l'ambassadeur français que le sergent khmer a reçu sa décoration. Des représentants de la coopération militaire et policière française ainsi qu'une trentaine d'élèves du lycée Descartes ont également participé à la cérémonie.

A qui en formulait la requête, le sympathique militaire a bien voulu montrer la photo de l'ensemble des décorations françaises obtenues par sa bravoure soit une bonne cinquantaine d'insignes !  Au cours de sa carrière, le sergent aura reçu prés de 5 citations, soit 5 récompenses pour actes héroïques collectifs ou individuels. D'autres récompenses bien méritées sont aussi à son actif: médaille coloniale, médaille commémorative Indochine, médaille commémorative des opérations de sécurité et de maintien de l'ordre en Afrique du Nord,  croix de la valeur militaire et médaille militaire. Lorsqu'il quitte l'armée, le khmer est sergent dans les troupes de Marine.  Un parcours qui a de quoi rendre fier ! Malgré tous les honneurs qui lui ont déjà été faits, c'est avec impatience que Danh Som attendait la légion d'honneur, l'aboutissement de toute une vie

Parcours du combattant
En 1952, âgé de tout juste 21 ans, le jeune Danh s'engage comme volontaire dans l'armée française.  Après un mois de préparation, il est parachuté dans l'enfer de la guerre d'Indochine au Vietnam voisin. De Saigon, le militaire évoque la facilité avec laquelle, il réussissait à se fondre parmi les vietnamiens: "Je leur ressemblais, j'avais le même accent qu'eux. Ils ne savaient souvent même pas que j'étais Cambodgien!" Il réembarquera dés 1956 pour Marseille. Leur pays indépendant, beaucoup de Cambodgiens, et surtout de Khmers Krom, choisissent de rester dans l'armée française et de rejoindre l'Algérie où débute un long conflit. Humble, le sergent ne s'attarde pas à remuer les souvenirs militaires. Il nous conseille tout de même de ne pas faire la guerre même si c'est pour avoir la légion d'honneur.

Venu le temps de la paix, le vétéran s'installe en  Europe, ouvrant un restaurant en Allemagne puis à Nice. Un peu plus tôt, il avait aussi travaillé dans une usine de chemins de fers. Le sergent confie que cette vie de labeur lui convient: "J'ai besoin de faire des choses, j'aime le travail." La nouvelle génération de militaires, pleine de respect, le taquine un peu: "Il faut se reposer un peu aussi. C'est la retraite."

Le Cambodgien avoue être revenu récemment dans son pays natal, plus précisément en 2003 : "A cause du froid ! Je commence à me faire vieux." Cette remarque venue de celui qui a reçu 5 citations récompensant le même nombre de ses actes héroïques  a de quoi faire doucement sourire...

Marion Le Texier (www.lepetitjournal.com/cambodge.html) lundi 21 juin 2010

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Publié le 18 juin 2010, mis à jour le 20 juin 2010
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