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Grégory Gosselin, de rouille et d’acier

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Grégory Gosselin et une de ses oeuvres. Photo fournie
Écrit par Virginie Vallée
Publié le 4 avril 2020

Le 7 mars, Grégory Gosselin exposait dans les jardins de l’ambassade de France, dans le cadre des déambulations artistiques, une oeuvre en acier représentant une scène de l’épopée du Reamker. Lepetitjournal.com Cambodge l’a rencontré.

Depuis plus de quatre ans, Grégory Gosselin travaille des plaques de métal pour en faire des œuvres d’art. A l’occasion des déambulations artistiques dans les jardins de l’ambassade, sa structure métallique, représentant une scène de l’épopée du Reamker, a été installée à l’entrée de la résidence. Lorsque Gregory se présente comme « l’artiste qui a réalisé l’œuvre », on entend l’émotion dans sa voix.  Rien ne laissait supposer qu’après sa formation BEP structures métalliques, qui ne déclenche alors pas de vocation chez lui, la carrière professionnelle de ce natif du Lot s’orienterait vers l’art.  Après avoir travaillé en usine, c’est vers ses 30 ans qu’il décide de se mettre à son compte en tant qu’artisan et que son métier devient une passion. « J’ai aimé le travail en atelier que je ne connaissais pas dans l’industrie, le travail n’était pas le même non plus, je discutais des projets avec mes clients, j’étais plus libre et créatif » explique le professionnel de l’acier. « Je n’aurais jamais imaginé devenir un artiste à ce moment là. Mes pièces les plus travaillées étaient des escaliers, mais ce n’était pour moi que de l’artisanat de qualité », s’étonne le métallier. 

 

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L'artiste métallier dans son atelier, à la Factory de Phnom Penh. Photo fournie

 

Grégory Gosselin arrive au Cambodge il y a six ans, après avoir chercher à s’installer au Laos. Ne trouvant pas d’emploi, il élargit ses recherches au Cambodge qu’il ne connaît pas mais où il trouve un poste de cadre dans une usine de métallurgie employant une cinquantaine de personnes. Il y restera trois mois. « Je n’aimais pas travailler en usine en tant qu’ouvrier en France, je n’ai pas non plus apprécié en tant que directeur », s’amuse celui qui a rapidement trouvé un atelier où s’établir à nouveau en tant qu’artisan. Alors qu’il réalisait un plateau de table dans son nouvel atelier, des amis lui ont conseillé de ne pas souder les pieds et de le suspendre comme une œuvre d’art. « C’était un plateau avec beaucoup de découpes, très travaillé et je connaissais sa valeur en tant que table mais pas comme œuvre d’art. Je l’ai fait évaluer par une galerie et finalement je n’ai pas ajouté les pieds » se souvient l’artiste. L’œuvre est exposée au Sofitel de Phnom Penh.

 

gregory gosselin oeuvre acier
L'oeuvre de Grégory Gosselin exposée dans le parc de l'ambassade de France au Cambodge. Photo fournie

 

Premier résident de la Factory dans le sud de Phnom Penh depuis environ trois ans, Grégory Gosselin est très attaché à ce lieu. L’espace qu’il y trouve est essentiel pour travailler sur les grandes pièces qu’il affectionne particulièrement. L’artiste utilise de l’acier qu’il façonne puis fait rouiller, le plus souvent en utilisant des produits naturels comme le citron, le sel ou l’eau. « J’attache une importance particulière à utiliser le moins possible de produits chimiques », souligne le métallier. Passionné de mythologie, Grégory Gosselin a pour l’instant réalisé des oeuvres très imprégnées de la mythologie khmère et des légendes du Reamker, la version khmère de l’épopée du Ramayana. A l’avenir, cet artiste malgré lui aimerait privilégier les créations imposantes, comme celles exposées à la Plantation ou actuellement à l’ambassade de France au Cambodge, mais aussi travailler des formes plus modernes. Il a aussi l’idée de réaliser des impressions de ses sculptures sur coton, la rouille se prêtant particulièrement bien à cet exercice. « Je me suis pris au jeu de la création, de cette activité que je n’aurais jamais pu développer en France, souligne l’artisan métallier. Je souhaite garder cette liberté. »

 

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virginievallee
Publié le 4 avril 2020, mis à jour le 4 avril 2020

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