Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 2
  • 0

Le Cambodge se retire du triangle de développement CLV-DTA

L’annonce a été faire par l’ancien Premier ministre et actuel président du parti au pouvoir, Hun Sen. La décision est notamment justifiée par la volonté de prendre en compte les inquiétudes des cambodgiens et de mettre fin à la désinformation à ce sujet.

Le ministre chargé des affaires frontalières, Lam Chea (devant), et le ministre de l'information, Neth Pheaktra, inspectent un poste frontière. Photo : Neth Pheaktra/FacebookLe ministre chargé des affaires frontalières, Lam Chea (devant), et le ministre de l'information, Neth Pheaktra, inspectent un poste frontière. Photo : Neth Pheaktra/Facebook
Le ministre chargé des affaires frontalières, Lam Chea, et le ministre de l'information, Neth Pheaktra, inspectent un poste frontière. Photo : Neth Pheaktra/Facebook
Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 23 septembre 2024, mis à jour le 24 septembre 2024

Hun Sen a annoncé le retrait du Cambodge de la zone du triangle de développement Cambodge-Laos-Vietnam (CLV-DTA) qui comprenait les provinces de Kratie, Stung Treng, Ratanakiri et Mondulkiri dans le nord-est du pays.

L'ancien premier ministre a fait cette annonce sur sa page Facebook le 20 septembre, en sa qualité de président du Parti du peuple cambodgien (PPC) au pouvoir. « Moi, en tant que président du parti, le premier ministre Hun Manet et d'autres dirigeants ont décidé que le Cambodge mettrait fin à sa participation à la zone du triangle de développement Cambodge-Laos-Vietnam (CLV-DTA) à partir du 20 septembre 2024 », a-t-il écrit sur sa page Facebook.

Cette décision vise à « retirer [une] arme politique » aux groupes qui ont « induit en erreur [les gens] au sujet de l'accord », a écrit M. Hun Sen. Dans son message, l'ancien premier ministre explique que « le CLV-DTA a été mis en œuvre pendant 25 ans et a également permis de nombreuses réalisations pour le développement des provinces de Kratie, Stung Treng, Mondulkiri et Ratanakiri ».

« Les extrémistes s'en sont servis comme d'une arme politique pour calomnier et attaquer le gouvernement en mentant constamment au peuple et en semant la confusion dans les esprits », a écrit Hun Sen.

Dans une lettre adressée aux ministres des affaires étrangères du Laos et du Viêt Nam concernant la décision du Cambodge, le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, Sok Chenda Sophea, a écrit qu' « après un examen approfondi et une évaluation de nos progrès, nous avons conclu que le mandat de coopération a atteint ses objectifs. À ce stade, nous pensons que chaque pays est pleinement capable de poursuivre et d'assurer le développement de sa nation respective de manière indépendante ». 

En juillet 2024, Hun Sen avait démenti l'affirmation selon laquelle « les quatre provinces seraient sous le contrôle du Vietnam dans le cadre de la coopération CLV-DTA ». Il avait souligné que la zone n'avait été créée que pour accroître la coopération économique et sociale, la sécurité et la gestion des catastrophes transfrontalières.

Au début du mois d'août 2024, le ministère de l'information a annoncé la mise en place de transports gratuits pour les personnes souhaitant se rendre dans ces quatre provinces afin de voir ce qui se passe le long de la frontière en termes de développement des infrastructures. Cette initiative visait à apaiser les inquiétudes de la population concernant le projet CLV-DTA.

Le 18 août, le gouvernement a déployé plus de 1 000 agents à Phnom Penh à la suite d'un appel à des manifestations antigouvernementales. Plus de 31 « membres actifs » des « tentatives d'émeute » ont été arrêtés, a déclaré le chef adjoint et porte-parole de la police nationale, le lieutenant-général Chhay Kim Khoeun, dans un rapport transmis aux médias.

Comme l'a expliqué Hun Sen, « [l]a décision [du retrait du Cambodge] a été prise en tenant compte des préoccupations de la population sur le territoire, tout en visant à empêcher les extrémistes d'utiliser la CLV-DTA pour tromper davantage les gens ». Il a souligné que le Cambodge « continuera à développer normalement son territoire en coopération avec l'ANASE, le CLMV, l'ACMECS, le GMS et d'autres partenaires de développement à travers le monde ».

Le développement de ces zones sera également assuré par le fonds de développement des infrastructures frontalières. Ce fonds a été lancé en juin 2024 par l'ancien premier ministre, qui a appelé les habitants du pays à contribuer financièrement au développement de l'infrastructure frontalière.

Source : Cambodianess

Flash infos

    Pensez aussi à découvrir nos autres éditions