La province de Siem Reap, principale destination touristique du Cambodge, a mis en place son premier service de bus public à titre expérimental entre les villes de Run Ta Ek, nouvellement créée, et de Siem Reap.
Un nouveau service de transport en commun gratuit
Selon l’administration provinciale, ce service quotidien et gratuit a pour principal objectif d’”aider les personnes volontaires à quitter le parc d'Angkor pour s'installer dans la zone de développement de Run Ta Ek”. La ligne de bus facilitera notamment les déplacements pour se rendre au travail.
Dans la ville de Siem Reap, l'arrêt de bus se situera au parc de la rivière, face au vieux marché. Le bus circulera de 6h à 16h. L'arrêt de bus de la ville de Run Ta Ek sera situé au niveau de son marché, et comptera 10 départs quotidiens de 5h30 à 18h.
Développer la ville de Run Ta Ek
La ville de Run Ta Ek a été créée en janvier, fusionnant les communes de Run Ta Ek et de Ballaing. La zone nouvellement développée accueille des milliers de familles qui ont quitté leurs anciennes maisons situées dans la zone protégée du parc d'Angkor, une relocalisation que le gouvernement a jugée nécessaire pour protéger les temples.
Ces familles ont reçu un terrain et le gouvernement a injecté des ressources pour développer la zone, notamment en construisant un nouveau marché, des écoles, des centres de santé et des monuments religieux.
Un relocalisation sous le feu des critiques
Au cours du second semestre 2022, les autorités cambodgiennes ont commencé à déplacer quelque 10 000 familles du vaste parc des temples situé dans la ville de Siem Reap, en invoquant la nécessité de protéger ce site millénaire contre des dégradations susceptibles de mettre en péril son statut de patrimoine mondial de l’UNESCO.
Ce déplacement de population soulève encore de nombreux débats et critiques. Dans un rapport intitulé «Nobody wants to leave their home» (Personne ne veut quitter sa maison), publié en novembre 2023, Amnesty International accusait les autorités cambodgiennes de “bafouer le droit international”.
“Les autorités cambodgiennes ont cruellement déraciné des familles qui vivaient à Angkor depuis plusieurIs générations, les obligeant à vivre au jour le jour sur des sites mal préparés. Elles doivent cesser de procéder à des expulsions forcées et de violer le droit international relatif aux droits humains”, déclarait Montse Ferrer, directrice régionale adjointe par intérim pour la recherche à Amnesty International.
Sources : Cambodianess et Amnesty International