

Le 15 avril dernier marquait les 20 ans de la mort de Pol Pot, leader et despote des Khmers rouges de la Kampuchéa Démocratique, décédé à l’âge de 72 ans en 1998. Des atrocités du régime sont pendant longtemps restées sous silence, des actes de mémoire et hommages aux victimes sont aujourd’hui rendus à l’international.
La prise de pouvoir du groupe armé a causé de nombreux traumatismes qui résonnent encore. Une évacuation brutale suivie de quatre ans de tortures, d’exécutions, de séparations, de travail forcé, de famine, de maladies, de génocide… de crimes contre l’humanité. Dans sa dernière interview, Pol Pot ne se considère pas comme une personne violente. Pourtant, presque 2 millions de personnes ont trouvé la mort, d’autres ont fui, tous ont souffert.
François Ponchaud, prêtre catholique et missionnaire au Cambodge raconte « Phnom Penh, jour zéro », l'entrée des Khmers rouges dans la capitale le 17 avril 1975.
Sous la forme d’un acrostiche « Pol Pot: six lettres, un massacre », l’Express revient sur l’Histoire.
« Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre » W. Churchill
Avancer sans jamais pouvoir oublier.
Mardi dernier, un mémorial, le premier d’Europe à rendre hommage aux victimes des Khmers rouges, a été édifié dans le XIIIe arrondissement de Paris en présence d’Anne Hidalgo, 43 ans après la prise de Phnom Penh.
La maire de la capitale a témoigné son soutien sur Twitter en utilisant le hashtag #ParisSeSouvient.
Ce lieu de mémoire dans le parc de Choisy a été inauguré en partenariat avec le Haut Conseil des Asiatiques de France, l’association des Victimes du Génocide Khmer Rouge et la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH).
Le monument en verre, de 1,75 mètres de haut, représente la population cambodgienne lors de l’évacuation de la ville. Sur la stèle, on peut lire « A la mémoire de toutes les victimes du génocide commis par les Khmers Rouges au Cambodge (1975-1979). »
Séra Ing, artiste franco-cambodgien, a lui aussi rendu hommage aux victimes en réalisant le mémorial « A ceux qui ne sont plus là », installé en face de l’Ambassade de France au Cambodge puis déplacé au musée du génocide Tuol Sleng.

Une solide renaissance culturelle en marche
Au fil du temps, les belles traditions khmères reprennent leurs droits, l’économie et l’art se développent, le royaume se reconstruit.
Survivants et témoins de cette époque font preuve d’un courage extraordinaire, en puisant douloureusement dans leurs souvenirs pour ne plus taire ce qu’il s’est passé, raconter leurs destins brisés. Ils rouvrent leurs blessures pour mieux les panser. Comme moyen d’expression de leur catharsis, ils utilisent ces formes d’art, littérature, cinéma, musique, danse, photographie ou encore peinture, qui étaient alors interdites sous l’Angkar.
Il y a le récit autobiographique de Hok Sothik, directeur de Sipar au Cambodge, qui raconte son « enfance en enfer » à travers les pages du livre éponyme Sothik, co-écrit avec Marie Desplechin et paru en 2016.
Bangsokol : A Requiem for Cambodia, par Cambodian Living Arts, est la première œuvre symphonique majeure adressée aux années Khmers rouges. Elle symbolise également la première collaboration entre le réalisateur Rithy Panh et le compositeur Him Sophy, tous deux survivants du génocide. En tournée internationale, neuf ans se sont écoulés entre l’idée, la conception et la préparation des valises pour la première représentation.
L’actrice et réalisatrice américaine Angelina Jolie, a adapté au cinéma D’abord ils ont tué mon père, l’histoire vraie de Loung Ung, activiste américano-cambodgienne, âgée de 5 ans quand les Khmers rouges commencent leur règne de terreur.
Ces œuvres, passées ou récentes, font, parmi de nombreuses autres, acte de commémoration.
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