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SPORT - Le Bokator renaît de ses cendres

Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 14 novembre 2012

Les gestes sont brusques et rapides, mais précis et douloureux. Le Bokator, c'est L'Art martial cambodgien qui revient en force, et qui se propage dans tout le pays, voire même au-delà

 

(crédit: Emilie TÔN)

Le Bokator est l'art martial khmer par excellence. Né aux environs du IIIe siècle, il fait référence à des techniques de combat employées par les guerriers sur les champs de bataille. Un art de longue date que l'on avait presque oublié. Avec la quasi-totalité des maîtres de Bokator exécutés sous le régime de Pol Pot, L'Bokatao, comme on l'appelle aussi, a failli mourir sous les Khmer Rouge. Un maître a cependant survécu. Il s'agit de San Kim Saen, aujourd'hui très âgé, en charge de l'équipe nationale ainsi que de la formation de nouveaux maîtres prêts à prendre le pas.

En route vers un tournoi international

Aujourd'hui, c'est plus dans la grâce des mouvements que dans la volonté de tuer que tout le charme de cet art ressort. Avec près de 10.000 techniques incluant des coups de pied, coups de poing, méthode de soumission et autres acrobaties, le Bokator est aussi proche de la danse que du sport de combat. Son apprentissage est d'ailleurs très rigoureux."Les élèves passent deux ans à apprendre les postures et les danses avant de combattre ", explique Antonio Graceffo, vedette de l'émission télévisée Martial Arts Odyssey et combattant auprès de l'équipe cambodgienne de Bokator pour le prochain tournoi de Mixed Martial Art (MMA).

Le 16 juillet dernier, ils étaient trois à affronter l'équipe de Bokator française à Angkor, mais cette fois, ils seront quatre à combattre pour ce tournoi qui aura lieu en Malaisie le weekend prochain : Tun Serey, 27 ans; Kong Ravy, 25 ans; Say Teven, 25 ans et Antonio Graceffo, 44 ans. Un combat international et inter-sportif pour se faire une place parmi les Arts Martiaux largement reconnus.

Et la rencontre s'annonce au mieux puisqu'en seulement trois ans d'entraînement, Serey, Ravy et Teven ont acquis suffisamment de techniques pour affronter des équipes internationales. Teven est même déjà une star internationale, en plus d'être un professeur adoré de tous les enfants. Leur équipe est d'autant plus complète avec Antonio, qui a, pour sa part, une expérience bien plus étendue des arts martiaux. Cet Américain a totalement changé de vie après le 11 septembre 2001. De la haute finance, il est passé à son rêve le plus cher: se consacrer à l'écriture et à l'apprentissage approfondi des arts du combat, tout en pratiquant la boxe depuis sa plus tendre enfance."Je suis avantagé au combat par rapport à eux. Mais je suis incapable de voler dans les airs comme eux le font ", explique le sportif.

Et c'est bien cette légèreté physique qui sera peut-être à l'avantage de ces "poids plume" lorsqu'ils seront dans les cages du MMA. En attendant, l'entraînement est intensif et diversifié. Leur maître San Kim Saen s'assure de la justesse de leurs mouvements alors qu'au K1 Factory, on les conseille pour le tournoi et s'occupe de leur renforcement musculaire: "On leur donne quelques conseils sur le combat en MMA, mais leur maître s'occupe de leur formation au Bokator. Ils viennent ici pour trouver quelque chose d'autre ", explique Alvaro Leal de la Torre,  professionnel du combat à la K1 Factory.

Une chose est sûre : le Bokator ne s'arrêtera pas en si bon chemin. Une fédération existe depuis 2004 et a permis l'ouverture de deux académies : l'une à Phnom Penh, l'autre à Siem Reap. De nombreuses écoles ouvrent dans tout le pays grâce à la formation de nouveaux professeurs par le maître San Kim Saen. Ainsi, le Bokator renaît de ses cendres et semble avoir un bel avenir devant lui.

Emilie TÔN (www.lepetitjournal.com/cambodge) Jeudi 8 septembre 2011

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Publié le 7 septembre 2011, mis à jour le 14 novembre 2012

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