Le Cambodge appelle la communauté internationale à intervenir face à des risques d’attaques coordonnées de l’armée thaïlandaise, en violation du cessez-le-feu.
Le ministère cambodgien de la Défense a lancé, le 3 août, un appel urgent à la communauté internationale, craignant une offensive militaire imminente de la Thaïlande contre plusieurs positions frontalières. Dans un communiqué au ton particulièrement ferme, le Cambodge exhorte Bangkok à « respecter pleinement l'accord de cessez-le-feu pour la paix et la stabilité le long de notre frontière commune et dans toute la région ».
Cette mise en garde fait suite à des renseignements reçus le matin même, à 10h49, selon lesquels des civils auraient été sommés d’évacuer certaines zones de la province thaïlandaise de Surin avant la tombée de la nuit. Ces ordres, supposément coordonnés par les forces militaires thaïlandaises avec des responsables locaux, laisseraient présager d’« attaques prévues contre plusieurs points sensibles » du côté cambodgien, notamment les temples de Ta Moan Thom, Ta Krabei, Preah Vihear, ainsi que la zone d’Anses.
Une escalade avant la réunion bilatérale du 7 août
Le ministère cambodgien n’a pas caché son inquiétude face à la possibilité que ces manœuvres précèdent la réunion extraordinaire du General Border Committee (GBC), prévue le 7 août à Kuala Lumpur. « Ce serait une atteinte grave à notre souveraineté territoriale et une violation flagrante de l’accord signé le 28 juillet dernier », rappelle le communiqué, en référence au cessez-le-feu conclu à Kuala Lumpur sous l’égide de la Malaisie, des États-Unis et de la Chine.
Cet accord, entré en vigueur à minuit le 28 juillet, visait à mettre fin à plusieurs semaines d’affrontements le long de la frontière. Malgré ce compromis, les tensions restent vives, chaque camp accusant l’autre de violations.
Hun Sen annule une réunion, l'ASEAN poursuit sa mission
Dans un message séparé, le président du Sénat Hun Sen a confirmé l’existence de plans d’attaques nocturnes et a annoncé l’annulation de sa participation à la réunion sénatoriale du 4 août. Une réaction qui traduit la gravité de la situation selon Phnom Penh.
En parallèle, le Groupe d’observateurs militaires intérimaires de l’ASEAN poursuit sa mission de deux semaines sur le terrain, avec des inspections prévues dans les provinces cambodgiennes d’Oddar Meanchey et de Preah Vihear, particulièrement touchées par les derniers affrontements.
Démenti sur les drones et appel à la retenue
Enfin, les autorités cambodgiennes ont fermement rejeté les accusations de certains médias thaïlandais selon lesquelles des drones cambodgiens auraient survolé illégalement le territoire thaïlandais. La porte-parole du ministère de la Défense, le lieutenant-général Maly Socheata, a dénoncé des « accusations sans fondement qui compliquent davantage la désescalade ».
Situation stable mais vigilance maximale
La même porte-parole a indiqué que « la situation reste calme sur la ligne de front à compter de 00h01 le 4 août », tout en précisant que les forces cambodgiennes demeurent en état d’alerte maximale. Elle a réaffirmé l'engagement du Cambodge à respecter scrupuleusement l'accord de cessez-le-feu conclu avec la Thaïlande à Putrajaya le 28 juillet 2025.
Elle a également appelé la population à se fier uniquement aux sources officielles d'information et à ne pas se laisser influencer par de fausses nouvelles.
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