Une nouvelle marque de bière fait son entrée dans les bars et boîtes de la capitale. Il aura fallu moins d'un an à ses initiateurs pour créer et lancer la Kingdom ! Et ce n'est qu'un début
Ce mois de septembre voit arriver un nouveau venu sur le marché de la bière : Kingdom Breweries. Au-delà des éternelles Tiger, ou Angkor ?la bière nationale, le choix s'élargit enfin. A l'origine de ce projet, Peter Brongers, un Hollandais qui s'est lancé à tête baissée dans l'aventure il y a seulement un an. "Tout juste dans les temps", souffle Peter Brongers, une bière à la main, qui explique ce projet par son expérience thaïlandaise. "J'ai vécu à Bangkok 15 ans. Là-bas les pubs sont nombreux avec des bières très différentes et de qualité. Je me suis simplement dit qu'il fallait faire pareil ici !"
Bénéficiant du soutien du fonds d'investissement Léopard à hauteur de 3,5 millions de dollars, le projet prend son envol avec l'achat de l'ancien siège de Nestlé, le long de la route nationale 5. Et cette localisation marque déjà l'ambition de ses nouveaux propriétaires, le bâtiment a en effet été construit dans les années 60 par l'architecte Uk Sameth, et figure dans tous les livres sur la nouvelle architecture khmère. Peter et son équipe n'ont pas lésiné sur les moyens. Equipé de panneaux solaires, la Kingdom Breweries a été entièrement rénovée, le rez-de-chaussée accueillant la brasserie et le laboratoire de recherche.
Le produit prend forme
Ambitieux, les patrons de Kingdom le sont, et ils envisagent de lancer rapidement 4 types de bière, chacune représentée symboliquement par un animal du Royaume. Première lancée, la "Léopard tacheté" est une pilsner, du nom de cette bière lager blonde, à la savoureuse amertume. Une version stout, ou brune, devrait suivre en début d'année prochaine.
Aidé dans l'entreprise par des spécialistes allemands et écossais, Peter Brongers se targue de faire venir les meilleures matières premières possibles pour la fabrication de son produit. "On fait venir le malt d'Allemagne et du Canada, le houblon nous arrive de République Tchèque, les bouteilles sont fabriquées en Italie... Tout ça fait que notre bière a un goût très européen", détaille-t-il. Il s'agit avant tout de proposer un produit différent de ce qui existe déjà, quitte à dérouter dans un premier temps le consommateur cambodgien. 
A l'image des boutiques hôtels, Peter Brongers aime à rappeler le caractère artisanal et particulier de sa "boutique brasserie". Loin de ses concurrents en termes de chiffres, Kingdom espère être remarqué pour sa qualité. La production s'élève pour le moment à 1 million de bouteilles par mois : "C'est déjà bien, mais nous sommes quand même une petite brasserie en comparaison à Angkor Beer qui produit 1 million et demi de bouteilles par jour". Et alors que les premières Kingdom, facilement reconnaissables, ont déjà été livrées dans une centaine de bars, Peter Brongers estime que le marché est moins concurrentiel qu'il ne l'est dans d'autres pays de la région.
Soucieuse de faire connaître son produit, la Kingdom a ouvert un bar au deuxième étage de son siège, où tout un chacun peut librement venir goûter la dernière née des bières cambodgiennes. Et quand on demande à Peter Brongers si ce bar n'est pas un peu loin du centre ville, il répond : "Quand je vivais à Bangkok, je faisais parfois 40 minutes de voiture pour aller déguster une bonne bière dans un bon pub !" Espérons pour lui que les Phnompenhois se montreront aussi passionnés !
Lucas Lahargoue (www.lepetitjournal.com/cambodge.html) mardi 28 septembre 2010
Pour plus d'info www.kingdombreweries.com
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