Édition internationale

Le Cambodge propose la création d'un centre UNESCO pour la paix

À Barcelone, Suos Yara, président du Conseil culturel asiatique, a proposé la création d’un centre UNESCO en Asie, dédié à la diplomatie culturelle, au patrimoine et à la paix régionale.

temple de preah viheartemple de preah vihear
Ministère de l'information
Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 3 octobre 2025

Le Cambodge souhaite créer un Centre de catégorie II de l’UNESCO en Asie afin de renforcer la diplomatie et la paix par la culture. Ces structures, liées à l’UNESCO mais autonomes, soutiennent ses missions.

L’annonce a été faite le 30 septembre à Barcelone par Suos Yara, président du Conseil culturel asiatique (ACC), lors de la Conférence mondiale de l’UNESCO sur la culture et le développement durable.

Qu’est-ce qu’un Centre de catégorie II de l’UNESCO ?

Les centres dits de « catégorie II » de l’UNESCO sont des institutions créées et financées par les États hôtes, mais placées sous l’égide de l’Organisation grâce à un accord formel. Ils disposent d’une personnalité juridique propre et ne relèvent pas directement du budget de l’UNESCO, ce qui les distingue des « catégorie I ». Leur mission est de servir de pôles d’expertise dans des domaines allant de la culture aux sciences, en passant par l’éducation ou l’environnement. La reconnaissance par l’UNESCO garantit que leurs activités sont alignées sur les priorités internationales fixées par la Conférence générale.

Concrètement, ces centres fonctionnent comme des plateformes de coopération régionale et internationale. Ils organisent des formations, produisent des recherches, apportent un appui technique aux États membres et favorisent le dialogue entre institutions. L’objectif est de renforcer les capacités locales tout en contribuant aux objectifs globaux de l’UNESCO, qu’il s’agisse de la sauvegarde du patrimoine culturel, de la gestion durable des ressources naturelles ou du développement éducatif. On peut citer, dans la zone Asie orientale, le Centre régional pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel en Asie-Pacifique (CRIHAP) basé à Pékin, l’Institut international pour l’éducation et la recherche océanique à Qingdao ou encore le Centre international pour l’enseignement supérieur innovant à Shenzhen.

 

« La culture ne doit jamais être une arme »

« La culture ne doit jamais être instrumentalisée. Elle doit aider à s’attaquer aux causes des conflits et favoriser la réconciliation », a affirmé Suos Yara,cité par Cambodianess,  appelant à une coopération internationale renforcée dans un contexte de tensions géopolitiques. Il a ajouté : « La culture est l’âme de la société ». Elle construit l’identité, favorise l’empathie et peut servir de passerelle entre communautés, même en période de conflit.

 

Le précédent de Preah Vihear

Suos Yara est député à l’Assemblée nationale du Cambodge, élu dans la circonscription de Preah Vihear. C’est donc en connaisseur du sujet qu’il a cité le temple, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2008 et endommagé lors de heurts frontaliers. La Cour internationale de justice a confirmé en 1962 puis en 2013 qu’il appartient au Cambodge.

 

Suos Yara
Suos Yara, Photo ministère de l'information

 

« Sa destruction serait une tragédie mondiale qui met en péril l’histoire commune de l’humanité », a-t-il averti.

 

Un appel à l’ASEAN et à l’ONU

Suos Yara a souligné le rôle de l’UNESCO et appelé au soutien de l’ASEAN et de l’ONU pour désamorcer les tensions, appliquer le droit international et protéger les sites patrimoniaux.

Le Cambodge, a-t-il ajouté, appuie des réformes pragmatiques de l’ONU pour renforcer la médiation, la diplomatie et la reconstruction post-conflit. Il a aussi mis en garde contre « les usages abusifs de l’intelligence artificielle », rappelant que la technologie doit rester au service des valeurs culturelles.

 

Les initiatives de l’ACC

Depuis 2018, l’ACC a lancé plusieurs projets : programme TECHO 100 Villages, corridors culturels, développement des arts numériques, Déclaration de Phnom Penh pour la paix et soutien à la Charte universelle de la paix, adoptée en 2024.

Cette charte, reconnue par l’Assemblée interparlementaire de l’ASEAN, s’articule autour de cinq axes : paix, prévention des conflits, justice transitionnelle, sécurité alimentaire et reconstruction.

Commentaires

Votre email ne sera jamais publié sur le site.

Flash infos