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Huit dirigeants de l'opposition visés par des mandats d’arrêt

Crédit : Pratachai, flickrCrédit : Pratachai, flickr
Crédit : Pratachai, flickr
Écrit par Paul Vernois
Publié le 19 mars 2019, mis à jour le 19 mars 2019

 

Une lettre du tribunal municipal de Phnom Penh a rendu publics dimanche dernier les mandats d’arrêts délivrés par la Cour à l’encontre de huit membres du Cambodian National Rescue Party (CNRP), le principal parti d’opposition cambodgien.

Le CNRP avait été dissous le 16 novembre 2017 par une décision de la cour suprême cambodgienne. 118 de ses membres ont été bannis de la vie politique pendant une durée de cinq ans, selon les dispositions de l’article 45 de la loi sur les partis politiques. Cet article a cependant été amendé, les politiciens bannis pouvant être autorisés par le roi à reprendre leurs activités politiques sur demande du premier ministre ou du ministre de l’intérieur.

Sam Rainsy, l’ancien président du parti d’opposition et les deux vice-présidents Mu Sochua et Eng Chhay Eang sont visés par ces mandats d’arrêts, ainsi que cinq autres leaders du CNRP, tous exilés depuis la disparition officielle du parti au Cambodge.

Koy Sao, le juge d’instruction du tribunal municipal de Phnom Penh, a ordonné l’arrestation des huit membres de l’opposition, accusés de comploter contre le gouvernement en place et d’incitation à commettre un crime. La peine de prison prévue par le code pénal cambodgien pour le complot est de cinq à dix années de prison. Ils risquent entre six mois et deux ans de prison pour incitation à commettre un crime.

Ces mandats délivrés par le juge d’instruction du tribunal municipal de Phnom Penh font écho à la volonté affichée des anciens membres de l’opposition de faire leur retour au Cambodge afin d’animer le débat politique avec le Cambodian People Party (CPP) du premier ministre Hun Sen, au pouvoir depuis 34 ans. Ils sont désormais susceptibles d’être arrêtés dès leurs premiers pas sur le territoire cambodgien.

Ces huit membres de l'opposition sont poursuivis alors que le gouvernement cambodgien fait l'objet d'un attention accrue de la part des pays occidentaux sur la question de la liberté politique et des droits de l'homme. L’Union européenne a engagé début février la procédure de suspension de l’accord Tout sauf les armes, qui fait bénéficier au Cambodge d’avantages douaniers. Les Etats-Unis envisagent également de réviser leurs accords de libre-échange avec le Cambodge.

Sam Rainsy avait récemment annoncé qu’il envisageait de revenir au Cambodge pour le nouvel an khmer. Cependant cette récente décision de la cour municipale de Phnom Penh devrait compromettre son retour.

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Publié le 19 mars 2019, mis à jour le 19 mars 2019

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