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Arnaque au blackjack dans les rues de Phnom Penh

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Jeu de blackjack. Crédit : Dave Stone / Flickr Creative Commons
Écrit par Marion Joubert
Publié le 17 juin 2019, mis à jour le 17 juin 2019

Un touriste français de 17 ans a été victime la semaine dernière à Phnom Penh d’une arnaque au blackjack, un type d’escroquerie pratiqué depuis plusieurs années dans la capitale.

C’est l’une des plus vieilles arnaques pratiquées dans la capitale cambodgienne, comme en témoignent les nombreux retours de victimes trouvés sur les forums de voyageurs et un article du Phnom Penh Post publié en 2012. La semaine dernière, un touriste français de 17 ans a lui aussi été victime d'une arnaque au blackjack.

Lundi 10 juin vers 17h30, Raphaël - le prénom a été modifié - a été abordé près du palais royal par un homme d’une quarantaine d’années, quelques heures après son arrivée à Phnom Penh. « Il parlait parfaitement anglais. Il m’a dit qu’il s'appelait Alan et qu’il travaillait à l'hôtel Intercontinental. Il m’a parlé de sa nièce qui allait se rendre en France l’année prochaine, et m’a dit que ce serait bien si nous pouvions nous rencontrer »

« Le lendemain, je l'ai retrouvé vers 10h20 au marché aux fleurs de Phnom Penh. Il m'a proposé de me conduire en moto jusqu'à chez lui, où j'allais rencontrer sa nièce », se souvient-il. Accueilli par la prétendue soeur d’Alan, les malfaiteurs lui ont directement offert à manger, sans goûter eux-mêmes au repas. « Je n'avais pas faim, mais ils ont insisté. La jeune fille parlait avec un accent qui n'était pas du tout cambodgien et me rappelait l’accent philippin », déclare-t-il. Après le repas, Raphaël a ressenti les premiers effets d’une drogue incorporée au plat, un procédé classique des arnaques au blackjack. Euphorique et confiant, il se sentait en sécurité avec les malfaiteurs qu’il venait à peine de rencontrer. « J’avais l’impression qu’ils étaient de ma famille, confie-t-il, un sentiment exacerbé par le fait qu'ils m’appelaient frère Raphaël. »

Le quadragénaire a ensuite emmené le Français dans sa chambre. Il lui a alors proposé de jouer au blackjack, en lui expliquant qu’en tant que croupier, il tricherait et le ferait gagner. « À ce moment-là, je me sentais pris au piège, je ne parvenais pas à penser clairement », se remémore Raphaël. Une complice a rejoint le groupe peu après, prétendant vouloir jouer contre Raphaël. Au dernier tour, les enjeux s’élevaient à 40 000 dollars. Le jeune Français a commencé à paniquer mais a réalisé qu’on lui demandait de payer la moitié de la somme s’il partait. Confus, toujours dans un état second, il a donc continué la partie. 

L’autre joueuse a fini par réclamer des preuves, indiquant qu’elle voulait savoir s’il avait suffisamment d’argent pour la payer si elle remportait la partie. Trop désorienté pour protester, Raphaël a suivi les truands au centre commercial Sovanna, dans une bijouterie. « On m’a expliqué qu'ils allaient vérifier mes cartes bancaires et produire une preuve que j'avais de l'argent », raconte-t-il.

Finalement, la jeune femme lui a demandé de prendre un tuktuk seul pour retourner à son hôtel et récupérer plus d’argent. Dans le véhicule, les effets de la drogue s’amenuisant, Raphaël a lentement repris conscience. « Je commençais à réaliser que j’avais été arnaqué. On avait fait un retrait de 805 euros avec ma carte bancaire. J’ai alors vérifié sur internet si ce type d’escroquerie existait. J’ai lu beaucoup de témoignages similaires », constate-t-il. Peu après, les malfaiteurs ont contacté le jeune homme par téléphone. Ils lui ont proposé de se rencontrer afin que Raphaël puisse récupérer ses gains. Il a refusé.

Le jeune homme a porté plainte auprès de la police phnompenhoise, qui a lancé une enquête. Des agents de police ont montré à Raphaël les photos de trois ressortissants philippins, tous connus des services de police de la ville, qu’il a reconnus.

photo cv annecy
Publié le 17 juin 2019, mis à jour le 17 juin 2019

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