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PORTRAIT - Stéphane Delaprée peint l’Asie tout sourire

Stéphane Delaprée Siem Reap Peintre Artiste CambodgeStéphane Delaprée Siem Reap Peintre Artiste Cambodge
Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 17 juillet 2009, mis à jour le 29 août 2020

Stéphane Delaprée peint et dessine depuis l'enfance. Cet artiste de renommée installé au Cambodge depuis des années a fait de ses toiles colorées une véritable marque de fabrique. Ce grand sensible revient sur son parcours d'autodidacte qui l'a mené du Québec à l'Asie en passant par l'Amérique centrale et le Moyen Orient
    
Le peintre du sourire (crédit: Sophia Laouari / LPJ Cambodge)

Au Cambodge tout le monde connait Stéphane Delaprée, (surnommé Stef) et pour cause, cela fait 15 ans que cet artiste a posé ses valises à Phnom Penh. Atypique, c'est le mot qui le définit le mieux. « Ma vie est comme un roman », affirme t-il. Et c'est vrai que son destin pourrait faire l'objet d'un livre. Ce quinquagénaire semble comme ses tableaux : souriant et positif. Il cache pourtant des blessures intérieures. Des difficultés d'ordre sentimental ont jeté des ombres sur son existence. Malgré tout, le peintre est loin d'être compliqué et malheureux : il avance dans l'existence avec bonhomie et optimisme. «Je suis content d'être heureux, je ne me pose pas trop de questions, je me suis toujours laissé porter par la vie. » C'est cette nonchalance qui lui a permis de vivre des aventures incroyables et de voyager des années durant.

Un voyageur dessinateur
Après avoir vécu au Sénégal lorsqu'il était adolescent, Stef a découvert durant quelques années la beauté et la fureur des pays d'Amérique Centrale et du Moyen-Orient : « dès que j'avais trois sous en poche, j'allais à l'autre bout du monde vivre pendant six mois. ». Cette vie de voyageur lui convient pendant une longue période. Jusqu'au jour, où survient la peur de vieillir sans avoir laissé sa marque dans le monde : « un matin, je me suis réveillé, anxieux. J'ai eu peur de devenir un vieux croulant, seul et désabusé, j'ai donc décidé de faire quelque chose de ma vie. » Et c'est ainsi que Stef, le désinvolte aventurier devient le fondateur d'une revue de bandes dessinées : Bambou à Québec. Le succès est immédiat, le magazine devient très vite une référence. En parallèle, Stef anime des émissions de télévision et de radio. La vie suit son cours. C'est une époque heureuse pour le jeune homme qui ne cesse de dessiner avec l'espoir de percer dans le milieu de la BD. Hélas, le succès se fait attendre malgré quelques victoires : c'est notamment grâce à Stéphane que la BD est officiellement reconnue comme un art au Québec. Le dessinateur vit des moments heureux mais ne fait pas fortune, c'est pourquoi il décide de s'exiler à nouveau quelques mois : « Je n'avais pas d'argent, je suis donc parti au Cambodge ». Il y vit toujours, sa vie de famille n'a pas permis de nouveau départ.

Nouveau pays, nouveau style
A son arrivée au début des années 1990, les étrangers sont rares et les conditions de vie infernales : «quand je suis arrivé au Cambodge, le pays était une vraie poubelle, il y avait des rats partout et on entendait des coups de feu tous les jours, c'était un autre Cambodge que celui d'aujourd'hui. » Néanmoins, le peintre dispose alors de plusieurs avantages. Son frère est déjà installé dans le pays, de ce fait, il établit facilement des contacts : « j'ai eu beaucoup de portes qui se sont ouvertes. » Les artistes étrangers sont rares au milieu des années 1990, Stéphane trouve facilement du travail. 

Au sein du Royaume Khmer il peint et crée son style;coloré, drôle et poétique, reconnaissable entre tous. Ses peintures, il les regroupe au sein d'une galerie : happy painting, aujourd'hui au nombre de cinq. Peindre le bonheur et la joie pour ne pas penser à sa blessure sentimentale, c'était l'objectif de Stef. C'est ce qu'il continue à faire même s'il pense de plus en plus à faire évoluer son style : « J'essaie de faire passer de la gentillesse à travers mes tableaux. Dans mes oeuvres tout le monde est beau et gentil. »

Un succès mérité

Peindre la vie quotidienne au Cambodge, il a été le premier à le faire. Ses scènes relatent un monde de tous les jours, tendre et naïf. Les petites gens dans leur quotidien;en famille, au travail ou sur leur moto...  Et son art plait. Le succès est au rendez vous : tout le monde s'arrache ses toiles, les nouveaux riches de pays comme l'Inde en sont friands. En 2007, c'est Stéphane qui a été choisi pour dessiner une fresque de 15 mètres dans le nouvel aéroport de Sihanouk. De même, il a représenté le Cambodge lors du deuxième festival d'art contemporain de Malaisie l'an dernier.

L'artiste est vraiment devenu une célébrité. Aujourd'hui, il continue à peindre encore et toujours. Depuis son arrivée, seule la taille de ses toiles a évolué, désormais il peint en grand. Des représentations parfois immenses à la mesure de son talent et de sa simplicité. Stéphane Delaprée, c'est certain a laissé sa marque au Cambodge;une empreinte indélébile.

Julie Philippe (LePetitJournal.com Cambodge) vendredi 17 juillet 2009
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Publié le 17 juillet 2009, mis à jour le 29 août 2020

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