L’Institut français du Cambodge, en coopération avec le Lycée français René Descartes, organise une représentation exceptionnelle de danse contemporaine. Fragments, spectacle inédit conçu par le chorégraphe français de renommée internationale Angelin Preljocaj, s’invite sur la scène du Théâtre Chenla dimanche 6 mai à 19h. Interview avec Nicole Saïd, Directrice du Ballet.
Fragments est composé d'une série d'extraits des plus célèbres créations du chorégraphe français. Pour les interpréter, six danseurs du Ballet Preljocaj junior et six danseurs cambodgiens se réuniront sur scène. Ces derniers présenteront également, en avant-première, une performance spécialement créée pour l’occasion par Belle, chorégraphe cambodgienne.
En complément de cette soirée, le film Polina, danser sa vie réalisé par Angelin Preljocaj et Valérie Müller-Preljocaj, sera projeté dans la salle du cinéma de l’Institut, le vendredi 4 mai à 19h30 et le samedi 5 mai à 14h30. Un week-end dédié à la danse.
Ce long-métrage de fiction retrace le parcours d’une danseuse russe prodige rappelant la carrière de Polina Semionova. Depuis l’enfance, elle est portée par la rigueur et l’exigence du professeur Bojinski et s’apprête à intégrer le prestigieux ballet du Bolchoï. C’est là qu’elle assiste à un spectacle de danse contemporaine qui la bouleverse profondément.
Les chorégraphies du film sont signées Angelin Preljocaj qui fait jouer son propre rôle de chorégraphe à l’actrice Juliette Binoche. A l’occasion de la projection vendredi soir, Nicole Saïd, directrice du ballet Preljocaj, fera une courte introduction du film.
« À la rencontre des cultures » - Nicole Saïd
Lepetitjournal.com Cambodge : Votre escale à Phnom Penh fait-elle partie d’une tournée en Asie du Sud-Est ?
Nicole Saïd : C'est un projet spécifique au sens où il a été conçu spécialement pour le Cambodge avec le soutien de Bernard Millet, attaché culturel de l'IFC. Il s'agit d'un projet de coopération où nous allons à la rencontre du Cambodge, des danseurs Cambodgiens et de leurs traditions en proposant une création commune sur la base du répertoire d'Angelin Preljocaj entre danseurs du ballet junior et danseurs khmers. Il se trouve que parallèlement le ballet Preljocaj est actuellement en tournée en Asie (Taichung, Pékin, Singapour, Hong Kong) mais c'est un pur hasard !
Pourquoi avoir choisi cette destination pour vous produire ? Avez-vous un lien ou un attachement particulier avec le Cambodge. Que vous inspire ce pays ?
J'ai été profondément touchée par l'ouverture, la simplicité et la gentillesse, en un mot l'humanité des Cambodgiens lors de mon premier voyage au Cambodge en octobre 2016. Mon amitié de longue date avec Bernard Millet ainsi que son implication bien connue dans les projets artistiques à favoriser la naissance de cet événement inédit.
Ma curiosité pour diverses parties du globe me pousse à aller à la rencontre des cultures et des artistes locaux. Quand cela est possible, nous essayons de monter des projets de coopération de toutes formes ; ce qui a déjà été fait en Afrique (Burkina Faso, Sénégal, Mali, etc), ou encore en Amérique du Sud (Colombie, etc.) C'est vraiment la première fois que nous réalisons un projet de cette nature en Asie.
Quel public souhaitez-vous attirer ?
Tout public et plus particulièrement le public cambodgien qui n'a pas forcément accès aux manifestations culturelles. C'est pour cette principale raison que nous avons initié une collaboration étroite entre danseurs khmers et ceux du ballet afin de trouver des lignes de forces entre ces deux cultures.
La danse contemporaine interagit avec d’autres formes d’art comme la mode, la littérature, les arts plastiques ou encore la musique. Quel regard portez-vous sur les arts cambodgiens ? Souhaitez-vous en intégrer aux prochaines créations du Ballet Preljocaj ?
En tant que directrice du Ballet Preljocaj, je ne peux vous répondre à la place de notre chorégraphe Angelin Preljocaj. Mon rôle consiste néanmoins à monter des projets qui m'inspirent et qui inspirent également Angelin. Il se trouve qu'Angelin est en création et donc très peu disponible mais qu'il rêve de pouvoir venir pour vivre une aventure avec les danseurs cambodgiens (il me l'a encore redit avant que je parte pour le Cambodge.)
Pouvez-vous nous donner un avant-goût des extraits de Fragments qui seront présentés sur la scène du Théâtre Chenla ?
C'est toujours très intéressant de voir une chorégraphie réinterprétée par différents danseurs. C'est quelque chose que nous vivons au sein du ballet puisque certaines chorégraphies ont été créées il y a près de 30 ans et ainsi interprétées par plusieurs générations de danseurs. Chacun d'eux apporte son histoire par son interprétation et donne ainsi une dimension supplémentaire aux rôles qu'il interprète. C'est cette expérience chorégraphique surprenante qui nous intrigue et nous passionne.
Ce type de projet étant complexe à organiser, je souhaite vivement remercier tous les partenaires qui se sont associés pour que ce projet voit le jour : l'Institut français du Cambodge, le lycée français René Descartes, la banque BRED, Air France, et l'école NIRA.
Infos pratiques
Fragments (1h), chorégraphie d’Angelin Preljocaj,
Dimanche 6 mai à 19h, Théâtre Chenla, Phnom Penh,
Tarif unique : 15$,
Billets en vente à l’accueil de l’Institut français du Cambodge de 13h à 19h (ouvert tous les jours sauf le dimanche).
Polina, danser sa vie, de Angelin Preljocaj et Valérie Mûller-Preljocaj (2016),
Vendredi 4 mai à 19h30 et samedi 5 mai à 14h30, cinéma de l’Institut,
Tickets: 2$ (1$ abonnés Médiathèque) / Gratuit pour les étudiants de l’IFC,
Version française sous-titrée anglais.