

En marge de la sélection officielle du Festival de Cannes, Rithy Panh a reçu le Prix France Culture Cinéma 2007. Le cinéaste cambodgien , dont l'oeuvre est marquée de la mémoire du génocide Khmer Rouge, a célébré samedi à Cannes "l'engagement cinématographique comme résistance à la barbarie".
Rithy Panh, un cinéaste de la mémoire reconnu sur la scène internationale et créateur du Centre Bophana (photo: DR)
Le réalisateur a reçu samedi le Prix pour l'ensemble de son oeuvre, par un jury présidé par l'actrice française Charlotte Rampling, qui a rendu hommage à "l'humanité rare d'un cinéaste qui a fait de sa vie son oeuvre". Rithy Panh, 43 ans, est récompensé "pour la force de son oeuvre et son engagement dans la présentation de la mémoire cinématographique du Cambodge". "Par l'image et le son, on peut rendre à l'humain son humanité", a déclaré le cinéaste lors de la cérémonie. "La culture est là pour rappeler, réveiller, donner à l'homme ce qu'on lui doit", a-t-il ajouté.
Rescapé du régime communiste des Khmers rouges, le cinéaste s'est installé en France en 1980 où il a suivi les cours de l'Institut des hautes études cinématographiques (IDHEC). Réalisateur de plus d'une dizaine de films imprégnés de son expérience du régime génocidaire communiste et du souci de retrouver les racines de la culture khmère, le cinéaste a déjà été récompensé en 2004 par le Prix Albert Londres pour "S21, la machine de mort khmère rouge"qui retrace la rencontre entre deux victimes et plusieurs bourreaux du S21, un des centres de détention et de torture du régime communiste cambodgien entre 1975 et 1979.
Rithy Panh est également l'initiateur du Centre Bophana ou Centre de ressources audiovisuelles du Cambodge, destiné à la conservation et la diffusion du patrimoine audiovisuel, photographique et vidéo cambodgien.
Jean Pierre Sovannavong (www.lepetitjournal.com Cambodge) lundi 28 mai 2007
Pour plus de renseignements sur le Centre Bophana www.bophana.org
