Édition Cambodge

CAMBODGE/PORTRAIT - Andéol Cadin, un artiste au visage double

Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 8 février 2018
Jonglant entre ses casquettes d'architecte et de photographe, Andéol Cadin, aime modeler la réalité à sa manière. Sa volonté de participer au développement du Cambodge le porte à s'engager dans de nombreux projets de construction. Ce jeune français entend aussi divertir en occupant son temps libre avec la photographie, sa deuxième passion

Andéol à l'Equinoxe (photo: Audrey Vucher)

Andéol est un passionné d'Asie. Il obtient son diplôme en architecture en 2003 grâce au projet qu'il a mené à Hanoi. Déjà il exprime son intérêt pour le développement durable dans son mémoire pour la protection du patrimoine vietnamien. Sa vie se partage alors entre la France et le Vietnam. Cela lui a permis de découvrir furtivement le Cambodge en y faisant une escale. "Le pays m'a tout de suite plu!" se rappelle-t-il. "Grâce à mon frère, qui a emménagé là-bas en 2001, j'ai pu m'y rendre de plus en plus souvent!". On l'engage en 2005 pour réaliser un nouveau restaurant : the Deli. Il appose avec ce bâtiment sa première empreinte dans le paysage cambodgien.

Sans abandonner ce pays, Andéol se concentre sur sa carrière en France. Il monte avec un ami une agence de communication graphique en 2005. Celle-ci connaît un véritable succès. Puis son attrait pour l'architecture le rappelle, et en 2008 il ferme l'agence. "Je voulais travailler pour une ONG au Cambodge, mais mon diplôme ne suffisait pas. J'ai donc suivi un master de développement durable à Dauphine en 2007. A côté je continuais de travailler en freelance à Phnom Penh. C'était très intense de gérer les deux à la fois." Une fois sa formation terminée, Andéol s'installe définitivement début 2009 dans la capitale khmère. L'aventure se poursuit.

Des reflets pour transformer la réalité

Andéol aime construire sa propre réalité à travers son métier. Il aime aussi en donner différents reflets avec la photographie. "Je me suis lancé dans ce nouvel hobby en 2005. Je ne me considère pas comme un professionnel. Je ne connais pas toutes les techniques."

Après avoir pris de nombreuses photos insolites, amusantes, surprenantes, il ne suit plus qu'une conception particulière de cet art: les reflets. Son Reflex de 7 ans en main, il traque ceux des vitrines de Paris ou de Marseille. Procédé original, Andéol est le premier à n'utiliser que ce recours esthétique pour ses créations. Sans montages, il respecte une seule règle : réussir à obtenir trois couches. "Aligner ces différents niveaux est suffisant pour perdre les spectateurs qui se retrouvent sans repères'' confie l'artiste "Je souhaite les intriguer pour qu'ils laissent libre cours à leur imagination. Il n'y a pas messages précis, au contraire ils peuvent inventer leur propre histoire." Ses ?uvres conquièrent le public et même les photographes professionnels comme Isabelle Lesser, fondatrice d'AsiaMotion. Pour preuve, il possède deux expositions à son actif, une datant de début 2008 à Paris, et une autre fin 2008 à Phnom Penh.

Un artiste infatigable!

Avec plusieurs projets de construction en attente, Andéol pense à monter une petite équipe. "Je pourrais ainsi avancer plus vite, et surtout transmettre un savoir"déclare-t-il. Tout en restant indépendant et en freelance, il souhaiterait s'associer avec des ONG dans le milieu du développement durable ou particulièrement avec l'association GERES.

Tirant son salaire de son métier d'architecte, il n'a pas de contraintes concernant ses productions photographiques. Cependant il ne manque pas d'idées dans ce domaine. "Si mes photos trouvent de plus en plus d'acheteurs, je travaillerai davantage pour améliorer mes capacités". Un nouveau sujet le motive déjà: rendre compte des décalages, des contrastes dans l'ensemble du Cambodge. Une nouvelle fois Andéol tient à remettre en avant une part implicite de la réalité.

Andéol Cadin à l'Equinox, exposition du 7 août au 18 septembre
Vernissage ce soir à 19h
"Ces photos sont le reflet d'une ville, de son atmosphère, de ses habitants, des objets qui peuplent ses vitrines, et de bien d'autres choses que je vous laisse découvrir ?"
L'Equinox #3A, rue 278, Phnom Penh Cambodge

Audrey Vucher (LePetitJournal.com Cambodge) vendredi 7 août 2009

{mxc}
SyzMrqo__400x400
Publié le 6 août 2009, mis à jour le 8 février 2018

Flash infos

    L'annuaire à Cambodge

    Les annonces à Cambodge