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BUCAREST CENTENAIRE - L'école nationale des ponts et chaussées

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Wikipedia / Britchi Mirela
Écrit par Bucarest/Centenaire
Publié le 7 novembre 2019, mis à jour le 7 novembre 2019

Plus d’un siècle s’est déjà écoulé depuis que l’École nationale des ponts et chaussées fut décrétée comme principal critère selon lequel on mesurait la culture technique supérieure des futurs ingénieurs de l’État. Quelques décennies plus tard, le gouverneur de la Roumanie réunie, le roi Ferdinand, donnait son consentement pour la création de plusieurs écoles polytechniques, soutenant ainsi le progrès industriel et scientifique. Devenant la première université polytechnique du pays, l’institution d’enseignement mentionnée ci-dessus leur ainsi servait de modèle.

 

 


Nous savons déjà que, suite à la proclamation de l’indépendance, la vie du peuple roumain a reçu une nouvelle impulsion tant économique que culturelle. À Bucarest, le progrès fut flagrant, car jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale, cette ville a doublé ses effectifs sociaux et édilitaires. Dès 1877 et jusqu’à la période de l’entre-deux-guerres, l’historien Constantin Giurescu parle d’une époque de grands travaux ; l’industrie rentrait dans une nouvelle étape de développement, profitant de l’émergence de plus en plus accentuée des capitaux étrangers. En d'autres mots, l’enseignement supérieur technique a fleuri grâce à cet ample processus d’industrialisation.


Pour en apprendre plus, nous devons revenir sur les chroniques valaques du début du XIXe siècle. Le grand pédagogue Gheorghe Lazar avait anticipé les reformes démocratiques d’Alexandru Ioan Cuza. Ainsi, en 1818, il fonde, à l’abri du monastère Saint Sava de Bucarest, la première école dont les cours étaient soutenus exclusivement en langue roumaine. Suivant son exemple, le voïévode Barbu Stirbei a décidé de soutenir l’ingénieur français Léon Lalanne : en 1852, ils fondent ensemble la première école pour l’enseignement spécialisé dans le domaine des travaux techniques qui permit de former les premières générations de topographes, d’architectes, et d’ingénieurs roumains de l’époque moderne.


Après l’Union des Principautés Roumaines, la nouvelle institution a élargi ses différents domaines d’étude, changeant pas moins de trois fois, son nom et sa structure. Finalement, autour des années 1880, les autorités décident d’ériger le Palais de l’École nationale des Ponts et Chaussées, inauguré le 2 octobre 1886. Pour la construction des institutions publiques, les coutumes de l’époque demandaient l’organisation d’un concours public d’architecture ; cette fois-ci, il fut gagné par deux fameux architectes français : Cassien Bernard et André Lecomte du Noüy. La célébrité du premier était liée à sa collaboration avec Albert Galleron, suite à laquelle ils projetèrent ensemble de construire le Palais de la Banque Nationale de Roumanie. Le deuxième est arrivé en Roumanie suite à la sollicitation du roi Charles I, pour restaurer certains des plus vieux monastères et églises ; plus tard, il sera nommé membre d’honneur de l’Académie roumaine.

 
Le siège de la future Université Polytechnique de Bucarest fut construit dans le langage architectural de l’académisme français, avec quelques touches éclectiques très marquées. Son orientalisme est mis en évidence au niveau de la décoration extérieure de la mansarde. Ainsi, la monumentalité froide et la rigueur des perspectives sont modérées par le chromatisme des mosaiques, mais aussi par des éléments sculpturaux plutôt discrets qui encadrent les fenêtres du premier étage. On peut dire que l’aspect de l’édifice allait comme un gant avec la personnalité de son recteur, l’ingénieur Gheorghe Duca ; il était un professeur sévère, un des membres fondateurs de la Société Polytechnique et aussi l'un des principaux réformateurs de l’enseignement technique roumain.


Une Salle de Musée et de Collections, officiellement ouverte en 1927, figurait déjà dans les plans initiaux de la bâtisse, aux cotés des salles de séminaires, des laboratoires, des cabinets des professeurs et d'une bibliothèque. On peut dire que, dans son essence, ce paradis des ingénieurs nous rappelle les mots de l’historien de l’art André Chastel: "Apparemment, l’académisme devrait réveiller en nous une sorte de curiosité tranquille et objective, digne de tout homme de science."   

 

Sources : Upb.ro, E-architecture.ro
Constantin Giurescu, Istoria Bucureștilor din cele mai vechi timpuri până în zilele noastre, Editura pentru Literatură, București, 1966

 

Ana Maria Rosca 

 

 
 

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