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5 choses que vous ne saviez peut-être pas sur la blouse roumaine (ie)

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La Princesse Ileana
Écrit par Lepetitjournal Bucarest
Publié le 24 juin 2020, mis à jour le 24 juin 2020

Aujourd'hui, le 24 Juin, nous fêtons la Journée Internationale de la Blouse Roumaine, un événement initié par la communauté "La Blouse Roumaine". C'est l'occasion de revenir sur ce vêtement traditionnel roumain, brodé et tissé à la main, qui a traversé les âges et les frontières. N'hésitez pas à arborer la vôtre aujourd'hui ! 

 

 

1. Traditionnellement portées par les paysannes, les blouses roumaines se sont, au fil du temps, fait un chemin jusque dans les garde-robes royales. Vers le milieu du XIXe siècle, la princesse Élisabeth de Roumanie introduit ce vêtement traditionnel à la cour. Dans la période de l'entre-deux-guerres, la reine Marie de Roumanie fait du vêtement traditionnel une marque de fabrique, arborant fièrement ses ie dans de nombreuses photos, de même que la célèbre chanteuse roumaine Maria Tanase.

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2. Traditionnellement, les blouses roumaines traduisaient l'âge, le statut social et la région d'origine des femmes les portant. Celles qui étaient mariées ou plutôt âgées, portaient des modèles simples avec des couleurs plus ternes. À l'inverse, les jeunes filles arboraient des couleurs plus vives, notamment le rouge, et les enfants portaient des couleurs blanches. Les blouses les plus décorées étaient réservées aux jours de fêtes, les plus sobres à la vie quotidienne. Les femmes en avaient d'autres spécialement pour les hora, ces danses collectives pratiquées lors des mariages et des fêtes de village.

 

 

3. On rencontre de nombreux motifs brodés sur les ii: géométriques (croix, lignes brisées, cercles), végétaux (épi de blé, fleurs, feuilles), zoomorphes (cornes) et même cosmiques (le soleil, les étoiles). Ces motifs que les femmes brodaient sur les blouses n'étaient pas choisis au hasard, ils représentaient autant de symboles magiques dont le rôle était de protéger la personne qui portait le vêtement et d'éloigner le mal et la malchance. Ainsi, chaque ie racontait l'histoire de la femme qui la portait: son âge, son statut, la région d'où elle venait mais aussi les événements de sa vie, ses désirs, ses peurs. Parmi les motifs les plus rencontrés on peut citer la croix qui est censée protéger contre le mauvais œil, le mal, la haine et les sortilèges, alors que le diamant, la fleur ou le soleil apportaient harmonie, joie et paix. Les lignes droites symbolisent le droit chemin ou l’ascension sociale, mais les lignes droites horizontales symbolisent la mort et celles verticales, la vie. D’autres motifs comme les crochets sont censés "accrocher" le bien-être. Les motifs solaires, les tournesol ou les cercles symbolisent la divinité ou le cycle de la vie. L’arbre symbolise la vie, la renaissance, la sagesse, alors que les motifs de la feuille de vigne et du raisin se retrouvent dans les villages où on pratiquait la viticulture et symbolisaient aussi l’abondance.

 

 

4. C’est le 24 juin qu’a lieu la Journée Mondiale de la Blouse Roumaine, un événement initié par la communauté en ligne « La Blouse Roumaine ». Ce jour n'a pas été choisi par hasard: la nuit du 23 au 24 juin est connue dans la tradition roumaine comme étant la nuit des « Sânziene », une célébration liée au culte de la végétation et de la fécondité et mettant à l'honneur la féminité. Les Sânziene sont de jeunes filles habillées en vêtements de fête, qui portaient des couronnes de fleurs sur leurs têtes et dansaient en ronde. Les origines de cette fête sont pré-chrétiennes et seraient liées à un ancien culte solaire. Aujourd'hui il en subsiste un mélange d'éléments chrétiens et païens.

 

 

5. La blouse roumaine ne fait pas encore partie du patrimoine mondial de l'UNESCO, contrairement au martisor, à la céramique de Horezu ou au rituel du Calus. Un dossier pour inclure la ie sur la liste du Patrimoine culturel immatériel a été initié en 2016 par une commission spéciale sous l’égide du Ministère de la Culture et de l’Identité Nationale, en partenariat avec la République de Moldavie, mais il n’a pas encore été déposé auprès de l’UNESCO.

 

lepetitjournal.com bucarest
Publié le 24 juin 2020, mis à jour le 24 juin 2020

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