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Retour aux origines de la diaspora libanaise

Retour aux origines de la diaspora libanaiseRetour aux origines de la diaspora libanaise
prise de la page Facebook du Consulat général du Liban à Marseille
Écrit par Margot de Metz
Publié le 18 octobre 2017, mis à jour le 25 octobre 2017

« Tout comme vous devez être fidèles aux pays qui vous accueillent, vous devez également l'être envers le Liban », a récemment affirmé le chef de l’Etat libanais, suggérant aux expatriés libanais de faire profiter de leurs talents le pays de leurs ancêtres. La diaspora libanaise est nombreuse, ancienne et disséminée aux quatre coins du monde. Retour sur les différentes vagues d’émigration.

 

Les pionniers d’Amérique

La première vague d’émigration libanaise remonte à la seconde moitié du XIXème siècle et se termine avec la première guerre mondiale. Des violences opposant maronites et druzes depuis 1840 déstabilisent le Mont-Liban, alors l’une des régions de l’Empire Ottoman, déjà fragilisé par le ralentissement de l’activité de l’industrie de la soie et les maladies qui se propagent.

Des marchands ambulants, des paysans illetrés et des petits propriétaires terriens, majoritairement chrétiens, décident alors de tenter l’aventure en Amérique, principalement aux Etats-Unis, au Brésil et en Argentine.

 

Les chiites mettent le cap sur l’Afrique

Durant l’entre-deux-guerres, la crise économique mondiale raréfie les opportunités de travail pour les candidats à l’émigration. Des lois restrictives sur l’immigration sont votées aux Etats-Unis et en Australie. Entre 1945 et 1960, l’économie libanaise florissante suscite peu de départs.

Néanmoins, on assiste à une deuxième vague : de nombreux chiites, installés principalement au Liban-Sud et qui bénéficient peu de l’embellie de l’économie libanaise, partent pour l’Afrique de l’Ouest. La France, principale puissance coloniale de la région, favorise leur installation car elle trouve en eux d’habiles négociants qui sauront servir ses intérêts.

 

La « fuite des cerveaux »

Entre 1960 et 1974, on constate une nette augmentation du nombre d’émigrés à s’établir dans les pays pétroliers du Golfe dont la croissance est alors très rapide. Nombreux sont les libanais qualifiés qui s’y installent de façon provisoire pour y faire des affaires. Les flux s’accélèrent dans les années 1970 du fait de la hausse des prix de l’or noir. En parallèle, les Etats-Unis suppriment en 1965 les quotas d’immigration datant des années 1920. Dans les faits, la nouvelle législation privilégie les migrants qualifiés.
On constate alors au Liban le début de la « fuite des cerveaux ».

 

Les guerres forcent à l’exode

La guerre civile (1975-1990) relance l’émigration de masse. Les destinations sont variées : Amériques, Europe, Océanie, Afrique, Golfe persique… L’offensive israélienne contre le Liban en 2006 lance une nouvelle vague. Les années de guerre ont profondément affaibli le pays. Aujourd’hui encore, beaucoup de Libanais choisissent de s’établir à l’étranger.

 

Chiffres

Selon des estimations officielles, près de 13 millions de personnes d’origine libanaise résidant dans 70 pays du monde. C’est trois fois plus que le nombre de Libanais habitant au Liban. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, les Libanais installés à l’étranger étaient déjà aussi nombreux que leurs compatriotes restés au pays.

 

Les pays d’accueil

Avec près de 6 millions de Libanais et de descendants de Libanais, le Brésil abrite près de la moitié de la population de la diaspora libanaise dans le monde.  Sur le podium, on retrouve les Etats-Unis (2 millions environ) et l’Argentine (plus d’un million).

Viennent ensuite d’autres pays du continent comme le Vénézuela, la Colombie, le Mexique.

L’Australie, le Canada, la France et l’Arabie saoudite complètent le top 10.
A noter que la majorité des membres de cette diaspora, descendants de la 3ème ou 4ème génération, ne possèdent pas la nationalité libanaise.

 

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