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Les législatives vues par les Français expatriés au Liban

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Écrit par Camille Devars Bex
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 2 mai 2018

Les élections législatives vont enfin avoir lieu le 6 mai prochain, 9 ans après le dernier scrutin. Un moment majeur de la vie politique locale sur lequel les Français expatriés vivants au Liban portent un regard particulier. Nous avons interrogé quatre d’entre eux sur ce sujet.

 

Isabelle, 42 ans, rédactrice freelance, habitant dans le Metn depuis 10 ans
« C’est à celui qui aura la plus grande photo ou occupera le plus de poteaux électriques », estime-elle, dénonçant « l’oligarchie politique qui règne en maitre dans le pays ». « Ce sont les familles de politiciens qui dominent, pas les familles politiques », ajoute-elle. Elle oscille entre « petit espoir et grande désillusion ». « Il y a tant à faire pour le travail des jeunes, la lutte contre la corruption ou encore le remise en état de marche du pays, et si peu de volonté sincère de la part des politiques », se désole-t-elle.

 

Michel, 63 ans, cadre dirigeant dans le secteur bancaire, installé à Beyrouth depuis 18 ans
« Rien ne change au Liban », juge-t-il. « Le Liban est paralysé par des problèmes endémiques qui s’intensifient en raison de l’incurie de la classe politique », explique-t-il. Ne se sentant pas réellement concerné par le scrutin, il sera néanmoins attentif aux résultats des listes issues de la société civile, « les seules qui ont une chance de faire bouger les lignes ». « Les autres partis confessionnels sont dans la reproduction du modèle existant qui engendre faillite de l’état de droit, corruption et la disparition des classes moyennes », déclare-t-il. « Sans une transformation des forces politiques et l’évolution de la société civile vers plus de radicalité, je ne vois aucun changement pour cette société à bout de souffle ».

 

 

 L’environnement public est saturé de politique.

 

Anaëlle, 21 ans, étudiante en sciences politiques à l’université Saint Joseph de Beyrouth

« Je trouve que la tenue de ces élections est positive sur la forme mais je regrette l’absence d’engouement dans la population », indique-t-elle, observant « une certaine désillusion de la jeunesse envers les partis politiques et leurs calculs d’épicier », craignant que ce scrutin entraîne un renforcement des divisions communautaires. Estimant que « l’environnement public est saturé de politique », elle note « le rôle important joué par l’argent » et les médias dans ce scrutin, dénonçant un système inégalitaire qui tranche avec le principe d’équité en France.

 

Marie, 22 ans, étudiante en stage dans une ONG libanaise

 « Les personnes de ma génération à qui j’ai parlé des élections n’en ont pas grand-chose à faire. Les Libanais ont l’air assez désabusés par la politique et cherchent surtout à défendre leur camp », juge-t-elle. « Un changement peut être amorcé par la politique et les institutions, mais c’est surtout au niveau de la société qu’il doit se produire », selon elle. « Ce sont les changements de mentalité  au sein de la société qui poussent le corps politique à s’adapter plutôt que l’inverse. »

 

 

 

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