Parisien d’origine, Patrick n’était pas prédestiné à la permaculture. Lui qui n’avait jamais envisagé quitter Paris, c’est sur les terrasses d’Amsterdam et de Berlin qu’il commence son aventure verte. Connu de milliers de personnes sous le pseudo The Frenchie Gardener, il a fait du jardinage urbain son quotidien et de la transmission de cette passion, son nouvel objectif.
« Enfant, je n’étais pas attiré par le jardinage. Mes grands-parents habitaient à l’extérieur de Paris et avaient un jardin, mais ça s’arrêtait là. » Il nous explique que le véritable fil rouge de cette nouvelle aventure, c’est l’amour de la bonne nourriture et des bons produits. A Amsterdam, Berlin ou Paris, on est limité au rayon fruits et légumes de notre supermarché, voire au primeur du marché hebdomadaire. Mais il y a des centaines de variétés qui nous échappent et « une laitue que l’on a plantée et que l’on a vue pousser au soleil, a un autre goût que celle que l’on trouve dans le commerce » nous confie-t-il avec un grand sourire.
Les débuts d’une petite jungle urbaine
En parallèle de sa carrière dans le marketing, Patrick Vernuccio a commencé à aménager sa terrasse à Amsterdam et y trouvait une sorte d’échappatoire au rythme soutenu de son quotidien professionnel. « C’était une chance d’avoir une terrasse, autant s’en servir. La même chose aurait été plus difficile à mettre en place à Paris. » Il commence par quelques graines achetées à la jardinerie puis arrive rapidement à une vingtaine de pots et des tables (grandes jardinières à hauteur de table). Au moment où d’autres attrapaient le covid, Patrick Vernuccio, lui, se laissait emporter par le virus du jardinage.
Nouveau tournant dans sa carrière fin 2020, il déménage à Berlin avec sa compagne allemande et prend le poste de responsable marketing France pour Zalando. Qu’à cela ne tienne, les plantes déménagent avec eux et viennent fleurir sur une terrasse berlinoise. Mais plus les plantes grandissent, plus il se rend compte que le bonheur et le sentiment d’accomplissement que cette petite jungle lui apporte sont plus importants que la joie qu’il éprouve dans son travail.
« La permaculture, ce n’est pas uniquement du jardinage, c’est une philosophie de vie. On apprend énormément sur la générosité des écosystèmes, de la biodiversité et des personnes. Il y a un aspect très social dans tout cela. C’est une remise en question sur la société, sur la pression qu’elle nous impose et que l’on s’impose aussi à soi-même. Cela invite à réfléchir sur les choix que l’on fait. »
La permaculture, ce n’est pas uniquement du jardinage, c’est une philosophie de vie.
Depuis quelques mois, Patrick Vernuccio se dédie entièrement à sa passion et il ne perd pas de temps. Il partage son aventure avec une communauté de plusieurs dizaines de milliers de personnes sur Instagram, son premier livre sur la permaculture est sorti en Allemagne aux éditions ZS en février dernier et un second se prépare pour une parution en France en 2023.
En parallèle, il organise également des ateliers chez les particuliers pour les conseiller sur la façon de cultiver en milieu urbain, en fonction de leurs contraintes propres. Il a également organisé une formation d’une dizaine de jours à Berlin début juin avec son formateur en permaculture venu exprès du Portugal. Ces formations en groupe sont des moments privilégiés où ils rencontrent et rendent visite à d’autres jardiniers et cultivateurs autour de Berlin.
Des conseils pour commencer le jardinage sur son balcon ?
Patrick nous explique qu’il faut commencer par des variétés simples comme les radis, les laitues ou encore le persil. Des plantes qui produisent facilement et qui ont donc peu de chance d’entamer la motivation du jardinier. « Beaucoup de gens sont victimes de ce que j’appellerais le Trauma du basilic. » En effet, on a tous acheté un beau pot de basilic avec des feuilles bien charnues, et même si on y a mis beaucoup d’efforts, au bout d’une bonne semaine, le pied n’est plus de ce monde. Ce n’est pas notre faute, le basilic vendu en supermarché n’est pas fait pour vivre sur le long terme. Si on plante son propre basilic avec des graines bio, on a toutes les chances d’avoir de très beaux pieds en quelques semaines. « Tout le monde a la main verte, ou du moins, tout le monde peut l’apprendre. Le jardinage, ce n’est pas instantané. Ce n’est pas comme une vidéo Tiktok ou une commande Deliveroo. Nous ne pouvons pas dicter le rythme de la nature. Elle nous impose son propre cycle et nous devons être patients et curieux. »
Le jardinage, ce n’est pas instantané. Ce n’est pas comme une vidéo Tiktok ou une commande Deliveroo.
Pour ce qui est du matériel, Patrick Vernuccio conseille de réutiliser tout ce que l’on peut. Il nous montre ses plants de pommes de terre qui poussent gentiment dans un grand cabas de courses. Des seaux qu’il réutilise comme pots, etc. Il récupère également beaucoup d’eau à usage domestique comme toutes les eaux de cuisson sans sel par exemple. Pour les graines, les semences paysannes disponibles sur des sites comme Kokopelli qui permettent de (re)découvrir des variétés oubliées ont sa préférence.
Le seul poste de dépense sur lequel il ne faut pas mégoter, c’est le sol, nous explique-t-il. Un bon sol, riche et adapté aux plantes que l’on souhaite faire pousser, est nécessaire. Enfin, l’investissement en temps est variable suivant les saisons. Du début du printemps à l’automne, les journées sont bien plus remplies, mais les assiettes aussi. Avec les plantes de son balcon, Patrick peut préparer de bons petits plats à base de courgettes, tomates, laitues, oseille, radis et tout une variété de pois et de plantes aromatiques. Et quelques fraises en dessert. La générosité de la nature est bluffante !
Vous pouvez suivre l’actualité de Patrick Vernuccio sur le compte Instagram The Frenchie Gardener.
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