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La délicate question de l’accueil des déserteurs russes en Europe

© Kremlin.ru - Wikipédia© Kremlin.ru - Wikipédia
Vladimir Poutine annonçant une mobilisation partielle lors de son allocution du 21 septembre 2022 © Kremlin.ru - Wikipédia
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Publié le 12 octobre 2022

À la suite de l’annonce de la mobilisation partielle par Vladimir Poutine, des milliers de citoyens russes se sont empressés aux frontières de la Russie, souhaitant quitter le pays le plus rapidement possible. Des images fortes, qui ont poussé les pays d’Europe à s’adapter face à cette immigration soudaine. Si l’Allemagne a rapidement tranché pour un accueil sans réserve, cela n’a pas manqué de faire grincer les dents de la communauté ukrainienne. En effet, si une partie de la classe politique accueille à bras ouverts ces immigrés, d’autres dénoncent l’accueil de cette population.

 

Les images ont fait le tour du monde. En Géorgie, en Arménie ou au Kazakhstan, des milliers de citoyens russes affluent depuis le 21 septembre et l’annonce de la mobilisation de 300 000 réservistes créant de gigantesques lignes d’attentes aux postes-frontières dans des conditions déplorables (absence d'eau courante ou d'électricité). Parfois même à pied ou à vélo, ces immigrés fuient la mobilisation partielle déclarée par Vladimir Poutine. Une situation inédite, qui témoigne de la fragilisation de la nation russe face à la guerre en Ukraine. Pour éviter de se désavouer publiquement, le Kremlin a annoncé ne pas demander l’extradition des déserteurs.

 

Face à cet afflux d’immigrés, la classe politique européenne se divise. Les Allemands ont très rapidement fait savoir qu’ils comptaient accueillir tous ceux souhaitant fuir le régime russe, les considérant presque comme des réfugiés politiques. Dès le 22 septembre, dans une interview au journal Frankfurter Allgemeine Zeitung, la ministre de l'Intérieur avait déclaré que « Celui qui s’oppose courageusement à Poutine et se met ainsi en grand danger peut demander l’asile politique en Allemagne. » D’autres pays, comme la France, n’ont pas encore tranché. Si la tentation est grande d’accueillir la classe pensante, « l’intelligentsia russe », afin d’affaiblir le régime de Poutine, la question de la cohabitation avec les réfugiés ukrainiens pose question.

 

Mais cette décision de l'Allemagne, qui accueille plus d'un million de réfugiés ukrainiens, risque de conduire à une véritable scission communautaire. Nombreuses sont les voix dénonçant l'accueil de ces déserteurs, qui loin d’être des opposants politiques ou des dissidents, craignent juste la mobilisation. « Ce sont des hommes qui ne veulent tout simplement pas risquer leur vie. Ils n'avaient aucun problème avec la politique russe jusqu'à il y a quelques jours, et maintenant ils se sont réveillés. Mais ce n'est pas à l'Occident de protéger ces personnes. » dénonce Kateryna Rietz-Rakul, membre de l’association ukrainienne Vitsche, qui organise des manifestations Pro-Ukraine à Berlin. Une question épineuse qui reste à trancher. Toujours est-il que le symbole est fort et tend à souligner l’effritement du soutien de la population russe à la guerre en Ukraine. 

 

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