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De nouvelles mesures pour lutter contre la flambée des prix de l'énergie en Allemagne

Plein d'essence à une stationPlein d'essence à une station
© Wassim Chouak - Unsplash

Face à la hausse des prix de l’énergie et notamment de l’essence, la coalition au pouvoir a pris des mesures exceptionnelles en faveur des consommateurs allemands.

 

Outre-Rhin, les Allemands ne voient pas le bout du tunnel. Le prix du litre d’essence a pu atteindre les 2,80 euros, du jamais vu en Allemagne. En France, les prix de l’essence sont également à la hausse, mais avec des tarifs à 2 euros le litre, ce lundi 28 mars, ils restent plus compétitifs qu'en Allemagne. En Alsace, on inverse les tendances et de nombreux frontaliers allemands font désormais le déplacement pour faire le plein en France.

 

Le plan d'aide de la coalition

Face à cette flambée des prix du carburant, le nouveau gouvernement a décidé d’agir. Après une semaine de négociations, il a dévoilé le 24 mars, des mesures pour tenter d’aménuiser les conséquences de cette hausse pour les consommateurs.

Dans un premier temps, ils ont décidé de baisser pour trois mois la taxe essence, ramenée au « niveau minimum européen ». Cela représente un gain de 30 centimes par litre pour l’essence et de 14 centimes pour le diesel.

L’autre mesure phare de ce plan est la réduction des prix des transports publics locaux, abaissés à 9 euros mensuel pour une durée de 90 jours. « Prendre le bus et le train n'aura probablement jamais été aussi bon marché en Allemagne » a déclaré la co-dirigeante du parti des Verts, Ricarda Lang. La coalition souhaite inciter les citoyens à prendre les transports en commun plutôt que la voiture, lorsque c’est possible.

Enfin, les salariés imposables bénéficieront d’un versement exceptionnel de 300 euros, tandis que les ménages les plus pauvres se verront attribuer une aide supplémentaire de 100 euros et un bonus du même montant par enfant, en complément des allocations familiales.

 

Un gouvernement qui a du mal à concilier ses différents engagements

Ces mesures ont été critiquées par les milieux économiques et les ONG. Pour Peter Adrian, président de l'Assemblée des chambres d’industrie et de commerce, ces mesures ne représentent qu’une « goutte d’eau dans l’océan » pour les entreprises. L’ONG environnementale Allianz Deutschland, représentée par Stefanie Langkamp, a dénoncé une «  coalition gouvernementale, sous la pression des libéraux du FDP » qui « a opté pour le principe de l'arrosoir sans faire de distinction sociale ».

 

De plus, le gouvernement a annoncé dans le même temps qu'il se donnait la possibilité de « repousser » la fermeture de certaines centrales à charbon pour remplacer le gaz russe, ce qui ne ravit pas les défenseurs de l’environnement. Bien qu’il conserve l'objectif d'une sortie de cette énergie fossile en 2030, ce revirement démontre la difficulté du gouvernement à concilier ses engagements énergétiques avec des mesures pour aider les automobilistes pendant cette crise tout en initiant leur dépendance des approvisionnements russes.

 

A l’échelle européenne, l’Allemagne a encore changé d’avis sur la suspension des moteurs thermiques pour 2035. D’abord en faveur de l’interdiction des moteurs à combustion et donc ceux qui utilisent de l’essence ou du diesel, cette dernière avait finalement fait marche arrière le 21 février dernier, en expliquant « que les moteurs à combustion restent une option, s'ils fonctionnent exclusivement avec des carburants synthétiques ». Symbole de la difficulté de la coalition à se fixer sur une position concernant les automobilistes, l’Allemagne a fait un virage à 180 degrés et soutient maintenant sans réserve le projet européen.

 

 

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