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L’Allemagne s’oppose à l’interdiction des moteurs thermiques pour 2035

Une station essence en AllemagneUne station essence en Allemagne
© Dawn McDonald - Unsplash
Écrit par Emma Voglimacci Stephanopoli
Publié le 2 mars 2022, mis à jour le 3 mars 2022

L’Allemagne rejoint la France dans son opposition au projet européen d’interdire les moteurs thermiques pour 2035. Une volte-face du nouveau gouvernement, a priori surprenante pour une coalition composée d’écologistes.

 

A l’été 2021, la décision de la Commission Européenne a crée un petit séisme dans l’univers de l’automobile. Le projet européen « Fit for 55 » a de fortes ambitions écologiques, il prévoit l’interdiction des moteurs thermiques pour 2035, alors que ce sont les moteurs les plus répandus du marché automobile. Ces moteurs à combustion et à explosion produisent de l’énergie en brûlant le carburant à disposition, c’est à dire de l’essence ou du diesel. En bref, c’est presque toutes nos voitures si l’on exclue les électriques.

En conséquence, la France, troisième pays producteur de l’UE après l’Allemagne et l’Espagne, s’est immédiatement opposée au projet. Cette dernière craint ne pas avoir le temps d’effectuer correctement une transition et milite pour le maintien des véhicules hybrides. A l’inverse, l’Allemagne représentée par l’ancien gouvernement a soutenu l’interdiction.

 

Revirement allemand en faveur des carburants "propres"

Mais le 21 février, coup de théâtre : le gouvernement allemand change d’avis, il souhaite le maintien des moteurs thermiques après 2035. Un choix surprenant de la part de la coalition au pouvoir, composée du FDP, du SPD et des Verts, qui défendaient des mesures écologiques radicales avant son arrivée au gouvernement. Le nouveau ministre des Transports et Infrastructures allemand et membre du Parti libéral-démocrate (FDP), Volker Wissing, s’est justifié en expliquant « que les moteurs à combustion restent une option, s'ils fonctionnent exclusivement avec des carburants synthétiques ». L’Allemagne mise donc sur des carburants plus « propres », tirés non pas du pétrole mais d’autres matières premières composées d’hydrogène et de carbone. Ces « e-Fuels » sont toutefois très énergivores car ils nécessitent beaucoup d’électricité, ce qui peut questionner leur pertinence écologique. L’aspect vert de ces carburants de synthèse dépend donc surtout de la manière dont cette électricité est produite.

 

Ce revirement politique allemand n’est pas anodin, le gouvernement s’engage aux côtés de ses constructeurs nationaux très impliqués dans le développement des carburants de synthèse, notamment le groupe Volkswagen, par le biais des marques Porsche et Audi. Il ne reste plus qu’à attendre la décision de l’UE, qui pourrait accepter la proposition allemande. En effet, le pays est avec la France, un des « poids lourds » de l’Union européenne et de l’industrie automobile, ses prises de position ne sont donc pas sans conséquences…

 

 

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