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Maureen Thumas, «Allemagne je t’aime» pour le meilleur et pour le pire

Maureen Thumas AllemagneMaureen Thumas Allemagne
Écrit par Juliana Bitton
Publié le 23 novembre 2020, mis à jour le 23 novembre 2020

Maureen Thumas-Eitel est française, originaire de Bretagne. De Berlin à Magdeburg, elle a pu se frotter à la culture allemande. Son roman « Allemagne, je t’aime », publié en septembre 2020, raconte avec beaucoup d’humour et d’ironie les différences culturelles entre Français et Allemands. Entretien.

 

Lepetitjournal.com/berlin : vous avez vécu toute votre enfance et fait vos études en France. Comment et pourquoi vous êtes-vous retrouvée en Allemagne ?

Maureen Thumas-Eitel : c’est assez cliché, mais j’ai suivi un garçon, un Allemand rencontré en France. J’avais fini mes études et je n’étais pas du tout dans l’optique de commencer une routine métro-boulot-dodo ! En France, même lorsque l’on fait un master, les études se finissent assez rapidement, vers à peu près 23 ans. J’étais très jeune et je considérais que c’était trop tôt pour me ranger. J’ai donc décidé de partir un peu à l’aventure et j’ai suivi ce garçon !

 

Vous avez étudié la géographie puis le management, deux domaines très différents de la littérature. Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire ?

J’aime écrire depuis toujours, pas forcément des romans, mais plutôt des lettres, j’aime beaucoup en rédiger. Pour « Allemagne, je t’aime », les premiers textes me sont venus rapidement. Sans vraiment y penser, les premiers chapitres étaient déjà écrits. Je n’ai pas tellement eu besoin de réfléchir. Et puis au bout d’un moment, je me suis dit que finalement j’avais tant de matériel que je pouvais continuer ! A partir de ces premiers chapitres-là j’ai commencé à continuer mon roman.

 

Votre livre est un récit satirique sur les Allemands et leurs habitudes. Qu’est-ce qui vous choque le plus en Allemagne en tant qu’expatriée ? Et qu’aimez-vous le plus des habitudes allemandes ?

Je pense que ce qui me choque le plus ce n’est pas une habitude plus qu’une autre. Il s’agit plutôt de se dire que la France et l’Allemagne sont des pays voisins et malgré tout, il y a beaucoup de différences. Les Français et les Allemands sont très proches, nous avons, à plusieurs niveaux, les mêmes habitudes mais malgré tout, il y a une façon de comprendre la vie quelque peu différemment. Après, je le dis aussi dans mon roman mais Berlin n’est pas forcément une ville très représentative du reste de l’Allemagne. Mais même si l’on est à Berlin, plein de choses sont très différentes alors qu’on pourrait s’attendre à ce que nos deux pays soient très similaires.

Ce que j’aime le plus chez les Allemands est à double tranchant

Ce que j’aime le plus chez les Allemands est à double tranchant. Quelque part ils sont réglos, on sait à quoi s’attendre avec eux ! C’est un peu cliché mais c’est à la fois tellement vrai. En France, on va dans un organisme lorsqu’on a besoin d’un papier et arrivé dans les bureaux de l’administration, on reçoit une information et lorsqu’on y retourne le lendemain, on nous en donne une autre et ainsi de suite… Alors qu’en Allemagne, c’est assez embêtant parce qu’il existe des papiers avec lesquels il faut faire très attention et tout remplir à la perfection, mais au moins on connait cet unique processus et celui-ci est très fiable. Si on s’y fie, on sait que l’on va arriver à notre but.

 

Vous dites avoir écrit ce roman afin qu’il vous serve de « garde-fou » quand vous voudrez vous souvenir de ce que vous trouviez à l’époque déroutant en Allemagne. Vous êtes-vous habituée à la culture allemande ou celle-ci vous surprend-t-elle encore ?

Je pense que je me suis habituée à beaucoup de choses. Par exemple, tout bêtement, je me suis habituée aux horaires. Si je ne veux pas déranger mes amis pendant qu’ils mangent, il ne faudra pas les appeler avant 20 h. Mais c’est certain qu’il y a toujours des choses qui me choquent ! Récemment j’ai suivi une formation pour mon entreprise. Le formateur nous faisait faire des pauses régulièrement. Lorsqu’il nous a dit qu’on se retrouvait dans un quart d’heure à 17 h 28 précises, je me suis dit, c’est pas possible ! (Rires)

j’ai tellement détesté devoir m’arrêter quand le feu était rouge

Aussi, au début j’ai tellement détesté devoir m’arrêter quand le feu était rouge, je ne pouvais pas ! Et aujourd’hui, je passe encore au rouge, mais pas systématiquement. Mais surtout, je me rends compte que j’ai perdu la capacité de savoir si je peux passer au rouge ou non. Puisque j’ai arrêté de vérifier sans arrêt, j’ai perdu cette habitude. Alors qu’en France, c’était presque un réflexe de traverser sans attendre.

 

Avez-vous pour projet d’écrire un nouveau roman ?

L’histoire dans le roman s’arrête il y a deux ans, lorsque j’arrive à Magdebourg en 2018. Depuis, je suis devenue maman entre autres, j’ai passé toute ma grossesse en Allemagne ainsi que mon accouchement. Il y a encore plein de nouvelles choses à dire mais c’est un peu tôt pour savoir si j’en ferai un nouveau roman. Je pense que j’en écrirai un deuxième mais dans cinq, six ou sept ans. Entre temps, il est toutefois possible que je fasse un roman qui n’aurait rien à voir avec le sujet du premier livre !

 

Finalement, le roman de Maureen est aussi une déclaration d’amour faite à l’Allemagne, un pays si proche de la France et à la fois si différent. Entre déconstructions de clichés et histoires du quotidien, « Allemagne, je t’aime » est le roman à lire par les expatriés français en Allemagne et par toute personne intéressée par les relations franco-allemandes au quotidien ! Aux éditions « La boîte à Pandore », cliquez ici

 

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