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Leçon de bonheur et d’humilité avec Yo Tuerlinx-Rouxel

Yo tuerlin Rouxel livre enfant jeunesseYo tuerlin Rouxel livre enfant jeunesse
©Yo Tuerlinx-Rouxel
Écrit par Caroline Rayner
Publié le 9 juillet 2020, mis à jour le 9 juillet 2020

Yo Tuerlinx-Rouxel est une autrice jeunesse franco-belge à la fibre multiculturelle, que notre média a rencontrée plusieurs fois en Allemagne ces dernières années. Nous l’avons interviewée à l’occasion de la sortie de son nouveau livre consacré à l’univers du cirque.


Lepetitjournal.com/francfort : vous écrivez principalement des livres pour enfants et jeunes adultes. Pourquoi avez-vous choisi ce genre en particulier ?

Yo Tuerlinx-Rouxel : j’ai toujours été, d’une certaine manière, attirée par la littérature jeunesse, avant même de commencer à en écrire. Par exemple, j’ai souvent été invitée par des écoles comme conteuse. J’ai commencé à écrire des livres pour enfants suite à un évènement tragique : le fils d’une amie très chère a eu un cancer et j’ai remarqué que la maitresse n’avait pas du tout préparé la classe à son retour. Par conséquent, il a subi de nombreuses brimades et moqueries de la part de ses camarades. Cela m’a tellement bouleversée que je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose et libérer la parole sur le sujet de la maladie. J’ai donc pris mon bâton de pèlerin, et décidé d’aller d’école en école pour écrire une histoire franco-allemande, «Pomacanthus ». J’ai eu beaucoup de soutien des parents et des enseignants, mais les maisons d’éditions, françaises et allemandes, ne voulaient pas de mon livre, car elles considéraient le thème trop lourd. Ce livre est d’ailleurs sorti seulement 14 ans plus tard. Cela m’a donné envie de continuer à écrire pour les enfants, plus particulièrement pour les 9-13 ans.


Y a-t’il un message que vous souhaitez adresser à la jeunesse à travers vos ouvrages ?

Je n’adresse pas de message concret à travers mes livres mais je laisse la possibilité aux jeunes de creuser eux-mêmes grâce à des indices que je mets un peu partout dans mes textes et qui sont censés éveiller leur curiosité pour aller plus loin. C’est donc, d’une certaine manière, à eux de chercher le message. Ma priorité, c’est que chaque jeune puisse se retrouver dans mes personnages afin qu’il ou elle puisse tirer quelque chose de mon livre.


Vous avez écrit le roman franco-allemand « Pomacanthus », vous vivez désormais à Strasbourg, ville imprégnée à la fois par la culture allemande et française. Quelle est votre rapport au franco-allemand en général ?

D’abord, j’ai grandi avec l’Europe, et par conséquent les relations franco-allemandes. J’ai toujours eu un rapport excellent avec l’Allemagne, ce qui fait que je me suis installée à Strasbourg, ville européenne, proche de l’Allemagne. Par ailleurs, j’ai vécu à Karlsruhe plusieurs années, ce qui a réellement exacerbé ma passion pour la culture allemande.


Vous êtes également une habituée de la ville de Francfort où vous avez présenté vos ouvrages à plusieurs reprises et notamment au moment de la « Semaine alsacienne » qui a lieu à Francfort chaque année en septembre. Quel accueil vous réserve le public francfortois en général ?

Le public francfortois me réserve toujours un accueil très chaleureux, cependant, la plupart des visiteurs de la « Semaine alsacienne », viennent pour déguster des produits régionaux plutôt que pour l’aspect culturel. Les personnes qui achètent mes livres pendant cette semaine festive sont souvent des touristes en transit.


Le monde de la culture, entre autres, a beaucoup souffert de la crise sanitaire liée au Covid-19. Qu’en est-il en ce qui vous concerne ?

Depuis janvier, tous les salons ont été annulés et je viens d’apprendre que le salon de Mons qui était prévu en novembre n’aura également pas lieu. Les auteurs ont donc été frappés de plein fouet par la crise. Cela a été un grand choc pour nous, et entre auteurs, on se sent assez seuls et déstabilisés : nous ne pouvons pas faire de dédicaces, rencontrer les lecteurs, de nombreuses maisons d’édition et librairies déposent le bilan. De nombreux projets que nous voulions monter n’ont pas pu être mis en place. Pour faire face à cette triste situation et me donner du courage, j’ai continué à écrire.


Votre tout nouveau livre s’intitule « Les Z'enfants du cirque Galopiau » : Pouvez-vous nous-en dire plus ?

Ce livre est mon 11ième livre jeunesse. Il aborde le thème du cirque, très cher à mes yeux. Je voulais savoir comment y vivait une famille et plus particulièrement les enfants du cirque. Raconter le quotidien de ces enfants à la vie hors du commun m’a beaucoup plu car j’ai pu me plonger dans cet univers assez secret avec tout ce qu’il implique : l’importance de la discipline, la solitude, le mouvement. J’ai également voulu montrer la passion et la transmission, les deux concepts phares du cirque. En outre, j’ai exploré la thématique de l’évolution des talents de chacun et les conséquences que cela portait pour un directeur de cirque. Même s’il est naturel que les talents d’un individu changent au cours de sa vie, il est important que le cirque tourne. Autrement dit, si quelqu’un a moins de talent à un numéro qu’il pouvait en avoir dans son passé, ce dernier doit, la plupart du temps, tout de même jouer ce numéro. C’est pour cette raison que j’ai fait dire à la directrice du cirque dans mon livre : « Vous changez de roulotte, mais la vie du cirque doit continuer ». D’une certaine manière, la volonté de la communauté que constitue le cirque est toujours placée au-dessus des volontés individuelles.

Comme pour tous mes livres, je me suis énormément documentée avant d’écrire « Les Z'enfants du cirque Galopiau ». Pour moi, il était très important de connaitre les termes et le monde du cirque en général sur le bout des doigts. Il y a 40 ans, j’ai eu l’opportunité de parler à des enfants du cirque quand j’étais en Haute-Savoie, où j’ai tout de suite perçu que les enfants n’avaient pas beaucoup de liberté et de temps libre, à la différence des autres enfants de leur âge.

Je suis très heureuse car mon roman met clairement en lumière les deux aspects du cirque : d’un côté, le voyage, la bohème et d’un autre, la discipline, l’absence de liberté et la solitude.


Lien vers site de Yo Tuerlinx-Rouxel

 

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