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« My body, my choice » : manifestation pour le droit à l’avortement à Berlin

Photo manifestation pro-avortement à BerlinPhoto manifestation pro-avortement à Berlin
Manifestation pour le droit à l'avortement sur la Pariser Platz © LPJ_Berlin - Emma Granier
Écrit par Mona Koyamba
Publié le 4 juillet 2022, mis à jour le 5 juillet 2022

Le 1er juillet dernier, c’est devant la porte de Brandebourg, en face de l’ambassade des Etats-Unis, que le collectif Bans off our Bodies Berlin a manifesté en faveur du droit à l’avortement.

 

Depuis la décision forte prise par la Cour Suprême des États-Unis le 24 juin 2022, les mouvements de soutien aux femmes américaines se multiplient en Europe et dans le monde. Portés par les collectifs féministes nationaux et locaux, ces manifestations ont vocation à remettre la question du droit à l’avortement au coeur du débat public.

 

Un rassemblement attendu et « nécessaire »

Cela faisait quelques semaines que le collectif Bans off our bodies Berlin parlait de cette manifestation sur les réseaux sociaux. Créée début mai, au moment où les débats autour de l’arrêt Roe W. Wade débutaient, Bans off our bodies Berlin n’en est pas à son coup d’essai. Au court du mois de mai, le collectif a organisé plusieurs rassemblements devant la porte de Brandebourg. Relayée sur Twitter et Instagram, cette manifestation du 1er juillet a réuni près de 200 personnes, selon les chiffres du collectif, tandis qu’elles n’étaient qu’une cinquantaine au départ. Kris, l’une des fondatrices du collectif, originaire des États-Unis, se réjouissait de la diversité des personnes présentes : « c’est incroyable que des personnes venant de partout dans le monde se soient réunies à Berlin pour être entendues ». Hommes ou femmes, sexagénaires ou étudiantes, c’est une audience cosmopolite qui s’est rassemblée vendredi dernier pour défendre les droits des femmes.

 

 

 

Par ailleurs, le choix du lieu est loin d’être anecdotique, la porte de Brandebourg étant l’un des sites les plus emblématiques de la capitale. La symbolique est d’autant plus importante, que l’ambassade américaine ne se situe qu’à quelques mètres. Ce rassemblement espère ainsi envoyer un signal fort aux instances outre-Atlantique. Arborant des vestes et foulards verts, couleur devenue un symbole du combat pour les droit des femmes, les militantes de Bans off our bodies Berlin tenaient à souligner la gravité de la situation actuelle et la nécessité de faire entendre leur voix. Pour Kris, « à chaque fois que nous sommes témoins d’une injustice comme celle-ci, on doit sortir dans les rues. ». D’autres militantes, comme Marie et Juliette, étaient du même avis : pour elles, il était « important » de faire part de leur colère, car « ça concerne tout le monde, que ce soit les femmes ou les hommes. »

 

Des slogans et témoignages poignants

En ce premier jour du mois de juillet, ce sont des pancartes et des chants de révolte qui se sont élevés dans le ciel de Berlin. « Keep your law off our bodies », « Pro-life is a lie », « Arbortion is healthcare » pouvait-on entre autres lire sur les cartons colorés des manifestantes. Usant parfois d’un langage cru, ces messages sont le symbole d’un ras-le-bol général et visent à faire réagir les dirigeants politiques, afin que ceux-ci protègent davantage un droit encore fragile. « En Allemagne, le droit à l’avortement n’est pas très bien protégé, et en France, c’est juste une loi » rappelait Marie.

 

Photo pancartes manif pour l'avortement
Des manifestantes portant des messages forts © LPJ_Berlin - Emma Granier

 

 

Microphone à la main, Kris et ses collègues activistes n’ont cessé de rythmer cette manifestation avec des chants protestataires, aussi galvanisants les uns que les autres. Des cris de ralliement comme My body, my choice (« mon corps, mon choix ») ont été régulièrement entendus. Cette manifestation a été également marquée par des discours et témoignages bouleversants. Se dégageait une certaine solidarité à l’écoute des discours de Getrud, représentante de l’Alliance pour l’autonomie sexuelle, et d’activistes comme Savana, Divia et Sijé. Celles-ci tenaient à évoquer le cas des femmes « de couleur », des femmes issues des classes populaires, ainsi que des malades du cancer, qui peuvent être encore plus touchées par la limitation du droit à l’avortement.    

 

 

Et après ?

Kris et Casey, représentantes du collectif Bans off our Bodies Berlin, ont respectivement ouvert et clôturé cette manifestation, en remerciant tous ceux et celles qui se sont déplacés, et en rappelant que le combat continue.

Si certaines militantes, comme Juliette, s’attendaient à voir plus de monde, le collectif Bans off our bodies Berlin aspire à rassembler encore plus de personnes lors des prochaines manifestations. Car ce que Kris espère, c’est que la société civile continue à s’élever contre les atteintes aux droits humains, et qu’elle soutienne les initiatives déjà en place : « nous savons que nous pouvons travailler en dehors du cadre gouvernemental. »

 

 

 

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