À l’occasion de la journée de l’Europe, l’Institut français de Berlin a organisé une soirée-débat afin de présenter la deuxième saison de la série franco-allemande Parlement.
Après une brève introduction, le public a pu visionner les deux premiers épisodes de la saison 2 en avant-première. Nous (re)découvrons alors Samy, le jeune assistant parlementaire qui se bat pour faire passer un loi contre le "shark finning". On apprend qu’après sa victoire à la saison 1, il doit encore passer par une commission tripartite afin de la faire valider : c’est là que le réel combat commence. Si ces premiers épisodes sont des plus intrigants, les fondations de ce projet européen qu'est la série Parlement elle-même, le sont plus encore.
EuropaTag et focus sur l'amitié franco-allemande
L’amitié franco-allemande, est un des piliers de l'Europe avec un grand E, mais aussi de la série Parlement. Jan Diepers, coproducteur allemand de la série explique d’ailleurs que “c’est en produisant des séries qui offre une vision de l’Europe qu’il est possible de renforcer ce sentiment européen”. Le fondement même de la tolérance vient du savoir et c’est en “voyageant et en éduquant les enfants avec plusieurs langues qu’on arrive à comprendre les autres cultures”. Et alors qu’ils souhaitent attirer le regard sur l’Europe, ils mettent également en lumière ces institutions trop peu comprises par les jeunes européens.
Le but est que l’on découvre que “derrière ces portes il y a des gens qui font des compromis, ont des objectifs et au final ont une vie banale au sein des institutions” selon Jan Diepers. L’un des détails les plus importants est donc que tous les acteurs soient de la même nationalité que leur personnage, Hélène Zylberait, directrice littéraire chez Cinétévé, explique que, par exemple, “la parlementaire roumaine est jouée par une actrice roumaine, de même pour Samy (français) ou encore pour Martin (allemand) ”. Cela aide à compléter le processus créatif, car bien que les scénaristes jouent un rôle crucial, Jan Diepers explique que chacun des acteurs aide à rendre les interactions plus authentiques au sein du Parlement en apportant leur background culturel au script.
Duo de choc
Dans cette même initiative, former une rédaction multiculturelle et spécialisée était essentiel pour mener à bien le projet. Hélène Zylberait raconte que Maxime Calligaro et Pierre Dorac sont deux personnes clés de cette équipe car ils travaillent tous deux au Parlement Européen. “Une fois par mois, ils se rejoignent soit à Bruxelles soit à Strasbourg et ils écrivent à l’intérieur du Parlement, parlent à beaucoup de gens et reviennent avec des anecdotes, des idées de personnages” rendant le côté comédie plus réel que possible. Aussi, “ils s’assurent que toutes les procédures soient exactes. C’est précisément comme cela que les institutions fonctionnent. On ne dirait pas comme ça, mais ce sont des processus très compliqués et ces deux hommes réussissent à les expliquer d’une manière limpide et digeste pour le grand public".
Brexit is not funny
En plus de montrer comment le Parlement fonctionne de l’intérieur, il fallait aussi réussir à faire une comédie internationale. Or, Hélène Zylberait raconte que la comédie est “premièrement, le type d’oeuvre le plus difficile à écrire et, deuxièmement, la comédie ne voyage pas, ce qui fait rire un Français ne fera pas forcément rire un Allemand ou encore un Britannique”. Plus tard elle avouera que cette rédaction internationale est en réalité due à une raison simple, “les comédies françaises ne sont pas géniales pour être honnête et en Europe il n’y a que les britanniques qui savent faire de la bonne comédie”. Cependant ils ont dû écourter leur séjour suite au Brexit car les producteurs étaient catégoriques “on ne peut pas faire de blagues sur le Brexit, c’est trop tôt, on ne peut pas rigoler sur ce sujet”.
Mais finalement, les blagues sur le Brexit ont bien eu lieu et l'audience était ravie. Certains étaient décontenancés par cet aspect caricatural des personnages, Lisa Ribier, chargée des relations publiques au Parlement européen, en était même choquée lorsqu’elle a découvert la saison 1 mais comme tout, il faut le prendre avec une pointe de second degré. Hélène Zylberait raconte que “le personnage préféré dans l'hexagone est Michel bien qu’il ne présente pas une image avantageuse des Français” et c’est ça la comédie.
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