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La chute du mur de Berlin fête ses 32 ans

Mur de Berlin Mur de Berlin
© Claudio Schwarz - Unsplash
Écrit par Juliette Corbin
Publié le 9 novembre 2021, mis à jour le 10 novembre 2021

Le 9 novembre 2021, l’Allemagne célèbre le 32ème anniversaire de la chute du mur de Berlin. Erigé dans la nuit du 12 au 13 août 1961, le mur était un symbole du face à face entre les blocs de l’Est et de l’Ouest durant la Guerre Froide. Sa chute est pour des milliers d’Allemands et de Berlinois, le point de départ d’une nouvelle ère de liberté.

 

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Berlin et l’Allemagne sont divisées en quatre secteurs d’occupation. A Berlin, les Soviétiques gèrent le côté Est, tandis que la partie Ouest est gérée par les Occidentaux. De nombreux Allemands de l’Est profitent alors de la libre circulation entre les zones pour rejoindre l’Ouest. Mais face à cette migration massive, dans la nuit du 12 au 13 août 1961, les dirigeants soviétiques entament la construction d'un mur fractionnant la ville de Berlin en deux.

Considéré comme le « mur de la honte » en RFA, la RDA le qualifie plutôt de « mur de protection antifasciste ». En effet, au sein de la capitale allemande, la construction du mur provoque le déchirement d’une nation toute entière, privée de ses droits les plus élémentaires avec des familles et des amis, qui malgré de nombreuses tentatives de réunion, furent séparés pendant des années.

Il n'a fallu qu'une nuit pour construire le mur, mais également qu’une seule pour qu’il tombe. D’une longueur de 155km, le mur de Berlin était pendant plus de 28 ans, une frontière intérieure dans la ville.

Surprenant, le soir du 9 novembre 1989, est un évènement mondial qui amorça la fin de la guerre froide ainsi que le début d’une révolution pacifique dans l’ensemble du pays, menant à la réunification de l’Allemagne. La chute du mur de Berlin signe également et avant tout la fin du régime communiste en tant que régime totalitaire.

 

La force de la pression populaire

Cependant, pour beaucoup, l’enchainement des évènements qui mena à la chute du Mur est un concours de circonstances poussé par une pression populaire massive.  

Le 23 août 1989, la Hongrie est le premier pays du bloc communiste à ouvrir ses frontières, suivi quelques mois plus tard par la Tchécoslovaquie.

Ce démantèlement fissure le rideau de fer et provoque la multiplication de manifestations pour la liberté en RDA, ainsi que la fuite vers l’Ouest de plus de 13 000 citoyens de la RDA, agissant alors comme le premier exode massif de citoyens d’Allemagne de l’Est après la construction du mur.

Début septembre 1989, des manifestations de masse contre le gouvernement et le système de la RDA commencent. Aussi, dès le début du mois d'octobre 1989, des manifestations de grande ampleur contre le gouvernement et le système de la RDA ont eu lieu dans la partie est de l'Allemagne, notamment à Leipzig le 16 octobre, réunissant 200 000 personnes. C'était le point de départ d'une révolution pacifique contagieuse à l'ensemble du pays en faveur de la réunification de l'Allemagne. Les tentatives de contrôle de la situation restant vaines, le chef d’Etat de la RDA, Erich Honecker, démissionne et le nouveau gouvernement prépare alors une nouvelle loi afin de lever les restrictions de voyage pour les citoyens d’Allemagne de l’Est.

Alors, ce sont les mots du porte-parole du gouvernement SED, Günter Schabowski, qui vont préparer la chute du mur de Berlin.

 

« Nous avons décidé aujourd’hui de prendre une disposition qui permet à tout citoyen de la RDA de sortir du pays par les postes-frontières est-allemands. »

C’est alors la première fois que les Allemands de l’Est ont le droit de quitter leur pays librement, sans justificatifs particuliers.

 

« Immédiatement sans délais » : les trois mots qui ont précipité la chute du Mur

Mais la conférence va basculer lorsqu’un journaliste questionne Günter Schabowski sur la date d’entrée en vigueur de cette mesure. En poste depuis trois jours seulement et n’ayant pas assisté aux discussions sur la réglementation, le porte-parole, dépourvu, improvise une réponse :

 

« Pour autant que je sache, immédiatement sans délai »

Le principal problème est que mis à part quelques membres du gouvernement, cette réforme et sa mise en application directe n’est connue de personne, et encore moins des gardiens du mur.

Il est 18h53 lors de l’allocution. Alors, les journalistes s’empressent hors de la salle et en quelques minutes seulement les premiers articles sont publiés, annonçant l’ouverture des frontières totales de l’Allemagne de l’Est de manière immédiate.

Les Berlinois prennent Schabowski au mot et se ruent à Check Point Charlie, l’unique point de passage pour les étrangers entre Berlin Ouest et Berlin Est. Les gardes-frontières résistent un temps, mais désemparés et en l’absence d’ordre, vers 23h30, ils ne peuvent empêcher les retrouvailles entre les Berlinois de l’Est avec ceux de l’Ouest. La foule rejoint Berlin-Ouest et en quelques jours, le mur s’écroule totalement, les citoyens de la RDA ont obtenu l’ouverture par des moyens pacifiques, précipitant l’effondrement du régime est-allemand.

Alors que Günter Schabowski n’avait rien prévu de tel, ces trois mots improvisés précipitent alors la chute du mur de Berlin. Bien que la thèse d’une interprétation erronée des paroles de Günter Schabowski soit régulièrement avancée, certains supposent plutôt que la chute du mur de Berlin avait déjà été décidée bien avant cette nuit d’hiver, tout en laissant croire que la force populaire fût à l’origine de la réunification de Berlin et de l’Allemagne. Aucune des deux thèses n’a pu pour le moment être confirmées ou infirmées.

Quoi qu’il en soit, cette nuit du 9 novembre 1989 restera gravée dans la mémoire de tous comme un symbole de liberté.

 

Où peut-on trouver des restes du Mur à Berlin ? 

Aujourd’hui, des vestiges du mur sont encore visibles dans différents quartiers de la capitale. Les plus connus restent l’East Side Gallery et ses 1,3 kilomètres de murs peints par des artistes du monde entier avec par exemple l’œuvre emblématique du « baiser fraternel » entre Brejnev et Honecker. Aussi, à Bornholmer Strasse, vous pourrez observer l’ancien poste frontière et point de passage historique de la nuit du 9 novembre 1989, retraçant au sol, heure par heure, le déroulé des évènements de cette journée. Vous pouvez également vous rendre à la Bernauer Strasse où se trouve le mémorial du mur de Berlin et où l’on peut encore voir le dispositif militaire frontalier et son ensemble commémoratif. Mais c’est également dans des parcs comme le Park am Nordbahnhof ou le MauerPark, ainsi que dans d’autres lieux historiques tels que la Platz des 9. November 1989 ou l’ancien poste de commandement Schlesischer Busch que l’on peut retracer l’histoire du mur de Berlin.

 

 

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