En mai 2025, le Bureau fédéral de protection de la Constitution publiait un rapport d’une centaine de pages classant l’AfD de « mouvement d’extrême droite avéré ». Les Verts proposent une mesure plus radicale envers le parti, mais ce n’est pas si simple.


Suite à l’annonce en mai 2025 du Bureau fédéral de protection de la Constitution (Verfassungsschutz, ou BfV) qui qualifiait l’AfD de « mouvement d’extrême droite avéré », le débat pour l’interdiction du parti a repris. Le vice-président du groupe parlementaire des Verts, Konstantin von Notz, et sa collègue première secrétaire parlementaire, Irene Mihalic, appellent à agir. Leur proposition ? Créer un groupe de travail commun fédéral-régional, en sollicitant activement les Länder, pour rassembler les éléments nécessaires à une éventuelle procédure d’interdiction de l’AfD.
L’interdiction d’un parti politique en Allemagne est soumise à des exigences constitutionnelles extrêmement strictes et rigoureuses. Il faut d’abord pouvoir prouver l’attitude active et combative du parti envers l'ordre démocratique, ainsi que le risque concret qu'il parvienne à ses fins (l'adhésion à une idéologie anticonstitutionnelle seule ne suffit pas). C’est à cette tâche que les groupes de travail imaginés par les Verts comptent s'atteler, en s'appuyant sur le rapport du BfV, fruit de plusieurs années d'enquête.
Ensuite, seuls le Bundestag (le Parlement fédéral), le Bundesrat (le Conseil fédéral, représentant les Länder) et le gouvernement fédéral peuvent interpeller la Cour constitutionnelle. Pour ce faire, il faut qu’une majorité y soit favorable. A ce jour, le sujet divise encore. Là où les Verts s'engagent ouvertement, rejoints par certains membres du SPD, la position de l’Union (CDU/CSU) est, majoritairement, bien plus sceptique.
Concrètement, officialiser le statut de l’AfD comme « mouvement d’extrême droite avéré », permet à l’État d’utiliser des moyens de surveillance renforcés contre le parti, tels que des écoutes téléphoniques. Le parti concerné rejette les accusations, et continue à faire recours au tribunal administratif de Cologne.
Pour recevoir gratuitement notre newsletter du lundi au vendredi, inscrivez-vous !
Pour nous suivre sur Facebook, Twitter, LinkedIn et Instagram.