Née en France, la Fête de la Musique a trouvé à Berlin un écho puissant. Trente ans après sa première édition dans la capitale allemande, elle revient le 21 juin avec une programmation foisonnante et gratuite, mêlant chœurs, artistes indépendants, ou encore rave en plein air.
La Fête de la Musique est née en France, d’un enchevêtrement d’idées, de hasards heureux et d’ondes radiophoniques. Si Jack Lang en lance la première édition en 1982, c’est à Maurice Fleuret, son directeur de la Musique et de la Danse, qu’on doit l’intuition fondatrice : faire du solstice d’été un moment où la musique s’offre à tous, dans la rue, gratuitement.
Mais derrière cette impulsion se cache encore une autre source : Joël Cohen, musicien américain à France Musique, qui proposait dès 1976 des « Saturnales de la musique », nuits entières de concerts diffusés pour célébrer les deux solstices. Un évènement qui allait inspirer une fête devenue mondiale. Qu’elle soit classique, punk, électro, chantée ou criée, la musique, ce jour-là, appartient à chacun.
Berlin, elle, célèbre cette année les 30 ans de cette tradition française dans un éclat de sons, de voix et de rencontres. La capitale allemande s’est emparée de cet esprit avec une ferveur toute particulière. Ce n’est pas un hasard si sa Fête de la Musique est aujourd’hui l’une des plus réputées d’Europe. Avec plus de 200 lieux musicaux répartis dans tous les recoins de la ville – de ses lacs à ses bars, de ses parcs à ses maisons de jeunesse, en passant par ses institutions culturelles les plus avant-gardistes, elle offre une journée folle à tous ses habitants et visiteurs.
La voix à l’honneur
Pour cette 30ᵉ édition, c’est la voix qui est mise à l’honneur. L’instrument le plus naturel, le plus ancien, le plus universel. Elle se déploiera sous toutes ses formes : chœurs, chanteurs solistes, collectifs vocaux, ou encore voix du public lui-même, invité à chanter, hurler, susurrer – bref, participer. Grâce à l’outil de mise en relation Musician-Programmer sur le site de la Fête de la Musique Berlin, chaque rue, chaque coin de bar peut se transformer en concert.
Pankow en scène
Chaque année, un quartier est mis à l’honneur. Cette fois, c’est Pankow, le plus vaste de Berlin, qui brille sous les projecteurs. De Prenzlauer Berg à Weißensee, en passant par Buch, ses places, ses galeries et ses oasis urbaines vibreront au rythme d’une programmation éclectique. À l’image du karaoké culte du Mauerpark, la musique est ici une affaire collective, une expression du vivre-ensemble berlinois.
Des temps forts dans tous les coins
Plus au sud, à Zehlendorf, le centre de loisirs pour les jeunes accueille des concerts allant du rock des Dead Chicken Wings à la chorale de l’école Emil Molt.
Du côté du lac Müggelsee, on danse au bord de l’eau entre hip-hop, indipop et rock allemand, le tout en concert live ! L’entrée y est gratuite, mais attention : pour piquer une tête, il faudra arriver avant 15h30.
Au Cassiopeia Sommergarten, les artistes locaux seront à l’honneur de 14 h à 19 h, tandis que le Badehaus accueillera les amateurs de DJ sets dès 16 h – et toute la nuit à l’intérieur.
Et bien sûr, les musiciens de rue sont les bienvenus, à condition de respecter quelques règles : pas plus d’une heure au même endroit, au moins 20 mètres des habitations, et respect du silence devant les hôpitaux, maisons de retraite et lieux de culte. Une harmonie, même dans le chaos.
La touche française
Les amoureux de la scène française auront aussi de quoi vibrer. Le Kesselhaus organise une "French Night" dès 22 heures avec les groupes Chiens Méchants et Sainte Nicole. L’entrée est gratuite, et les guitares bien affûtées.
L’un des temps forts de cette édition est sans doute The Pink Ball, organisé par l’Institut français d’Allemagne et la Gaîté Lyrique. Ce Vogue Ball haut en couleur, mené par Vinii Revlon, célèbre la culture ballroom dans toute sa flamboyance, dans une ode à la diversité et à l’amitié franco-allemande. Le dress code ? Rose, bien sûr. De la tendresse pastel au fuchsia militant. La fête sera politique, festive et résolument queer.
L'évènement a lieu de 15 à 18 heures et le paiement se fera à l'entrée (entre 5 et 10 euros).
Fidèle à l’esprit de la fête, le Centre Français de Berlin (CFB) propose lui aussi une programmation haute en couleurs. Toutes les informations sont à retrouver dans l'agenda du Petit Journal.
Fête de la musique au centre français de Berlin
En bref, une ville pour des centaines de concerts
À Berlin, la musique ne se contente pas d’être écoutée – elle se vit. Certes, la capitale allemande vibre déjà toute l'année au rythme de ses clubs et open-airs mais le 21 juin, c'est toute la ville qui devient instrument. Et chacun, musicien.
Alors, que vous soyez amateur de punk, de gospel, de techno, de balades acoustiques ou de chorales impromptues, il y aura un moment pour vous, quelque part entre la Spree et les bouts de trottoirs endiablés ! Fermez les yeux, tendez l’oreille : la Fête de la Musique est déjà là.
Retrouvez tout le programme sur le site officiel.
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