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Qui sont les principaux candidats au poste de Premier ministre en Thaïlande ?

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Reuters - Le Premier ministre sortant, Prayuth Chan-O-Cha, dernière est arrivé en troisième position du dernier sondage avec 15,65% d'opinions favorables

Les élections législatives en Thaïlande auront lieu le 14 mai prochain a confirmé mardi la Commission électorale. Voici les principaux candidats possibles pour le poste de Premier ministre

Même si les meetings vont bon train depuis plusieurs mois déjà, les partis politiques en Thaïlande intensifient leur campagne en direction d’une bataille électorale dans laquelle le bloc conservateur pro-militaire, emmené par le Premier ministre sortant Prayuth Chan-O-Cha, tentera de conserver le pouvoir face à une opposition très déterminée -et plébiscitée dans les sondages- à l’image des deux principaux partis, le Pheu Thai, dirigé par la famille Shinawatra, et le parti progressiste Move Forward, qui rassemble une bonne partie de la jeunesse urbaine.

Le prochain Premier ministre sera choisi fin juillet lors d'une séance bicamérale de la nouvelle législature. Voici quelques-uns des prétendants probables au poste de Premier ministre.

PRAYUTH CHAN-O-CHA

Prayuth Chan-O-Cha dirige la Thaïlande depuis près de huit ans. Il a pris le pouvoir par un coup d’Etat militaire alors qu'il était chef de l'armée, renversant le gouvernement élu de Yingluck Shinawatra, laquelle venait d’être destituée par la Cour Constitutionnelle pour abus de pouvoir.

Il a été élu Premier ministre en 2019 à l’issue d’élections organisées par la junte au pouvoir et dont le déroulement a été largement critiqué par l’opposition. Si les parlementaires, qui seront composés de 500 députés fraîchement élus et de 250 sénateurs nommés principalement par des institutions militaires, le choisissent à nouveau cette année, il ne pourra servir que la moitié du mandat de quatre ans car il aura atteint le maximum des huit années autorisées par la Constitution.

Le général âgé de 68 ans n’apparait pas comme le favori dans les sondages. La dernière enquête d'opinion le plaçait en troisième position avec 15,65% d’avis favorables. Il se présente sous la bannière d’un parti récemment formé, le Ruam Thai Sang Chart, qui signifie "Thaïlandais unis pour construire la nation", appelé en anglais United Thai Nation Party (UTN) ou Parti de la Nation Thaïlandaise Unie.

Paetongtarn Shinawatra
A 36 ans, Paetongtarn Shinawatra est la favorite dans les sondages. Photo Reuters

PAETONGTARN SHINAWATRA

La plus jeune enfant de l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, Paetongtarn a toujours été en tête des sondages, et son score a bondi de 10 points lors de la dernière enquête d’opinion ce mois-ci, qui lui attribue 38,2% d’avis favorables, soit plus du double que le second, Pita Limjaroenrat, du parti Move Forward.

Représentant le principal parti d'opposition, le Pheu Thai, la jeune femme de 36 ans fait campagne depuis plusieurs mois dans les fiefs électoraux du parti, qui se trouvent essentiellement dans le Nord et le Nord-Est du pays, promettant de remettre au goût du jour les politiques populistes chères à son clan. L’une de ses propositions phare est de doubler le salaire minimum quotidien pour le faire passer à 600 bahts (environ 16 €).

Connue de son surnom "Ung Ing", Paetongtarn Shinawatra a annoncé en novembre qu'elle était enceinte et devrait arriver à terme au mois de mai, au moment du scrutin.

PITA LIMJAROENRAT

Chef du parti d'opposition, Move Forward, Pita Limjaroenrat a obtenu 15,75% d'opinions favorables pour devenir Premier ministre dans le sondage NIDA de mars.

Brillant orateur qui ne s’embarrasse pas de circonvolutions ni de fioritures lors de ses interventions, Pita Limjaroenrat s’est rapidement fait un nom à la Chambre des représentants. Il est le seul à oser presser le Parlement pour des amendements à la très sévère loi de lèse-majesté qui prévoit des peines pouvant aller jusqu'à 15 ans de prison.

Cet homme d'affaires accompli de 42 ans, diplômé de Harvard et du MIT, est entré en politique à l'invitation du milliardaire Thanathorn Juangroongruangkit, alors chef du parti Anakot Mai (Nouvel Avenir),prédécesseur de Move Forward dissous en 2020 par la Cour Constitutionnelle.

Parmi ses propositions politiques figurent la promotion des petites entreprises, la réduction des monopoles et la fin du service militaire. Son parti rassemble essentiellement un électorat jeune.

Le vice-PRemier ministre thailandais Prawit Wongsuwan
Ancien chef de l'armée et membre de la junte militaire ayant renversé le gouvernement de Yingluck Shinawatra en 2014, le vice-Premier ministre Prawit Wongsuwan est un fin négociateur politique doté d’un réseau très influent. Photo Reuters

PRAWIT WONGSUWAN

Fin négociateur politique doté d’un réseau très influent, l’actuel vice-Premier ministre, Prawit Wongsuwan, est devenu à 77 ans candidat au poste de Premier ministre du parti Palang Pracharat après le départ de son allié Prayuth Chan-O-Cha. Fervent royaliste de la même faction militaire que Prayuth, il a fait partie de la junte qui a pris le pouvoir en 2014.

Prawit s’était trouvé au centre d’une tempête médiatique en 2018 lorsque des détectives du net avaient rassemblé des photos montrant le goût prononcé du général pour les montres de grandes marques telles que Rolex, Patek Philippe ou encore Richard Milles, que son salaire de général ne pouvait manifestement pas lui offrir.

Aujourd'hui, Prawit Wongsuwan se positionne comme un candidat capable de combler le fossé qui divise la classe politique.

ANUTIN CHARNVIRAKUL

Le ministre de la Santé Anutin a fait la pluie et le beau temps durant la crise du COVID-19. Il a d’ailleurs été critiqué par une partie de l'opinion pour avoir contribué à laminer le tourisme et affecté d’autres secteurs de l’économie avec sa politique sanitaire jugée excessive et chaotique, même si d’autres l’ont félicité pour avoir redoré le blason de la Thaïlande sur l’aspect sécuritaire et médical.

Son parti Bhumjaithai Thai, qui contrôle environ 50 sièges au parlement, a tenu sa promesse de campagne de 2019 de décriminaliser et de promouvoir le cannabis médical. Cependant, sa hâte à dépénaliser la marijuana a débouché sur une explosion de l’offre de cannabis récréatif avant même qu’un cadre légal ne puisse être voté au Parlement, ce qui a eu pour effet d’irriter une bonne partie du camp conservateur, incitant Anutin à adopter une position plus ferme contre les autres drogues.

S'il n'a jamais percé dans les sondage -seulement 1,55% de Thaïlandais disent souhaiter le voir tenir le poste de Premier ministre selon le dernier sondage NIDA-, Anutin aura toutefois joui d'un fort soutien au Parlement, obtenant des scores de vote de confiance parmi les meilleurs sinon les plus élevés lors des quatre motions de censure qui ont eu lieu depuis 2019 contre le gouvernement.

Le vice-Premier ministre Anutin Charnvirakul
Anutin Charnvirakul est credité de seulement 1,55% d'opinions favorables dans le dernier sondage NIDA. Photo Reuters

JURIN LAKSANAWISIT

Jurin Laksanawisit, du Parti démocrate, est considéré comme faisant partie de l'establishment conservateur. Utilisé comme paravent démocratique par les élites militaro-royalistes dans leur lutte contre Thaksin Shinawatra et ses alliés, le plus vieux parti de Thaïlande a perdu de sa superbe ces dernières années et nombres de ses partisans l’ont quitté au profit d’autres partis du camp conservateur comme le Bhumjathai mais aussi de l’opposition tels que le parti Move Forward.

Jurin Laksanawisit vise à relancer le Parti Démocrate alors que celui-ci est menacé dans ses bastions du sud et de Bangkok. En tant que candidat pour le poste de Premier ministre, le dernier sondage NIDA lui donne 2,35% d'opinions favorables.

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