Le Premier ministre thaïlandais et 10 de ses ministres ont survécu à leur 4e motion de censure samedi. Une motion destinée à discréditer le pouvoir avant les élections prévues dans 11 mois.
Lors du vote de censure au Parlement, samedi, Prayuth Chan-O-Cha a obtenu 256 voix pour et 206 contre avec neuf abstentions. Le Premier ministre âgé de 68 ans, ancien chef de l'armée arrivé au pouvoir par un coup d'État en 2014, restera donc à son poste jusqu'à la fin de son mandat en mars.
Trois vice-premiers ministres et sept autres membres du cabinet ont également survécu à la motion de censure.
L'opposition avait besoin de plus de 239 des 477 voix parlementaires pour évincer le Premier ministre.
"Lors du débat de censure ces derniers jours, les questions soulevées par l'opposition contenaient des informations erronées et le gouvernement a profité de cette occasion pour clarifier les choses", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Thanakorn Wangboonkongchana.
"Maintenant que le débat de censure est terminé, nous avons exhorté l'opposition à travailler avec nous pour le peuple et le pays."
Pendant quatre jours, le chef du gouvernement et 10 de ses ministres ont dû se défendre en direct à la télévision des attaques lancées par l’opposition qui les a accusés de corruption et de mauvaise gestion économique, dans le but de discréditer la coalition au pouvoir -qui compte pas moins de 17 partis- avant les prochaines élections législatives.
Il s’agit de la quatrième motion de censure essuyée par Prayuth Chan-O-Cha depuis qu'il a été choisi par la Chambre basse en 2019 pour rester Premier ministre, à la suite d'une élection dénoncée par l'opposition comme ayant été organisée et règlementée de façon à permettre de maintenir au pouvoir l’ancien chef de la junte. Ce dernier a naturellement rejeté cette affirmation.
Même si les récents sondages d'opinion affichent une popularité du gouvernement nettement en baisse, d’aucuns s'attendaient à ce que le Premier ministre l'emporte compte tenu du nombre de députés acquis à sa cause. Mais plusieurs analystes politiques estiment que pour l'opposition l’objectif de cette motion de censure était avant tout de mobiliser l’opinion avant les élections qui doivent se tenir en principe en mai 2023.
"Nous savons qu'au Parlement, nous ne pouvons pas rivaliser, mais nous avons confiance dans le peuple car nous n'avons pas perdu et le facteur décisif sera l'élection", a déclaré aux journalistes le chef du bloc d'opposition, Chonlanan Srikaew.
Le gouvernement n'a donné aucune indication sur le moment où la date du scrutin sera annoncée.