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La Thaïlande cherche encore des solutions pour faire revenir les touristes

C’est une sorte de plafond de verre depuis la crise Covid. La Thaïlande n’arrive pas à atteindre le nombre espéré de 40 millions de touristes annuels. Elle va se tourner vers des marchés en croissance.

Touriste saoudienne en Thaïlande Touriste saoudienne en Thaïlande
Écrit par Franck STEPLER
Publié le 28 novembre 2025, mis à jour le 1 décembre 2025


 

Le ministère thaïlandais du Tourisme ne s’arrête plus de phosphorer pour trouver des solutions à une crise sans fin. L’objectif de 40 millions de touristes annuels peine à être atteint et de nombreux phénomènes, humains, diplomatiques ou météorologiques, viennent régulièrement mettre des bâtons dans les roues de l’opération (re)séduction. Dernière idée en date : se consacrer plus activement à attirer les ressortissants de pays qui représentent des marches en croissance. La Chine bien sûr, la Russie, mais aussi l’Arabie Saoudite. Le ministre du Tourisme et des Sports a annoncé l’ouverture d’un bureau de la TAT, l’Autorité du tourisme de Thaïlande, à Riyad, capitale d’Arabie Saoudite.

 

Tout est bon pour dépenser

 

Cette dernière représente pour la Thaïlande un marché d’avenir. En croissance de 28% en 2024, il n’a augmenté que de 8% en 2025, au lieu des 20% escomptés, en raison notamment de la situation aux Proche et Moyen-Orient. Il n’empêche que désormais, le nombre de touristes saoudiens a dépassé celui des visiteurs venus des Émirats arabes unis, pour en faire la première provenance du Moyen-Orient. Autre chiffre intéressant pour l’économie du pays, un visiteur saoudien passe en moyenne quinze jours en Thaïlande et y dépense 110.000 bahts, soit les dépenses les plus élevées, toutes provenances confondues. Shopping, tourisme balnéaire, tourisme médical, tout est bon pour dépenser.

 

Gagner la bataille du tourisme contre la Japon ou le Vietnam


Touriste en Thaïlande

 

Une  autre raison de s’intéresser aux touristes saoudiens est qu’ils viennent en Thaïlande à toutes les périodes de l’année, y compris à la saison des pluies, pour fuir les grandes chaleurs de leur pays. Oman, le Koweït et le Qatar sont aussi des pays qui intéressent les autorités touristiques thaïlandaises. Si le nombre de visiteurs n’est pas très élevé, le niveau de dépenses moyen en fait des consommateurs très attendus. Pour revenir à la Chine, elle n’est pas délaissée. Elle est même très importante pour la Thaïlande qui ne lâche rien. Mais la bataille fait rage dans la région pour attirer les touristes chinois. Le Japon, grâce à son Yen faible, le Vietnam, avec ses forfaits bon marché, et même la Chine elle-même, avec son tourisme intérieur, sont pour l’instant plébiscités. La gouverneure de la TAT espère 8 à 9 millions de visiteurs chinois en 2026, soit 80% des 11 millions de visiteurs annuels en période pré-pandémie.

 

Peu de voyageurs qui dépensent beaucoup, c’est bien aussi

 

Pour parler de plus petits pays, la croissance est très forte en ce qui concerne les touristes en provenance d’Israël (+50%) et des anciens satellites de la Russie : Azerbaïdjan (+128%), Biélorussie (+83%), Tadjikistan (+43%), Ouzbékistan (+34%). On ne parle, pour ces pays de la CEI, que de quelques milliers de visiteurs par an mais des visiteurs très riches et qui aiment les longs séjours. Pour peu qu’on leur accorde les bons visas, ils pourraient prolonger leur visite et augmenter leurs dépenses.

 

« Voyagez dans le sud, aidez la Thaïlande »

 

S’ajoute, depuis quelques jours, le problème des terribles inondations au sud du pays qui, au-delà du bilan humain, ont des conséquences économiques catastrophiques pour les acteurs locaux, du tourisme notamment.

 

Temple inondé Thaïlande

 

Alors que les dégâts se chiffreraient à plus de 10 milliards de bahts, le Conseil du tourisme de Thaïlande propose un plan de relance express de 60 jours pour que la région soit prête à accueillir les nombreux visiteurs à l’occasion du Nouvel An chinois de février 2026. Routes, réseaux d’eau et d’électricité, ports, systèmes de transport, sites touristiques devront être remis en état en 45 jours. Des conditions financières très avantageuses, sur des sommes pouvant atteindre plusieurs dizaines de millions de bahts, seront proposées aux acteurs concernés pour qu’ils puissent au plus vite retrouver une activité normale. Une campagne « Voyagez dans le sud, aidez la Thaïlande » sera lancée. Une autre s’appellera « La Thaïlande est prête. » Les particuliers pour leurs vacances, les entreprises pour leurs séminaires vont être financièrement incités à participer à l’effort de reconstruction matérielle et morale du sud du pays. Objectif : rouvrir 80 à 100% des entreprises touristiques dans cette periode de 60 jours.

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