Avant toute chose, il existe une différence entre la traite et le trafic d’êtres humains. Même si ces deux termes sont proches, il existe une importante différence entre les deux. La traite, elle, se dirige plus vers un côté économique. C’est une exploitation d’individus à des fins lucratives. L'exploitation porte sur la mendicité, le travail ou services dans des conditions contraires à la dignité humaine, le prélèvement d’organes ou de matériel corporel humain et le fait commettre un crime ou un délit contre son gré.
C’est malheureusement la forme d’esclavage d’aujourd’hui. L’exploitation peut également être sexuelle, prostitution mais pas seulement. Les exploiteurs de main d’œuvre pas cher et illégale dans le bâtiment, hôtel, restaurants, cafés ou encore le travail domestique et de plus en plus fréquent.
Quant au trafic des êtres humains, celui-ci se définit par le fait de faire passer illégalement une frontière à des individus pour des fins lucratives.
Du cas par cas
Sur les 193 pays recensés sur la planète, 137 connaissent un esclavage dit moderne. En Grèce, le trafic humain commence sous vos yeux sans que vous en ayez la moindre idée. Les vendeurs de roses, de bracelets, des enfants qui jouent de la musique devant vous, tout commence là. Mi-juin à Thessalonique, la police a arrêté un couple bulgare et un complice. Ce trio a été accusé de traite d’êtres humains, d’exposition et d’exploitation de mineurs en danger.
Ce sont en général des mineurs ou des très jeunes enfants qui mendient ou aident à la mendicité toute la journée sans avoir un suivi scolaire, et qui rapportent de l'argent aux parents en fin de journée. Des enfants qui passent leurs nuits sur les trottoirs, « vivant une vie qui n’est pas conforme à leur activité de mendiants » explique le communiqué de presse de la police. Ce sont les plus marginalisés et les plus fragiles de la société qui se retrouvent dans ce genre de trafic. Les chiffres officiels évoquent 1000 à 2000 femmes et enfants victimes de ce trafic chaque année.
Ces estimations sont largement inférieures à celles des organisations non gouvernementales grecques, reprises par Amnesty International, qui font état de milliers de victimes non reconnues. Amnesty International cite l’exemple caractéristique de l’année 2000, où 90 000 personnes auraient transité par le territoire grec dans le cadre de ce trafic.
Pour le cas des femmes, c’est généralement dans le domaine de la prostitution qu’elles sont « employées". Toutes ses victimes ne sont donc pas protégées et ne peuvent pas l’être puisque ce sont elles-mêmes qui sont poursuivies pour prostitution illégale et absence de visa ou de carte de séjour. Ces femmes sont souvent emprisonnées avant d’être reconduites à la frontière, toujours sans aucun droit.
Les victimes ne sont pas considérées comme des êtres humains et le manque de considération envers elles empêche la police d’investigation d’intervenir et de mettre un terme à cela. Selon les ONG, sur le millier d'arrestations annoncées par la police ces quatre dernières années, seuls dix ou quinze cas ont fait l’objet d’une enquête judiciaire.
Plus grand trafic au monde, gentiment puni
Un trafic qui pèse plus de 32 milliards de dollars, mais qui n’est que très peu puni par la loi. Les répressions de la traite des êtres humains sont punies de sept ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende, sans circonstances aggravantes. Pas de quoi effrayer les trafiquants. Avec les circonstances, la peine peut tripler, s'il est question de criminalité ou délinquance organisée.
Pas de quoi effrayer les trafiquants. Même si des peines nationales existent, de nombreux traités internationaux sont également mis en place afin d’éviter tout trafic d’humains confondus. Tel que
- La Convention complémentaire des Nations unies relative à l’abolition de l’esclavage, de la traite des esclaves et des institutions et pratiques analogues à l’esclavage.
- La Convention des Nations unies sur l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes demande à toutes les parties de supprimer toutes les formes de trafic des femmes et l’exploitation de la prostitution des femmes.
Chacun des pays qui ont signé ces conventions intègrent petit à petit des engagements dans leur législation nationale, mais malgré cela les chiffres de trafic ne cessent d’augmenter. Depuis le passage d’une « législation mondiale contre le trafic des personnes, le protocole additionnel à la Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée, visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants » a été adopté par l’Assemblée générale de l’ONU en l’an 2000.
Le trafic des êtres humains n'est plus reconnu comme un problème primordial international. La lutte contre le trafic implique une énorme coopération et demande de la coordination aux niveaux national et international entre les ONG. La coordination est le fruit des bons résultats pour ce genre de trafic. Malheureusement aujourd’hui, la corruption détient encore un rôle trop important pour mettre un terme au trafic.
Pour la première fois en deux décennies, le nombre d'enfants mis au travail a augmenté - pour atteindre 160 millions dans le monde, soit une augmentation de 8,4 millions en quatre ans - tandis que des millions d'autres sont menacés par la pandémie de COVID-19, selon un nouveau rapport des Nations Unies
Le rapport, intitulé Child Labour : Global estimates 2020, trends and the road forward, publié par l'Organisation internationale du travail (OIT) et le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF), exhorte les gouvernements et les banques internationales de développement, a déclaré la directrice générale de l'UNICEF Henrietta Fore, "à donner la priorité aux investissements dans des programmes qui peuvent sortir les enfants de la main-d'œuvre et les ramener à l'école".
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