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Covid-19 : un accélérateur de pauvreté en Grèce

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Ben Kerckx
Écrit par Lepetitjournal Athènes
Publié le 13 décembre 2020, mis à jour le 14 décembre 2020

Le défaut de logement stable est fortement lié à la pauvreté et à des causes structurelles. Les sans-abri constituent une population croissante dans les pays occidentaux. Diverse dans son degré de précarité et d’accès au logement, elle est de plus en plus jeune et multigénérationnelle. Leur santé est fortement influencée par les conditions de vie précaires et leur accès aux soins souvent mal adaptés aux besoins.

En Grèce, comme dans les autres pays européens, une frange de la population peine à se loger et cette tendance s’aggrave dans le contexte de la crise économique, de politique sociale plus restrictive et depuis quelques mois avec le COVID 19.

Les conditions de vie et la santé des personnes sans abri et ses déterminants sont mal connus. C’est un domaine négligé sur le plan politique et par la recherche comme en atteste le faible nombre de données disponibles, plus précisément au niveau national.

Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU en Grèce signalait en 2018 que 34,8% de la population, soit 3,7 millions de personnes, vivent sous le seuil de pauvreté.

Outre les difficultés à définir la population, le décompte est limité par un manque de méthodologie standardisée. A l’échelle mondiale, l’ONU estime à plus d’un milliard les personnes mal logées de manière permanente, à 100 millions celles sans logement et à 1 million les sans-abri en Europe et aux Etats-Unis. 

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Les actions en place à Athènes

Malgré le fait que la Grèce ne possède pas de statistique officielles, les villes à travers le pays redoublent d’efforts afin d’aider cette tranche de la population. Depuis quelques temps, le nombre de structures d’accueil d’urgence ne cesse de croître dans la capitale, le dernier en date, le centre d’accueil et de solidarité pour les sans-abri et les pauvres, KYADA qui se situe au 35, rue Pireos.

 Cette nouvelle structure d’accueil comprend aussi pour la première fois des prescriptions gratuites de médicaments liés aux services médicaux offerts par les médecins disponibles (pneumologue, chirurgien et psychiatre) aux bénéficiaires de KYADA.

Grâce à ce nombre de structures qui ne cesse de croître et MSF, on a pu identifier qu’un Grec sans abri sur dix a trouvé refuge dans une voiture, tandis qu’un sur sept s’est rendu à l’hôpital au moins une fois. Pour 52,4 % d’entre eux, l’accès à la nourriture n’est pas un problème quotidien et 47,1 % trouvent que les vêtements ne sont pas un problème. Il a été constaté que 41 % indiquent que trouver un endroit pour se laver, aller aux toilettes ou faire une lessive est un vrai problème. Environ la moitié des Grecs sans-abri vivent avec zéro et 20 euros par mois.

Près d’un demi-million de Grecs visitent fréquemment des soupes populaires organisées par l’Église de Grèce

Bien que la majorité soit constituée d’hommes d’âge moyen, les jeunes, les femmes et de plus en plus des familles sont également touchés et présentent des besoins spécifiques, notamment en termes de santé.

Dans les 12 derniers mois, des vivres et des produits de première nécessité ont été distribués à environ 26 000 bénéficiaires par le biais du Centre d’entraide aux citoyens, de l’épicerie sociale et d’autres programmes dans la capitale.
2 943 familles dans le besoin ont reçu au cours de l'année des chèques cadeaux pour des achats au supermarché d'une valeur totale de 58 500 euros.

La pharmacie sociale de KYADA, pendant la même période, a pu servir 5 200 concitoyens nécessiteux et non assurés en médicaments dont ils avaient besoin.
La blanchisserie sociale a permis elle, de faire 2606 lavages pour les familles qui n'ont pas de lave-linge à la maison ou qui n'ont pas d'électricité à leur domicile.

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La lutte pour éradiquer la pauvreté est un marathon

Le programme "Help at Home" aide une grande partie de la population dans le besoin à recevoir nourriture et médicaments à domicile et les produits de base.

Il convient de souligner que le programme " Help at Home Plus ", qui a été créé, en peu de temps par la ville d’Athènes, a contribué de manière décisive durant la période des interdictions de circulation, à aider les personnes seules dans la capitale et mettre à disposition tout ce dont elles avaient besoin, qu’elles soient inscrites ou non dans un service social. Cette pratique continue à ce jour.

« La lutte pour éradiquer la pauvreté est un marathon. Il faut avoir la foi dans les valeurs de solidarité et d'humanité. Le travail accompli par la municipalité d'Athènes pour la fourniture et le soutien de tous nos semblables qui ont besoin de nous, ne se reflète pas seulement dans les chiffres, mais est mesuré par chaque famille qui reprend son souffle avec l'aide de nos services. Tout cela nous donne la force de continuer, de tout faire pour faire d'Athènes une ville humaine. Pour que personne ne soit jamais laissé seul ", a souligné le maire d'Athènes, Kostas Bakoyannis, à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la pauvreté.

Le service de santé pour les groupes vulnérables de la municipalité d’Athènes est soutenu par la Panhellenic Association of Pharmaceutical Industries (PEF), qui a fait dons d’équipement médical et de consommables

Des dons ont également été faits à la nouvelle clinique sociale par le Whiskey Forum (consommables, dispositifs médicaux, lits d’examen) et le « Lions Club de Kifissia Anne Sullivan » qui a fait don d’un dispositif d’électrocardiographie à trois canaux.

 

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