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“Liang Shan Po”. Pourquoi certains quartiers d’Andalousie ont ce nom japonais?

Un nombre important de quartiers en Andalousie ont été rebaptisés “Liang Shan Po” dans les années 70. Ce nom asiatique, pourtant non officiel, est profondément enraciné dans la culture populaire. Découvrez comment cette série japonaise "The Water Margin" a laissé une empreinte indélébile sur plusieurs quartiers andalous, transformant leur identité et symbolisant résistance et solidarité communautaire.

Algeciras, Algeciras, España (David Valverde)Algeciras, Algeciras, España (David Valverde)
Algeciras (David Valverde)
Écrit par Marie Lucca
Publié le 16 juillet 2024, mis à jour le 16 juillet 2024

Importance de la culture populaire japonaise

Le poids de la culture populaire est incontestable. La télévision, en particulier, a introduit des phrases immortelles dans notre imaginaire collectif. Même en été, le village de Chanquete reste une destination emblématique, connue de toutes les générations. Un autre exemple frappant du pouvoir des classiques télévisuels est la quantité de quartiers en Espagne qui portent le nom de Liang Shan Po. Cette appellation "non officielle" a été adoptée par certains quartiers dans les années 80, et plusieurs municipalités andalouses conservent encore ce nom. Si vous visitez certains villages andalous, vous serez surpris d'entendre cette référence à Liang Shan Po.

Liang Shan Po, village imaginaire mais emblème communautaire

En réalité, “Liang Shan Po” était un village fictif apparaissant dans la série japonaise "The Water Margin" (La frontière bleue), diffusée sur la Televisión Española en 1978. Cette production télévisuelle a connu un immense succès pendant des décennies, donnant son nom à de nombreux quartiers à travers le pays. Les logements de Burjassot à Valence en sont l'un des exemples les plus emblématiques.

Dans “Liang Shan Po”, un village en déclin situé loin des murailles de l'Empire, se réfugiaient les hors-la-loi qui luttaient contre la tyrannie de l'empereur Kao Chiu. Ainsi, des quartiers de toute l'Espagne ont été rebaptisés comme symbole de résistance et de sentiment d'appartenance. Ce nom est devenu un emblème de défiance et de solidarité communautaire.

 

 

Une popularité stable

Algeciras a été la première à adopter ce nom pour le quartier de San Bernabé, en raison de sa position sur une colline. Depuis, d'autres quartiers en Andalousie ont suivi cet exemple. À Adra (Almería), les 80 logements du quartier de pêcheurs situés sur la rive ont également adopté ce nom. Ubrique (Cadix) avait à l'époque un quartier isolé, autrefois connu sous le nom de “cuesta del Liang Shan Po” sur l'actuelle Avenida de los Parlamentarios. Un autre exemple est le quartier des Pêcheurs à Estepona (Málaga), qui a été un foyer de conflits à la fin des années 70. À El Ejido (Almería), cette distinction a été attribuée non pas à la localité elle-même, mais à un institut.

Bien que ces quartiers se trouvaient généralement en périphérie des villes ou villages, certains ont été intégrés ou ont perdu leur surnom populaire. Cependant, la désignation “Liang Shan Po” demeure un symbole durable de la culture populaire, illustrant la manière dont les œuvres télévisuelles peuvent laisser une empreinte durable sur la société et la toponymie locale.

Cinquante ans après, le patronyme n’a pas pris une ride, et reste toujours aussi populaire dans la population locale.

Marie Lucca
Publié le 16 juillet 2024, mis à jour le 16 juillet 2024

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