Musée Thyssen de Malaga : Modernité latente.

Le Museo Carmen Thyssen Málaga présente sa nouvelle exposition temporaire "Modernidad latente. Avant-gardistes et rénovateurs de la figuration espagnole (1920-1970). Collection Telefónica", qui défend le rôle de la figuration en tant que voie durable vers la modernité après la guerre civile, dans un contexte marqué par la dictature et l'interruption des promesses avant-gardistes des années 1920 et 1930.

 

Une exposition de pièces exceptionnelles de l'art figuratif espagnol

L'exposition présente plus de soixante œuvres, grâce à la collaboration de la collection Telefónica, qui a rassemblé au cours des dernières décennies l'une des plus importantes collections de figuration rénovatrice espagnole, permettant de comprendre le développement complexe de l'avant-garde en Espagne.

L'ensemble de ces peintures constitue un corpus précieux de pièces exceptionnelles de l'art figuratif espagnol des années 1920 aux années 1970.

Cette exposition en deux sections présente des artistes tels que Juan Gris, María Blanchard, Daniel Vázquez Díaz, Francisco Bores, Pablo Picasso, Óscar Domínguez, Benjamín Palencia, Godofredo Ortega Muñoz, Juan Manuel Díaz-Caneja, Delhy Tejero, Carmen Laffón, Menchu Gal, Manuel Ángeles Ortiz et Antonio López, qui ont créés avant et après la guerre civile, en Espagne et à Paris.

Pour Lourdes Moreno, directrice artistique du Museo Carmen Thyssen Málaga, l'exposition "continue de se concentrer sur les nouvelles interprétations des mouvements d'avant-garde espagnols du XXe siècle sur lesquelles le musée travaille depuis plusieurs années. 

Cette période, d'un grand intérêt pour l'histoire de l'art espagnol, et les différents discours qui l'entourent dans les expositions complètent le parcours de notre collection permanente, offrant ainsi une variété d'œuvres différentes. La collection permanente du musée offre ainsi un aperçu varié et complet de l'hétérogénéité des arts visuels espagnols à l'époque moderne

Une exposition en deux sections 

Promesses de l'avant-garde (1920-1940) / Promesas de vanguardia

Cette section offre un aperçu du panorama figuratif espagnol avant l'éclatement de la guerre. Les tendances telles que le cubisme, la figuration lyrique et les nouveaux réalismes, qui sont incluses dans cette section, marquent une continuité avec d'autres projets d'exposition antérieurs au Museo Carmen Thyssen, tels que " Juan Gris, María Blanchard et les cubismes " (2017), qui a passé en revue la seconde vie du cubisme entre les mains de ces artistes et des principaux représentants du nouvel art entre les années 1920 et 1920, ou " Real(isms) " (2022), qui s'est concentré sur les nouvelles figurations des années 1920 et 1930 en tant qu'exemple du premier engagement véritablement déterminé en faveur de l'avant-garde en Espagne.

L'art malgré tout (1940-1970) / El arte pese a todo

Cette section réaffirme le rôle joué par la figuration comme espace de résistance pour une modernité restée à l'état latent dans un panorama - surtout au milieu de l'après-guerre et de l'autarcie qui s'ensuivit - peu favorable aux nouveautés artistiques et déconnecté des préoccupations qui se développaient dans le reste de l'Europe.

Loin du réalisme traditionnel et académique, bien que figurative, cette peinture s'inscrit dans une continuité avec la scène d'avant-guerre, tant chez les expatriés à Paris depuis l'avant-guerre et les exilés arrivés depuis 1939, que chez ceux qui sont restés au pays et ont dû vivre avec les restrictions et les pénuries de l'époque. L'exposition reprend ce fil conducteur dans les années 1970, alors que la figuration coexistait déjà avec d'autres avant-gardes, comme l'informalisme des années 1950, et était devenue un contre-courant d'autres modernités naissantes.

Dans ce contexte, des artistes exerçant une certaine liberté créative dans des genres traditionnels, tels que le paysage ou la nature morte, sujets a priori dépourvus de contenu politique, vont émerger. C'est le cas de Zabaleta, Díaz-Caneja, Menchu Gal, Antonio López et Carmen Laffón en Espagne, et de Manuel Ángeles Ortiz et Luis Fernández à Paris, ville où les propositions les plus avancées sont nées entre les mains de Picasso, Bores ou Óscar Domínguez.

 

Une exposition avec des oeuvres de différentes collections 

Une exposition comprenant des œuvres provenant d'autres collections publiques et privées, telles que le Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, la collection Carmen Thyssen, le Museo de Arte Contemporáneo de Madrid, le Museo Patio Herreriano, le Museo Fundación Unicaja Joaquín Peinado, la collection BBVA, la collection Banco de España, la collection Zorrilla Lequerica, la Fundación Santander, la Fundación Mapfre et le Museo Casa Natal de Picasso à Málaga.

Un catalogue a été édité pour l'occasion qui comprend, outre des reproductions de toutes les œuvres exposées, un essai exhaustif de Jaime Brihuega, professeur émérite de l'Université Complutense de Madrid et l'un des plus grands spécialistes de l'art de l'avant-garde historique espagnole.