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Au Musée Thyssen : La photographie japonaise originale et révolutionnaire 1950-1970

Le musée Carmen Thyssen à Malaga présente une nouvelle exposition de photographie japonaise. Accessible du 12 juillet au 13 octobre, elle raconte le Japon post-guerre, des années 1950-1970.Le musée Carmen Thyssen à Malaga présente une nouvelle exposition de photographie japonaise. Accessible du 12 juillet au 13 octobre, elle raconte le Japon post-guerre, des années 1950-1970.
Le musée Carmen Thyssen à Malaga présente une nouvelle exposition de photographie japonaise. Accessible du 12 juillet au 13 octobre, elle raconte le Japon post-guerre, des années 1950-1970.

Le musée Carmen Thyssen, en plein cœur historique de Malaga, et sa directrice artistique Lourdes Moreno proposent une nouvelle exposition : « Materiel provocativo para pensar ». Elle est accessible aux visiteurs jusqu’au 13 octobre. La Fondation pour l’amour de l’art (Per Amor a l’Arte), représentée par Susana Lloret, a fourni cette collection intitulée « José Luis Soler Vila », nom de son défunt mari et co-fondateur. 

Une collection de photographies étonnantes et artistiques

Riche de 150 œuvres de quinze photographes japonais, la collection « José Luis Soler Vila » représente une « nouvellemanière de conter la réalité de la société japonaise », selon la directrice artistique du musée, Lourdes Moreno. Installée au premier étage du musée, l’exposition est répartie dans deux salles. 

AKIRA SATO Sin título Serie “Ojo ciclópeo”, c. 1960 Fotografía a las sales de plata Colección José Luis Soler Vila, Valencia © Akira Sato / Cortesía de Fujiko Sato
AKIRA SATO Sin título Serie “Ojo ciclópeo”, c. 1960 Fotografía a las sales de plata Colección José Luis Soler Vila, Valencia © Akira Sato / Cortesía de Fujiko Sato

Dans la Salle noble, 50 photographies d’artistes de la génération post-guerre sont exposées. Elles abordent les thèmes de la nature, de la nudité, de la sexualité libérée et des protestations étudiantes anti-américaines qui surviennent dans le pays. Plus que jamais, ces photographies racontent le moment de rupture que vit le Japon, entre les traditions ancestrales du Japon et la modernité que connaît le payspendant les années 1960-1970. 

La visite commence par deux visions lyriques de la nature. Celle de Yoho Tsuda (1923-2014), qui, dans ses premiers travaux après la guerre, au sein du club de photographie Naniwa d'Osaka, s'est intéressé à la capture d'éléments naturels à partir d'une perspective subjective et expérimentale. 

Ensuite, la visite se poursuit avec les propositions singulières du photographe, artiste et mathématicien Shigeru Onishi(1928- 1994), qui constituent un répertoire visuel frappant par son zèle expérimental. Shigeru Onishi a modifié les images dans la chambre noire, en peignant sur du papier émulsionné, en les décolorant avec de l'acide acétique et en faisant varier la température pendant le processus de décoloration.

 

DAIDO MORIYAMA Eros. Revista “Provoke” n.º 2, 1969 Fotografía a las sales de plata Colección José Luis Soler Vila, Valencia © Daido Moriyama Photo Foundation / Cortesía de Taka Ishii Gallery
DAIDO MORIYAMA Eros. Revista “Provoke” n.º 2, 1969 Fotografía a las sales de plata Colección José Luis Soler Vila, Valencia © Daido Moriyama Photo Foundation / Cortesía de Taka Ishii Gallery

L'exposition s'articule autour des principaux thèmes de la photographie japonaise de l'époque, en commençant par une galerie originale de portraits et d'expressions provocantes du nu féminin. Après la Seconde Guerre mondiale, dans une époque marquée par le traumatisme de la défaite, la crise de l'identité nationale a été mis en scène dans le choc violent entre les coutumes millénaires et la modernité, comme en témoigne la photographie de Shomei Tomatsu (1930-2012), Prostituée, Nagoya, 1958. 

TAKUMA NAKAHIRA Sin título Serie“Circulación: fecha, lugar, acontecimientos”, 1971 Fotografíaa las sales de plata Colección José Luis Soler Vila, Valencia © Gen Nakahira / Cortesía de Osiris y Taka Ishii Gallery
TAKUMA NAKAHIRA Sin título Serie“Circulación: fecha, lugar, acontecimientos”, 1971 Fotografíaa las sales de plata Colección José Luis Soler Vila, Valencia © Gen Nakahira / Cortesía de Osiris y Taka Ishii Gallery

Dans l'espace dédié au corps de l'exposition, le regard puissant et le souffle conceptuel de l'imaginaire du photographe DaidoMoriyama représente les bas-fonds de Tokyo. Il s'agit d'images très contrastées, au grain éclatant, où le flou est souvent utilisé pour la valeur stylistique. Dans la même orbite se trouve Tamiko Nishimura (1948), auteur d'un langage poétique raffiné.

Portraits féminins d’Akira Sato, photographies nues de Nobuyoshi Araki, prisons et monastères par Ikko Narahara, manifestations antiaméricaines par Takashi Hamaguchi et Hiroshi Hamaya, villes dévastées d’Hiroshima et de Nagasaki par Kikuji Kawada, modernité de Tokyo par Yutaka Takanashiou, encore rencontre entre la culture occidentale et japonaise par Miyako Ishiuchi… La Salle Noble compte encore d’innombrables artistes et photographies passionnantes à découvrir !

Pour la suite de l’exposition, l’Espace ArteSonado se concentre sur les œuvres du photographe Takuma Nakahira, chef de file du mouvement « Provoke », nom donné à cecollectif de photographes si singuliers. L’artiste présente son projet « Circulation : Date, Place, Events » (Circulation : date, place, évènements) à la 7ème Biennale de Paris en 1971. Comme dans une sorte de journal des déambulations de l'auteur, il expose une chronique en temps réel de Paris et de lui-même. Il a photographié, développé et exposé (encore humides, fraîches de la chambre de développement) les images de chaque journée qu’il passait à Paris. Au fur et à mesure que le photographe se déplace dans la ville, ses photographies passent du négatif au tirage, du laboratoire à l'exposition, de son regard à celui des spectateurs qui passent devant l'installation, qui change tous les jours. Ces images instantanées ont également fini par être éphémères, puisqu'en 1973, Takuma Nakahira a détruit tous ses négatifs. Leur récupération récente a permis de rééditer cette expérience photographique unique, que l'installation dans notre salle évoque, invitant une fois de plus à la circulation des photographies et des visiteurs.

 Ces œuvres représentent un nouveau langage dans la photographie mondiale et dans la société japonaise

Dans les années 1960, le Japon est perdant de la seconde guerre mondiale, soumis à deux bombes atomiques meurtrières et en pleine transformation sociale et économique. Dans ce contexte, des artistes nés dans la génération post-guerre « captent la réalité du Japon des années 1960 et 1970et content l’histoire sociale du pays », explique Lourdes Moreno, directrice artistique du musée Carmen Thyssen. La plupart des artistes exposés sont regroupés dans deux mouvements japonais : l’agence VIVO, active entre 1968 et 1970, et la revue Provoke qui a édité trois numéros entre 1968 et 1970. Ces mouvements, pourtant très limités dans le temps, ont participé à une transformation artistique du langage photographique dans le monde, comme l’affirme la directrice artistique du musée.

Les artistes font de la photographie expressionniste, ils montrent la réalité à travers l’expression. C’est un tournant historique, la culture japonaise a un héritage millénaire et a été peu influencée par d’autres cultures. Ainsi, cette rupture photographique est singulière dans cette culture

Les jeunes artistes photographient un « nouveau Japon », allant des transformations économiques, aux conséquences de la guerre jusqu’aux protestations étudiantes et sociales qui secouent le pays, selon Lourdes Moreno.

Les changements dans la société japonaise accompagnent cette rupture dans la manière de raconter l’art

Les artistes Hamaguchi et Hamaya ont par exemple choisi d’illustrer les révoltes et les protestations étudiantes antiaméricaines qui secouaient le pays dans les années 1960-1970. Le photographe Kawada a quant à lui illustré les conséquences des bombes atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki. La modernisation du Japon a été photographié par l’artiste Moriyama avec une série de photographies en couleurdes rues japonaises.

« Cette collection est un hommage à mon mari »

Le musée a travaillé en étroite collaboration avec la Fondation pour l’amour de l’art, crée en 2014 par Susana Lloret et son époux José Luis Soler Vila, décédé brutalement en juin dernier. « Je n’aurais jamais pensé que cette collection, sur laquelle nous travaillons avec attention depuis des mois, deviendrait un hommage posthume à mon mari. », déclare Susana Lloret, émue. Les époux avaient bâti cette fondation pour diffuser et de partager l’art, notamment à l’attention des jeunes défavorisés.

José Luis Soler Vila a passé des années à voyager et à former cette collection. C’est la première fois qu’elle est exposée et je suis fière de partager cette collection avec vous

Vous pouvez décharger 👉 Le guide de l’exposition 

Le musée Carmen Thyssen vous ouvre ses portes pour cette singulière exposition à travers le Japon post-guerre.Ces photographies japonaises illustrent un moment singulier dans l’art et la société japonaise des années 1960-1970… Venez le découvrir !

 

Informations pratiques
Fini le13oct.

Jusqu'au 13 oct. à 20:03

Adresse

Plaza Carmen Thyssen
Málaga
29008 Málaga

Horaires

Le Musée vous accueille du mardi au dimanche, de 10 heures à 20 heures. Entrée générale : 11 euros / Entrée réduite : 7 euros / Entrée de groupe : 9 euros

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