L'Inclusion à l'école est une des priorités du gouvernement. Mais comment bien inclure les élèves dans le réseau AEFE et MLF à l'étranger ? C'était l'objet d'un colloque organisé par l'AEFE et la Mission Laïque Française lors de la semaine des Lycées français du monde.
En présence de Samantha Cazebonne, députée des Français à l'étranger, d'Olivier Brochet, Directeur de l'AEFE en collaboration avec la Mission Laique Française, ce colloque réunit des membres des communautés éducatives du réseau AEFE ainsi que des acteurs majeurs du domaine de l'inclusion.
En préambule, Olivier Brochet, Directeur de l'AEFE, a souligné le travail de l'OBEP – Observatoire pour les Élèves à Besoins éducatifs Particuliers – une base de données précieuse qui a permis d'éditer une brochure avec tous les besoins particuliers des élèves, et ce afin d'être au plus proche de la réalité du terrain.
Des écoles plus inclusives
Ils sont 21.500 élèves à besoins particuliers et représentent 6% des élèves du réseau AEFE. Pour eux, « la France doit déployer ce qu'il y a de meilleur » selon les mots de Samantha Cazebonne, venue présenter une série de propositions visant à concrètement équiper les écoles et la communauté scolaire à mieux prendre en charge et intégrer ces élèves.
Ne pouvant participer physiquement, le secrétaire d’État auprès du Ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Lemoyne a tenu à rappeler la loi fondatrice sur l'inclusion de 2005, une école qui croit en l'égalité des chances et qui est toujours plus « inclusive ». Il a néanmoins rappelé, que les politiques d'inclusion sont « toujours plus difficiles à conduire à l'étranger que sur le territoire national, compte tenu des législations qui peuvent différer. »
Dans un enregistrement vidéo, le Ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, Jean-Michel Blanquer a également tenu à exprimer sa volonté d'accompagner le développement du réseau AEFE qui a, selon lui, «pris un peu de retard », et a ajouté que « de grands progrès qualitatifs ont été faits en France, ce qui donnera une impulsion pour le réseau à l'étranger. » L'accent sera mis notamment, sur la formation des professeurs, des accompagnants et plus largement de la communauté scolaire. Aussi, les modalités de « passage » des examens seront réévaluées afin de les adapter au mieux aux besoins des élèves.
Adapter l'enseignement à l'étranger aux cultures locales
Il s'agit de placer les enfants à besoins particuliers au cœur des préoccupations des écoles du réseau AEFE et au cœur de l'action des organisations et des Institutions autour de ce projet, en gardant à l'esprit les limites culturelles de chaque pays.
Selon Jean-Christophe Deberre, Directeur Général de la Mission Laïque Française, l'AEFE est un réseau français dont les lois ne peuvent être imposées à l'étranger. Il ajoute que la pédagogie est un art éclairé par les sciences et qu'il est important pour le corps enseignant de s'approprier la « différence » des élèves locaux.
Il regrette que l'école française à l'étranger soit encore un « marqueur social », en raison d'un enseignement trop cher et en raison du peu d'inclusion des langues locales.
Quels outils pour aller vers plus « d'inclusion » ?
Lors de son intervention, Samantha Cazebonne a tenu à faire le lien entre « homologation » et « inclusion », puisque désormais ce dernier devient un critère plein et entier parmi les critères d'homologation.
Elle souhaite également l'élaboration d'une « charte de l'accompagnant », où les valeurs du réseau sont rappelées et les pratiques de l'accompagnant encadrées. Une plate-forme en ligne serait mise en place pour mutualiser les CV des accompagnants, et ainsi faciliter la recherche des familles.
Elle plaide pour inclure les frais des accompagnants, qui sont rappelons-le, à la charge des familles, comme faisant partie des frais de scolarité (bourses).Enfin, elle rappelle que le coût trop élevé des études à l'étranger, exclue les familles moyennes de ces écoles sans forcément offrir d'alternative.