Voilà 30 ans tout juste que la filiale du groupe BPCE (Banque Populaire Caisse d'Epargne) aide les entreprises françaises à traverser les Pyrénées, proposant en Espagne une palette de prestations, au service de leur croissance organique ou de leur croissance externe.
Une douzaine de personnes se charge à Madrid de mener à bien cette mission, à la tête desquelles œuvre un duo franco-espagnol, formé du Français Diego Daccarett, DG de Pramex Espagne, et de l'Espagnol Victor Del Peso, Directeur Corporate Management. "Nous aidons à l'internationalisation de nos clients en leur assurant un accompagnement de proximité, marqué par la biculturalité de notre démarche", résument-ils. Les deux hommes se rejoignent dans une philosophie où le service joue un rôle prépondérant. Pour l'Espagnol, la démarche se traduit par un partage constant de son savoir-faire, avec notamment des sessions de formation, réalisées en métropole, directement chez ses clients. Pour le Français, c'est aussi une certaine forme d'art de vivre qui est en jeu. Une idée du dévouement et du patriotisme entrepreneurial forgés au cours de longues années passées loin de la France, qui font de ce non conformiste un féru défenseur des valeurs tricolores, mais aussi un esprit critique et libre, formé en France mais également en Angleterre et aux Etats Unis, capable de remettre en cause ce que la plupart donnent pour acquis. "Je n'achète aucun modèle complet", défend-il, "il faut savoir apprécier le meilleur de chaque culture".
Les entreprises françaises ont de bonnes raisons pour s'intéresser à l'Espagne
Alors que le Baromètre 2019 de l'implantation à l'international vient juste d'être publié, et que l'Espagne s'y distingue cette année encore comme une des destinations privilégiées des entreprises françaises, les équipes de Pramex s'inscrivent donc, indépendamment du regain d'intérêt que suscite le marché depuis la sortie de crise, dans un accompagnement au cas par cas, ancré dans la pérennité et le long terme. "Les entreprises françaises ont de bonnes raisons pour s'intéresser à l'Espagne", décrypte néanmoins Diego Daccarett, qui énumère les avantages du marché : proximité géographique, compatibilité culturelle, appartenance à la zone euro, et, last but not least, croissance supérieure à la moyenne européenne. De fait "la présence française outre-Pyrénées est historique", et la France fait partie des principaux investisseurs dans le pays. "La tendance veut que les PME françaises aient tendance à choisir de s'implanter plutôt que d'exporter", souligne le responsable de Pramex Espagne. "Et elles font le choix de s'internationaliser dans plusieurs pays en même temps. Une destination n'est pas exclusive des autres".
Les projets fonctionnent en moyenne au terme de 2 ou 3 ans de présence dans le pays
Une tendance qui n'empêche pas le DG Espagne d'émettre certains bémols. "L'appréciation du timing est une des clés de la réussite de l'implantation dans le pays", juge Diego Daccarett, pour qui les structures hexagonales partant à la conquête du marché ibère ont trop souvent tendance à envisager l'Espagne comme une destination acquise à leur cause. "Les projets fonctionnent en moyenne au terme de 2 ou 3 ans de présence dans le pays et il ne faut pas sous-estimer l'effort et l'investissement à fournir pendant cette période, pour arriver à ces fins", rappelle-t-il. "On a tendance à croire que tout est compatible et que tout s'y fait de façon beaucoup plus détendue, de telle sorte que l'on perd parfois l'humilité nécessaire à une démarche à l'international".
En 2018, une majorité d'implantations se sont faites dans la capitale (46%) ou en Catalogne (34%), avec une prépondérance pour les secteurs de l'informatique, du commerce et de la grande distribution, du conseil, mais aussi notamment dans l'agroalimentaire ou le tourisme. Si 70% de ces projets ont eu lieu dans le cadre d'une création de filiale, 30% ont correspondu à une opération d'acquisition. Avec depuis près de 5 ans une branche dédiée au conseil dans les opérations de fusion-acquisition, Pramex Espagne agit en effet sur les deux leviers de l'internationalisation. "Il s'agit d'opérations de longue haleine, qui durent entre 12 et 24 mois, et au cours desquelles nous identifions les cibles et aidons à leur acquisition", déchiffre Diego Daccarett. Le regain d'intérêt des acteurs internationaux sur le marché ibère a contribué à ce que "les PME soient en concurrence avec les fonds d'investissement", certes, "mais cela ne nous empêche pas de boucler des opérations". D'autant que "l'on constate que les délais restent plus courts qu'en Allemagne, par exemple", rebondit Daccarett. Le DG Espagne peut à cet égard s'appuyer sur l'expérience et la mise en commun d'un réseau présent sur les 5 continents. Il a récemment coordonné au sein du groupe la publication d'un ouvrage essentiel pour les entreprises ayant des visées hors de l'Hexagone, "Accélérons à l'international", qui reprend les conseils d'entreprises accompagnées par Pramex et les facteurs clés du succès de l'internationalisation. Parmi ceux-là, on retiendra 9 points essentiels :
1 - Faire de l'international la priorité stratégique pour l'entreprise
2 - La diversification et la priorisation des pays cibles en cohérence avec le modèle économique de l'entreprise
3 - Le choix de modes d'internationalisation adaptés
4 - La bonne estimation des coûts, risques et délais du processus d'implantation
5 - Le choix de la bonne personne pour diriger l'implantation
6 - La création d'un écosystème performant avec les partenaires externes
7 - L'appui sur une structure transverse de support et de contrôle
8 - L'établissement d'une gestion des ressources humaines véritablement internationale
9 - Le focus mis sur la trésorerie et la création de valeur financière en local.
Je crois fermement que dans un monde toujours plus dur, l'entreprise doit être un lieu où les employés peuvent s'épanouir
Car avec un fort ancrage régional en France, constitué par les réseaux Banque Populaire et Caisse d'Epargne, Pramex est un acteur majeur de l'économie hexagonale, qui depuis désormais 35 ans accompagne les clients des banques du groupe BPCE dans leur démarche d'internationalisation. Dans ce contexte, sur une quinzaine d'implantations actives en dehors de l'Hexagone, l'Espagne a été, avec les Etats-Unis, le premier bureau à être monté à l'étranger, preuve du poids que représente le pays au sein du groupe. En mai dernier, la structure a fêté ses 30 années d'activité au sud des Pyrénées, dans ses nouveaux locaux flambants neufs de la calle Serrano, à Madrid, où sur quatre étages sont regroupés les quelque 150 employés du groupe BPCE, dont notamment la banque Natixis. A cette occasion l'agence s'est entourée de ses clients et partenaires, en présence du Comité de direction parisien et de son Directeur Général André Lenquette. "Nous devons maintenir un niveau d'exigence élevé pour servir nos clients selon les niveaux de qualité attendus" a déclaré à cette occasion le DG de Pramex. "La communication et la qualité seront des éléments clés, dans un environnement toujours plus compétitif, pour gagner de nouveaux clients". André Lenquette a en outre souligné l'importance accordé à une valeur humaine : "la bonté". "Je crois fermement que dans un monde toujours plus dur, l'entreprise doit être un lieu où les employés peuvent s'épanouir".
Nous avons participé à la création directe ou indirecte d'emploi en Espagne, mais aussi à la création de valeur en France
"Nous sommes un acteur spécialisé dans l’accompagnement des d'entreprises françaises (PME, ETI, startups) dans le pays. Nous avons participé à la création directe ou indirecte d'emploi en Espagne, mais aussi à la création de valeur en France", juge pour sa part Diego Daccarett. "Avec notre activité 'Corporate Management', nous accompagnons une centaine d'entreprises, avec des dizaines de millions d'euros de chiffre d'affaires et plusieurs centaines d'employés à la clé", complète Victor Del Peso. Cet Espagnol natif de Seine Saint Denis (93) dispose du profil idéal pour comprendre et résoudre les problèmes des structures françaises disposant d'une filiale en Espagne, mais aussi pour former ces dernières aux bonnes pratiques spécifiques au marché espagnol. Sa biculturalité lui permet de décrypter pour ses interlocuteurs français toute une série de prestations réalisées par Pramex, allant de la gestion de la comptabilité à l'établissement des payes, en passant par les déclarations fiscales. Une prestation délicate, tri- voire quadripartite, entre la maison mère, la filiale et les acteurs locaux -administration, fisc, banque, notaire, sécurité sociale, etc.- qui permet in fine au mandataire social de garder le contrôle de sa structure en Espagne, un élément "crucial" dans la réussite de l'implantation. "Il arrive souvent que les intérêts de la maison mère et de la filiale divergent", expliquent les dirigeants de Pramex. "Nous sommes là pour assurer à la structure française le maintien du contrôle sur les éléments vitaux de son implantation à l'étranger, tout en décryptant, en expliquant et en formant aux spécificités du pays".