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"Nous sommes un laboratoire des PME françaises implantées en Espagne"

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Écrit par Vincent GARNIER
Publié le 10 janvier 2021, mis à jour le 11 janvier 2021

La pandémie a-t-elle affecté l'intérêt des entreprises françaises pour l'Espagne en 2020 ? L’équipe madrilène de Pramex International, leader français du conseil en implantation internationale, est en la matière directement impliquée.

 

Spécialisée dans la gestion comptable, fiscale et paie pour les PME françaises à la conquête du marché espagnol, Pramex accompagne également ses clients dans des opérations d’acquisition. "Nous sommes des accompagnateurs de terrain pour les entreprises françaises s’implantant en Espagne", explique Diego Daccarett, DG de Pramex dans le pays et délégué à Madrid de l'OSCI, la fédération des entrepreneurs du commerce international. 

De fait, avec plus d’une centaine de projets en Espagne, Pramex collabore avec un volume d'entreprises qui, rapporté notamment aux 1.300 firmes françaises actives au sud des Pyrénées, reste un échantillon significatif de la présence -et de l'appétence- hexagonale dans le pays de Cervantès. Un échantillon qui n'en demeure pas moins une jauge intéressante à l'heure d'évaluer l'impact de la crise du Covid sur le comportement à l'export des entreprises françaises, d'autant que Pramex dispose d'une quinzaine d'implantations dans le monde, et donc un regard global du comportement de ces dernières. "Au niveau mondial, l’appétit pour la Chine et les USA demeure fort", relève ainsi Diego Daccarett, "mais ce sont des destinations qui impliquent une certaine taille, des projets d’une dimension structurante, avec des niveaux d'investissement supérieurs à ceux qu'implique un développement vers les marchés européens notamment". 

A contrario, l'Espagne, grand marché de proximité, à risque limité, constitue une destination incontournable pour les entreprises de taille moyenne qui se lancent à l'international, comme le mesure le Baromètre International publié annuellement par Pramex. Malgré la crise, les fondamentaux du pays ne devraient pas drastiquement changer, observe Diego Daccarett. "S'être investi en Espagne, cela a de la valeur et nous conseillons aux entreprises qui sont déjà présentes de ne pas défaire leurs positions trop tôt. On l'a vu avec la crise immobilière de 2008 : des structures sont parties pour ensuite revenir".


S'être investi en Espagne, cela a de la valeur

"En 2020, nous n'avons pas chômé", rapporte le DG Espagne. "Nos clients on été touchés par la crise à des degrés différents en fonction de leur secteur d’activité et tous se sont avérées particulièrement demandeurs de conseil". "Notre objectif étant d’accompagner au plus près des inquiétudes et des demandes de nos clients, dans un contexte de stress indéniable de ces derniers", indique Diego Daccarett. "Ce travail de gestion de crise constitue un bon exercice pour qui vise une relation de proximité avec ses clients", analyse-t-il. Cela dit, "la gestion de la crise a été très tendue même si l’équipe était prête au télétravail, elle a exigé de tous une flexibilité accrue et un effort supplémentaire pour maintenir le niveau de service et de qualité qui nous diférentient". D'autant que "la situation implique une relation plus lente et plus complexe avec l'administration espagnole ou les banques : chaque processus, de la comptabilité aux déclarations en passant par l’enregistrement d’une société ou l’obtention du NIE ou la signature éléctronique, a été perturbé". 


Un bon nombre de projets d'implantation

En parallèle de cette dynamique de gestion de crise, "nous avons étés surpris par un bon nombre de projets d'implantation, dans des domaines variés, allant des logiciels dans la santé aux services après vente". En dépit de l’impact massif de la crise sanitaire, l'intérêt des entreprises françaises pour l'Espagne n'a pas décru, donc. Les projets d'acquisition quant à eux, continuent aussi : "On vient de signer deux lettres d'intention", décrypte Diego Daccarett, "et il y a d'autres opérations dans les tuyaux". Reste à savoir comment seront calculées les valorisations. "Vu que 2020 aura été une année atypique, nous devrons anticiper aux mieux la performance 2021", explique Daccarett. 


Difficile pour autant de disposer d'une vision prospective claire pour 2021, quid des mois à venir ? 

Il est évident que, malgré le vaccin qui est un "game changer" et le plan de relance européen qui rassure les entreprises, l'évolution sanitaire du pays et de la zone Europe influencera notablement le comportement de ces dernières. Dans un contexte d'incertitude bien malin qui pourrait sans faillir prévoir comment aura lieu la reprise en 2021. Pour Pramex, si en dépit de la pandémie, "de nombreux voyants sont au vert" on reste prudent. "En 2021, il doit y avoir un rebond", estime Diego Daccarett. "C'est une réaction mécanique, logique", complète-t-il. "Au printemps, les banques vont passer les bilans 2020 à la loupe. In fine, ce sont en partie les banques qui décideront quelles entreprises seront viables, et lesquelles ne seront pas sujets de crédit. Il y aura forcément de la casse". Il y aura aussi transformation, à n'en point douter pérenne, de certains acquis. "On observe des éléments récessifs dans les budgets, à l'instar des transports, du fait de la réduction des déplacements, au profit d'autres lignes du compte de résultat, qui bénéficient de la situation, comme les investissements en technologie", analyse par exemple Diego Daccarett. 


Il y aura certainement des opportunités à réaliser

Globalement, "le tissu résiste, sans surprise surtout dans les services technologiques BtoB", observe encore le DG de Pramex Espagne, qui estime qu’une très grande majorité de sa clientèle continue à jouir d'une situation saine, en dépit des difficultés de certains secteurs. "Le dispositif d'accompagnement publique en France et à l'export a un effet positif sur le mental et la liquidité des entreprises françaises", juge-t-il par ailleurs, "et la majorité de nos clients travaillent avec la Team export et BPI France". "Cet ensemble de dispositifs, qui aident au financement de la dette, à l'equity ou à l'assurance prospection créée un climat positif. A ce stade, il y a une solidité et une confiance des entreprises françaises, qui n'a pas d'équivalent en Espagne", développe-t-il encore. Avec "cette mentalité de conquête de l'international" propre à la culture actuelle de l'entreprise française, 2021 verra lesdites entreprises certainement mieux capitalisées que leurs homologues au sud des Pyrénées. "Il y aura certainement des opportunités à réaliser", conclut Diego Daccarett.


Pramex International, filiale du groupe BPCE, est le leader français du conseil en implantation internationale et en transactions dédié aux entreprises de taille moyenne et intermédiaire, numéro 1 sur la gestion de filiales étrangères de PME et ETI. Télécharger le Baromètre International ici.

L’OSCI, les Opérateurs Spécialistes du Commerce International, est la fédération des entrepreneurs du commerce international. Elle regroupe les Sociétés d’Accompagnement à l’International (SAI) et les Sociétés de Commerce International (SCI). La Fédération | OSCI, les entrepreneurs de l'international


 

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