A l'initiative de la Chambre de Commerce Franco-Espagnole, et dans le cadre du 130e anniversaire de l'institution, plus de 150 membres ont participé, la semaine dernière, à un forum organisé au sein du Congrès des députés à Madrid. Avec en ouverture l'allocution de la présidente de la chambre basse, Francina Armengol, la rencontre constituait l'occasion de débattre sur les enjeux entrepreneuriaux, notamment ceux des entreprises françaises présentes en Espagne, notamment aussi à l'aulne de l'innovation technologique, de la responsabilité sociale ou de la recherche de talent, le tout dans un contexte économique incertain. La manifestation aura aussi permis de symboliser les revendications que l'univers entrepreneurial entend faire valoir auprès de la sphère politique.
La rencontre a débuté par l’atelier "Innover pour être compétitif : la transformation technologique comme moteur de croissance", où les représentants des entreprises technologiques –ATOS et MásOrange– ont souligné que les grands défis pour accélérer l’innovation et la transformation numérique sont la rapidité et la collaboration public-privé. Ils ont également ajouté l’importance de trouver un équilibre en matière d’intelligence artificielle, permettant de concilier croissance, efficacité et avenir professionnel des personnes.
Le deuxième atelier, intitulé "Entreprises responsables, avenir durable : le défi d’intégrer la croissance à l’impact environnemental", a mis en avant l’importance pour l’administration de transmettre un message clair sur l’opportunité que représente la durabilité comme avantage compétitif et levier de transformation économique. Des dirigeants d’entreprises telles que Saint-Gobain, TotalEnergies, Veolia ou L’Oréal ont souligné lors de cette table ronde l’importance de tirer parti de l’économie circulaire pour transformer les entreprises et les rendre plus compétitives, demandant pour cela une réglementation permettant une nouvelle approche des produits et des matières premières.
De plus, lors de l’atelier consacré à la durabilité, il a été souligné que la transition énergétique doit prendre en compte la neutralité technologique, en misant sur les énergies dont les sources de production ont le plus de potentiel en Espagne. Concernant l’aspect réglementaire, il a été mentionné que les technologies énergétiques sont globales et il a été demandé qu’il n’y ait pas d’obstacles réglementaires au niveau local ou régional, tout en réclamant une gestion efficace de l’eau, élément critique pour le développement de tout secteur.
Le troisième atelier s’est concentré sur le talent comme élément crucial de la compétitivité et de l’employabilité, et ses intervenants ont conclu que le talent devrait être placé au centre de la stratégie économique du pays. Des dirigeants d’entreprises telles que Carrefour, AXA ou ESCP ont insisté sur l’importance que l’administration publique favorise une plus grande agilité et flexibilité dans les processus pour attirer des talents de l’étranger et mette en place des politiques de formation alignées sur l’excellence et la compétitivité. Des défis spécifiques visant à réduire les taux de maladies mentales sur le lieu de travail ont également été évoqués.
La présidente du Congrès et le président de la Chambre de Commerce Franco-Espagnole, également directeur général de Renault en Espagne, Sébastien Guigues, ont ouvert l’événement. Ce dernier a profité de son intervention pour mettre en valeur l’important rôle des entreprises françaises dans l’économie espagnole, la France étant le troisième investisseur en Espagne, le premier employeur étranger, ainsi que la première destination des exportations espagnoles. Francina Armengol quant à elle a souligné l’importance des relations avec le pays voisin, indiquant que certains des événements vécus, comme le Coronavirus, la guerre en Ukraine ou même la guerre commerciale, démontrent l’importance de la solidarité entre pays et la nécessité de travailler ensemble.
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