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Marc Cerdan : "Le français a le vent en poupe"

marc cerdan Fondation Alliance Françaisemarc cerdan Fondation Alliance Française
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Écrit par Armelle Pape Van Dyck
Publié le 15 octobre 2019, mis à jour le 16 octobre 2019

Le Secrétaire Général de la Fondation Alliance Française, en visite à Madrid, a souligné l’augmentation de l’enseignement et de la certification de la langue de Molière en Espagne, ce qui prouve que le français n’est pas en concurrence avec l’anglais, mais est bien complémentaire.

 

Il existe actuellement 834 Alliances Françaises, présentes dans 132 pays, ce qui représente à peu près 500.000 étudiants, pour un corps enseignant de plus de 9.000 collaborateurs. Et la tendance est à la hausse. Chaque année se créent une dizaine d'Alliances Françaises même si d'autres disparaissent. La concurrence est dure, en particulier avec les écoles de langues privées et l’irruption d’Internet. Marc Cerdan, Secrétaire Général de la Fondation Alliance Française, reste cependant confiant. "L’enjeu pour les Alliances Françaises est de rester compétitives et attrayantes. L’activité d'enseignement et de certification est bien sûr le cœur du métier de l'Alliance Française mais sa valeur ajoutée réside dans l’action culturelle de ces petits bouts de France dans les pays où elle enseigne. Il ne s'agit pas seulement d’une éducation de qualité, mais également d'une ouverture sur le monde".


Il ne s'agit pas seulement d’une éducation de qualité, mais également d'une ouverture sur le monde

L’Alliance française est une marque à la fois mondiale et très ancienne, puisqu’elle est née en 1883, dans le but de renforcer le rayonnement culturel français à l’étranger après la défaite de 1870. La finalité de l'Alliance Française est donc aussi de promouvoir certaines valeurs de dialogue interculturel, de laïcité, de diversité. Ceci est particulièrement vrai dans certaines régions du monde où l’on pourrait penser que les Etats-Unis imposent leur culture. "Historiquement, – rappelle Marc Cerdan- l'Alliance Française a une certaine influence en Amérique Latine. Nombre d’anciens élèves qui sont par la suite devenus des figures du monde de l’université, de la politique ou de l’entreprise ont signalé que l'Alliance Française leur avait ouvert les yeux sur une autre vision du monde que celle de leur omniprésent voisin nord-américain. L'Alliance Française est considérée là-bas comme un lieu d'ouverture. D’ailleurs, lorsque Castro a pris le pouvoir a Cuba, la seule structure occidentale qui est restée ouverte est l'Alliance Française, parce que Che Guevara avait étudié dans une Alliance à Buenos Aires". 

 

Che Guevara avait étudié dans une Alliance à Buenos Aires

 

En Amérique Latine où l’AF est présente depuis 130 ans, le réseau compte plus de 250 associations, ce qui représente environ 160.000 apprenants. Lima, par exemple,  est la première du monde en nombre d'étudiants et il existe de très grandes structures, qui sont de véritables PME avec entre 200 et 350 employés, dans d’autres pays comme le Brésil ou le Mexique. 

En Asie les Alliance Française se sont énormément développées depuis les années 80 et leur présence est particulièrement significative en Chine et en Inde, qui est devenu en peu de temps le premier pays en terme de d’apprenants. Viennent ensuite le Mexique, les États-Unis, Madagascar et la Chine. Les Etats-Unis restent le pays où il y a le plus d’Alliances. 


L’Espagne constitue pour l’Europe le troisième réseau le plus dense en nombre d'Alliances Françaises et le deuxième en nombre d'élèves

Avec une telle présence, la Fondation Alliance Française, créée il y a douze ans, est indispensable pour coordonner, animer et réguler le réseau mondial des 834 Alliances qui doivent œuvrer chaque jour en faveur de la langue française et des cultures francophones. La Fondation est dépositaire de la marque "Alliance Française" et elle contribue donc à assurer qu’à Katmandou comme à Nairobi ou à Séoul, la qualité des cours dispensés et des événements culturels proposés soit au rendez-vous. "Toutes les Alliances doivent suivre une charte des valeurs et de bonnes pratiques –explique Marc Cerdan-. Il n'y a pas de lien hiérarchique. Nous sommes une petite équipe, mais avec de grandes missions : animer le réseau, lui donner les moyens d’exister, de mutualiser et de travailler ensemble". 

Pour en revenir à l’Espagne, elle constitue pour l’Europe le troisième réseau le plus dense en nombre d'Alliances Françaises et le deuxième en nombre d'élèves. Enfin, elle occupe la 13eme place dans le monde. L'Alliance Française compte plus de 11.000 élèves et 550.000 heures d’enseignement, avec une progression de presque 10% sur l’année antérieure. Le nombre de certifications est également révélateur de la place du français en Espagne, puisqu’il augmente ces dernières années (7% en 2018). L'Espagne est ainsi le 3e pays au monde en nombre de diplômes DELF et DALF, derrière l'Allemagne et l'Italie. Et l’Alliance Française tire parfaitement son épingle du jeu puisque du total des certifications délivrées en Espagne par les organismes habilités, la moitié correspond à l’AF, avec plus de 17.000 diplômes. 

Ces chiffres montrent la puissance de l'Alliance Française en Espagne et le chemin parcouru depuis ses débuts. Créée en 1984 à Alcala de Hénares, la première Alliance Française à Madrid se limitait à donner des cours aux entreprises françaises établies à Madrid, qui commençaient à débarquer en force en Espagne. On compte maintenant 21 Alliances réparties dans toute l’Espagne et leur clientèle n'est plus seulement formée de cadres mais d’un large public qui va de 7 à 77 ans… ou plus!


Tout le monde parle plus ou moins bien l'anglais, mais sur le marché du travail, qui est de plus en plus compétitif, il faut une deuxième langue étrangère d'envergure

"Il ne faut pas oublier que le français est la deuxième langue étrangère enseignée en Espagne –souligne Marc Cerdan- et que 24 % du public scolarisé apprend le français. Les entreprises françaises sont très présentes en Espagne, en particulier à Madrid, et le français est un atout qui marque la différence pour pouvoir trouver un poste de travail. Avec l'anglais, on n'est plus dans la logique de concurrence mais de complémentarité. Tout le monde parle plus ou moins bien l'anglais, mais sur le marché du travail, qui est de plus en plus compétitif, il faut une deuxième langue étrangère d'envergure. Sur un CV, à diplôme égal, avoir une langue supplémentaire dénote un esprit d'ouverture et une curiosité intellectuelle qui fait mouche".

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