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Á cheval sur ses traditions, Séville maintient ses balades en calèche

Au grand bonheur des associations de défense des animaux, le maire de Malaga avait annoncé début octobre mettre un terme aux balades en calèche dans la ville. La décision n’a pas pour autant inspiré l’Espagne toute entière à lui emboîter le pas, en témoigne l’exemple de Séville, la capitale de la région andalouse.

Promenade en carrosse dans le centre de Séville ©Arthur VenotPromenade en carrosse dans le centre de Séville ©Arthur Venot
Promenade en calèche dans le centre de Séville ©Arthur Venot
Écrit par Arthur Venot
Publié le 24 novembre 2025

L’Andalousie divisée face au destin des diligences

Depuis l’annonce du maire de Malaga, Francisco De la Torre, d’arrêter l’activité des balades en carrosse proposées dans la ville dont nous vous parlions ici début octobre, le sujet est devenu tendance et a été adressé dans plusieurs journaux locaux. Pour autant, la ville de Séville n’en démord pas et ne compte forcer personne à mettre le pied à terre.

Bien entendu, les associations de défense des animaux, ou encore le parti plaidant pour les droits de ces derniers, PACMA, se sont réjouit de la décision du maire de Malaga, qui invoquait ”Le bien-être et la sécurité des animaux” comme raison de cet arrêt direct. Pour autant l’on peut se demander si couper court est le bon choix, puisque certains pratiquants ayant encore plus de 10 ans d’exercice devant eux, et devront donc être compensés en liquide d’une somme de 125 380€ chacun. Puisqu’il y avait en vigueur encore 25 licences autorisant la réalisation de ses balades, le calcul est vite fait : on dépasse les trois millions d’euros de compensation à distribuer.

Le contre-exemple de Séville

La capitale andalouse n’a eu que faire des applaudissements prodigués à Malaga pour sa bien-pensance, et a préféré monter sur ses grands chevaux en invoquant ”une tradition plus ancrée et profonde des carrosses tirés par chevaux”. En effet, outre la tradition, la ville jouit aussi d’un intérêt commercial certain autour de cette activité touristique : le centre de Séville regorge de lieux pittoresques à découvrir, et sous le soleil andalou, marcher n’est pas toujours une solution commode : une promenade à cheval paraît donc l’entre-deux parfait entre la moiteur d’un bus de ville et la sécheresse qui vous attendrait si vous entrepreniez une après-midi de promenade dans la ville, au coeur des terres en pleine Andalousie : la chaleur est ici plus prenante encore qu’en bord de mer.

Un cheval de trait à l’arrêt aux abords de la Cathédrale de Séville ©Arthur Venot
Un cheval de trait à l’arrêt aux abords de la Cathédrale de Séville ©Arthur Venot

En dehors de ces justifications économiques, Séville se veut suivre les directives mises en avant par ‘le collège des vétérinaires espagnols’ qui propose de réguler, mais de garder en place ces activités. Ainsi, entre autres choses, l’organisation préconise de mettre en place des abris pour les équidés qui soient à l’ombre, et de leur fournir en toute occasion de l’eau en quantité suffisante.

Pour autant, certains sont plus sceptiques face aux décisions Sévillannes, et demandent un vote municipal, ouvert public et transparent pour connaître l’avis des citoyens de la ville sur ces promenades en carrosse et leur futur dans l’agglomération

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