Située au large de la côte ouest de Sumatra séparée par le détroit de Mentawai, la petite île de Nias est réputée aujourd’hui pour ses spots de surf, mais également pour ses villages traditionnels et sa culture mégalithique. Sur l’île, on distingue trois types d’habitat ou Omo Hadda, maisons de clans.
Les habitants de Nias, les Ono Niha, ont la réputation d’avoir été de féroces guerriers et des coupeurs de tête avertis. Le mode sociétal repose sur un système de castes, on pouvait gravir les échelons en collectant un nombre de têtes important. Les commerçants chinois, portugais et arabes ont commercé avec les habitants de l’île très tôt dans l’histoire. Mais ce sont les marchands venus d’Aceh et sans aucun doute les Hollandais qui sont venus chercher ce que l’île avait de plus cher : les hommes. L’esclavage était courant jusqu’au 19ème siècle, l’or dont les habitants étaient friands était la monnaie d’échange.
Le tremblement de terre de 2004, mais surtout celui de 2005 ont fait plus de 1000 morts sur l’île et détruit de nombreux villages côtiers. La reconstruction de ces villages a permis de refaire la route qui mène depuis la capitale Gunung Sitoli au sud de l’île où l’on trouve des villages perchés avec une architecture toute particulière.
Une culture mégalithique
Lors de cérémonies, des statuaires sont érigés lors d’évènements importants comme une naissance, mariage, changement de statut, guerre locale… Cette culture animiste est encore présente aujourd’hui sur l’île, même si les missionnaires ont fait des dégâts lors de la conversion des habitants au catholicisme en détruisant une partie des statues, symboles de la religion animiste.
Les villages du Sud
Ces maisons perchées sur les collines de l’île ont très bien résisté lors des tremblements de terre importants de 2004 et 2005. Toutes les maisons sont construites en bois sans aucun clou, elles sont juxtaposées les unes à côté des autres sur des structures en bois très importantes. Elles sont construites sur des piliers verticaux qui reposent sur des pierres. Dans cette région, des piliers implantés en diagonale ont été ajoutés afin d’assurer un maximum de stabilité à la maison en cas de secousse sismique.
L’intérieur des maisons est souvent très sombre, la partie avant de la maison est le lieu de réception et l'arrière est destiné à la cuisine. Bien souvent, les pièces intérieures sont sculptées de scènes représentant la vie sur l’île. La maison du chef du village, la Omo Sebua est située au centre de la communauté.
À l’arrière des maisons, un couloir commun permet de se déplacer, de se cacher voire de fuir en cas d’attaque des ennemis voisins. On accède également à ces maisons par une échelle en bois qui est remontée dans la maison pour la nuit.
Ces villages étaient de véritables citées fortifiées et ont su résister aux attaques.
L’épreuve du saut de pierre
Les jeunes adolescents afin de prouver leur force et leur virilité devait réussir l’épreuve du saut de pierre, mur situé à 1m80 qui était à l’époque recouvert en plus de morceaux de bambous biseautés. Les jeunes hommes devaient prendre leur élan, puis prendre appui sur une pierre située devant le mur et franchir le muret en passant leurs jambes sur le côté. Franchir un tel obstacle demande un entraînement certain, celui qui le franchissait était déclaré apte à partir à la chasse à la tête, un honneur !
Aujourd’hui, des démonstrations de sauts sont organisées comme au village de Bawomatawo pour les touristes.
Les maisons du centre
Dans la région de Gomo, les maisons sont également construites sur des pilotis qui sont toujours en nombre impair ; elles sont ici de forme rectangulaire. Très souvent, des sculptures sont ajoutées en extérieur pour accueillir le visiteur. Les toits de cette région faits de fibres de palmier sont particuliers, ils disposent tous d’un auvent que les habitants relèvent pour apporter lumière et ventilation dans la maison.
Les maisons du Nord
Dans la région de Gunung Sitoli, les maisons de forme ovale sur pilotis sont construites indépendamment et constituent des villages d'une dizaine d’habitations. L’accès à la maison se fait sur le côté, parfois des annexes comme des vérandas ont été ajoutées.
Pour aller plus loin
L’accès à l’ile de Nias est désormais facile car des vols directs relient Jakarta à l’aéroport de Gunung Sitoli.
Une visite du musée de Gunung Sitoli est un également un incontournable, on y trouve de très nombreux mégalithes et de bonnes explications sur la vie de l’île.
Et encore plus loin...
L'île est devenue le paradis des surfeurs ! Les plages de Lagundri et Sorake sont connues pour leur "swell", chaque année des compétitions y sont organisées.